Un candidat pas tout à fait comme les autres

Nous avons eu le privilège de nous entretenir avec Javier Milei, alors candidat à la primaire législative à Buenos Aires, en Argentine donc. Javier Milei n’est pas tout à fait un candidat comme les autres. Il mène en effet une campagne fort dynamique, où partout fleurit la bannière du Gadsden Flag libertarien, qui fait largement parler d’elle dans les médias locaux, et désormais bien au-delà. Il faut dire qu’il a réussi l’exploit d’obtenir plus de 13 % des suffrages aux primaires et de réunir des meetings surchauffés de 20.000 fans, pour l’essentiel parmi les jeunes générations.

Cet événement, ce résultat est en soi un prétexte suffisant pour envisager de nous intéresser à cette figure de fort caractère, qui fait campagne sous le slogan “Viva la Libertad, carajo!”, qu’on peut tenter de traduire par « Vive la Liberté, bordel ! » Mais la personnalité de Milei tout comme la ligne et la stratégie politiques qu’il porte renforcent largement cet intérêt de circonstances.

Javier Milei

Javier Milei, un libertarien venu d’Argentine.

Javier Milei, révélation libertarienne des élections législatives en Argentine : Qui est-il ?

Javier Milei, la cinquantaine dynamique, est un économiste universitaire, sortant du lot par ses références, comme on le verra, et sortant du lot aussi par son histoire personnelle, puisqu’il fut rockeur et joueur de football professionnel (gardien de buts), périodes dont il a su garder un charisme et un ton sans équivalents. En économie, il se dit ouvertement en accord avec les thèses de l’école autrichienne, et on l’entend en effet souvent évoquer les noms de ses grandes figures, tels Carl Menger, Eugen Böhm-Bawerk, Ludwig von Mises ou encore Murray Rothbard. De plus, de ce dernier il reprend également volontiers les positions théoriques libertariennes anarcho-capitalistes, avec notamment un discours anti-étatiste et anti-fiscaliste radical qui ne laisse guère place au doute.

Milei a publié plusieurs ouvrages, en espagnol,[1] principalement sur des thèmes ou à partir de fondamentaux économiques. Dans le récent « Pandemonics », au titre évocateur, il aligne chiffres et statistiques pour dénoncer le mythe d’une pandémie surfaite et surtout alerter sur les conséquences immenses prévisibles – il parle de « méga récession » – sur l’économie argentine, bien sûr, mais aussi mondiale. Ce livre, simplement par son titre et sa couverture, est assez représentatif de son style de communication et de pensée : très percutant, très accrocheur, mais très centré sur le raisonnement et les faits économiques. Pour indice, la partie I du livre s’intitule « Le virus et les mathématiques d’une pandémie », la partie II « Cadre l’analyse d’une pandémie économique » et la partie III « Économie, politique et société en temps de pandémie ».

S’il fait référence aux économistes Autrichiens, quelque recherche un peu plus approfondie montre qu’il est un héritier plus direct de Juan Bautista Alberdi, un peu le Frédéric Bastiat argentin, et plus près de nous de Alberto Benegas Lynch (fils), professeur d’économie à l’Université de Buenos Aires qu’on retrouve affilié au Cato Institute. On y reviendra, on peut penser qu’il est devenu autrichien, mais sans que la démarche théorique de cette école ait été sa référence de toujours.

Ainsi, Javier Milei se profile comme un homme sorti des classes populaires, qui a fait carrière dans l’enseignement économique et que caractère et circonstances ont poussé à se mobiliser pour faire de ses compétences techniques le levier de sa révolte – la sienne et celle de ceux qui le suivent – devant trop de gauchisme depuis trop longtemps dans son pays.

Charisme

Milei en campagne pour la primaire à Buenos Aires.

Minarchiste ou « Anarcap » : Quel est son positionnement ?

Rappelons tout d’abord ce que ces deux termes signifient. Un minarchiste est une personne qui souhaite l’avènement d’un régime politique et social où la place de l’État serait réduite au strict minimum : min-archie veut bien dire « autorité », « pouvoir » minimum. Il y a bien des débats chez les libéraux quant à l’organisation sociale qui pourrait être ainsi décrite, mais en général le consensus se fait autour d’une société où la fonction régalienne, confiée en monopole à un État, se limite à la police, à la justice et à la défense nationale. Le minarchiste est un libéral classique qui se reconnaît dans la DDHC (Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen), mais sans aucune autre fioriture institutionnelle. Autant dire qu’à ce jour, pour l’immense majorité des pays, les démocraties ont un champ de pouvoir bien plus large que ce modèle, pur reflet des Lumières.

L’autre modèle, dit anarcho-capitaliste, souvent réduit en cet « anarcap » un peu argotique, marque quant à lui la vision la plus radicale du spectre libéral, où la ou les fonctions régaliennes ne sont pas confiées à un État organe monopole, mais aux entreprises du marché pleinement libre. Il n’y a donc plus d’État en Anarcapie. À la place, on y trouve des assureurs privés offrant des services de prévention et de protection du crime, des juges et tribunaux privés offrant des services d’arbitrage des différends entre personnes physiques comme morales, et bien d’autres services encore, dans la seule limite de l’imagination d’un libre marché dynamisé par une pleine concurrence.[2] Pour terminer cette revue de vocabulaire, le mot « libertarien », anti-étatiste, fluctue en usage souvent entre ces deux notions.

Javier Milei s’avoue à la fois minarchiste et anarcho-capitaliste, et l’a bien confirmé lors de notre échange, où, pour être exact, il se dit littéralement « libertarien philosophiquement et minarchiste en pratique ». Comment combine-t-il ces deux modèles, qui de prime abord, sont incompatibles, puisqu’on ne peut pas à la fois avoir un État et ne plus en avoir ? Sa réponse se rencontre chez de nombreux libertariens : il aspire à l’Anarcapie comme modèle idéal de société libre, mais comme cette cible est selon lui lointaine, il échafaude une route vers moins de servitude construite par le passage préalable de l’Argentine par une minarchie, laquelle serait alors le pont vers la Liberté.

On le verra juste après, Milei a élaboré une riche réflexion, originale qui plus est, pour assurer cette transformation de son pays étape par étape vers la Liberté. Mais malgré une question sur ce point, il ne semble pas qu’il envisage d’autres stratégies, telle la sécession sous ses diverses formes, mais il est vrai que les conditions de l’entretien n’ont pas permis d’élaborer sa position.

Argentina 2021

Argentine en 2020 : 148ème place à l’indice de Liberté économique.

Une vision stratégique centrée sur la refondation économique de l’Argentine.

En Europe, nous ne suivons pas toujours son actualité, pourtant il convient d’avoir en tête que l’Argentine subit une grave crise depuis fort longtemps. Les multiples formes de socialisme qui l’ont gangrénée ont abouti à la voir en 2020 classée à la 148ème place de l’indice annuel de liberté économique de la Heritage Foundation.[3] Pour mesurer l’ampleur de la chute, Milei aime à rappeler que son pays fut la première puissance économique mondiale en fin de XIXe siècle.

Pour Milei, homme du peuple, la Liberté à reconquérir concrètement est donc d’abord une liberté économique, et il veut faire de cette priorité vitale le tremplin pour transformer un pays ravagé par des décennies de spoliation socialiste et keynésienne.

Lors de notre entretien, l’économiste en lui s’est exprimé jusque dans sa stratégie de reconquête de l’espace pris par l’État durant toutes ces années. Il nous a ainsi exposé un plan conçu en trois « générations » de réformes, toutes d’ordre économique, s’enchaînant logiquement.

En première génération, celle dont on comprend qu’il prendrait l’initiative une fois arrivé au pouvoir, il s’agit de mener la réforme structurelle du marché du travail et l’ouverture du marché en général. Ceci pour retrouver de l’activité et ainsi un début de retour à la croissance. Cette croissance permet de donner au pays de l’oxygène budgétaire et la possibilité d’un début de réduction de la fiscalité. Peu à peu, la croissance accroît l’espace du marché libre et, combinée à la fiscalité allégée, appelle plus de croissance encore et plus de réduction de la fiscalité.

Il est alors temps d’engager les réformes de deuxième génération. Avec la croissance, la pauvreté se réduit et l’argument du recours à l’État-providence central faiblit. Il devient possible d’envisager de peu à peu décentraliser les prestations de « justice sociale » et de les transférer localement, éventuellement dans le cadre de programmes de « co-participation ».[4]

Peu à peu, le pouvoir central est privé à la fois de champ d’action et de ressources [5] et il devient possible de passer à la troisième génération, qui consiste à réduire, voire éliminer pan par pan la fonction publique au profit de solutions venues du marché. Milei prend ainsi l’exemple de l’enseignement, où un mécanisme de « chèque d’éducation » pourra permettre un « moindre mal ». Il fait aussi une longue référence à l’histoire de Buenos Aires et ses hôpitaux italien, allemand, etc.

Ces trois vagues une fois lancées et poursuivies, l’aboutissement théorique est un retour à un pouvoir central qu’on pourrait qualifier de minarchie. On imagine que le même cycle pourrait alors être lancé au niveau organique inférieur – mais c’est là une pure hypothèse de notre part.

Une ambition passant par une guerre culturelle et morale contre la Gauche.

Si sa stratégie de libéralisation économique est claire, Javier Milei ne commet pour autant pas l’erreur d’imaginer qu’il suffit de traiter la dimension économique de la société pour que la Liberté revienne, dans son pays comme ailleurs. Il en veut à la Gauche d’avoir envahi les esprits populaires et ambitionne en toute logique de partir comme en croisade pour obtenir leur libération.

Car il a bien sûr raison : si les politiciens, les bureaucrates et un État en général peuvent prélever jusqu’à 75 % des revenus, ce qui est à peu près le niveau de fiscalité argentin, il faut bien que le contribuable soit psychologiquement convaincu de la nécessité, de la légitimité ou de l’efficacité d’un tel niveau de vol, jusqu’à ne plus y voir aucun vol. C’est de là que part la thèse de Milei.

En réponse à nos questions sur ce qu’il appelle « guerre morale » pour reconquérir les esprits, Javier Milei articula deux « lignes d’action » possibles, la première portant sur « ce qu’il ne fera pas », alors que la seconde sera « ce qu’il fera » – comme une version du « ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas. »

Ce qu’il ne fera pas est assez facile à deviner. Il l’appuie néanmoins avec force, il entend respecter scrupuleusement la propriété privée et se refuse donc absolument à aggraver fiscalité et vol. Ce qu’il fera, qu’il annonce, est plus inattendu, bien qu’il reste là encore dans le champ économique.

Puisque l’impôt est du vol – ce qui renvoie bien au slogan libertarien universel “Taxation Is Theft” – les politiciens et tous ceux qui profitent de leur largesses sont respectivement des voleurs et des receleurs. Ce sont des personnes immorales, toutes. Et il leur dit, haut et fort, droit dans les yeux. Il compte ainsi incarner le besoin d’un vaste programme de « guerre morale » qui soit centré sur l’énonciation du mal fiscal et sur la dénonciation de ses représentants et porte-voix, les politiciens.

Et en effet, on voit souvent Milei publiquement énoncer que l’impôt est du vol et que la politique est de fait immorale. Il se pose ainsi en leader d’un mouvement culturel de renversement des esprits.

Mais l’action qu’il ancre dans le champ culturel est plus originale, plus subtile à décrypter. En effet, au titre de cette guerre, il se propose de démanteler la banque centrale argentine. Certes, vouloir la supprimer renvoie au fameux “End The Fed” de Ron Paul aux États-Unis, c’est cohérent de la part d’un économiste libertarien. Mais le rapport avec sa guerre culturelle est moins immédiat à saisir : en quoi cette décision qui peut sembler fort technocratique est-elle en fait d’ordre culturel ?

Pourtant, c’est très bien vu. Car la banque centrale est l’instrument de l’argent magique, pour reprendre une expression de la bouche du Prix Nobel Esther Duflo. Argent magique car il permet de donner aux politiciens une capacité d’action infinie sans qu’ils n’aient aucun sacrifice à faire – c’est la population qui sera sacrifiée. Cet argent magique, pierre philosophale de la magie noire politicienne et keynésienne, ancre dans l’esprit du politicien, de la finance, de toute la bureaucratie et de tous ceux qui profitent de leurs prébendes, l’habitude et même la conviction d’une normalité.

Ainsi, supprimer la banque centrale, c’est supprimer la source de la corne d’abondance immorale. Sans banque centrale, tout l’édifice nourricier de l’immoralité politicienne et socialiste s’effondre.

Morale

Milei, ou agir par l’économie et agir par la morale.

Ses écrits, ses références : Influence de l’école autrichienne ?

Nous avons déjà donné plus haut, en note, la liste des ouvrages publiés par Javier Milei qui nous sont connus. Sans surprise, il s’agit de livres centrés sur les questions économiques, témoins de ses références théoriques en la matière. Nous ne lui connaissons pas d’écrits qui entreraient plutôt dans le champ de la philosophie politique, et traiteraient par exemple de droit naturel versus positif.

Certains noms reviennent souvent, à lire ou écouter Milei. Sa stratégie économique, voir plus haut, pourrait ainsi faire de lui comme une réincarnation de Juan Bautista Alberdi. Celui-ci, à l’origine de la constitution argentine de 1853, encore en vigueur, est connu pour avoir guidé l’explosion économique argentine entre 1860 et 1895, selon une approche très semblable à celle de Milei.

Pour ce qui touche à sa formation économique initiale, la référence principale de notre ami semble être le professeur Alberto Benegas Lynch fils.[6] Lynch est auteur de nombreux livres, enseigne l’économie à l’Université de Buenos Aires et fut membre de la célèbre Société du Mont Pélerin, bien connue des libéraux. En Argentine, il est notamment connu pour sa définition du libéralisme.

Enfin, et a contrario, on ne peut omettre Keynes parmi ses influences. Car face à celui par lequel The General Theory est venue, Javier Milei se pose comme en exorciste. Article après article, il assène arguments et faits visant à remettre à sa juste place de simple dandy ce grand usurpateur.

Selon ses livres, ses références et sa détestation de Keynes, on peut sans grand risque classer Milei dans le club des économistes ayant à leurs débuts été formés à l’approche mathématique.[7]

Pourtant, aujourd’hui, il ne fait aucun doute qu’il a connaissance et probablement qu’il a fait sien le regard particulier qu’avait un Murray Rothbard sur l’économie et sur la Liberté. Il le cite souvent et ne se dit pas anarcho-capitaliste par pur hasard. L’influence, probablement assez récente, de l’école autrichienne sur sa pensée est donc palpable. Et on assiste à des échanges de plus en plus fréquents entre Milei et le petit cercle des noms connus sur la scène de l’école autrichienne.

Ainsi, si Javier Milei n’est pas un autrichien historique, il a néanmoins le courage, si rare dans cette profession des enseignants en économie, d’adopter une autre théorie et d’amorcer un net virage.[8]

Keynes

L’Anti-Keynes, l’Anti-Etat.

Son parcours à ce jour : Quels enseignements, quelles perspectives pour les libertariens ?

Pourquoi s’intéresser à Javier Milei, en fait ? Quels enseignements le mouvement libertarien peut-il tirer de son parcours et de son succès d’audience ? Enfin, question récurrente, que penser de sa stratégie électorale ?

Il semble que la première leçon porte sur sa personne et sa personnalité. À la manière d’un Ron Paul, d’un Ronald Reagan ou d’une Margaret Thatcher, chacun dans son registre bien sûr, mais chacun resté dans l’histoire pour avoir porté un message d’espoir de Liberté, Javier Milei possède une forte personnalité, un charisme indiscutable, un courage de posture et une franchise du verbe. Il est vu immédiatement en leader inspirant, les foules qu’il déplace en sont le témoin évident.

De plus, le seul charisme ne suffit pas. Bien des politiciens ont du charisme, le charisme est facile à manifester pour l’étatiste. La compétence, la solidité technique et l’honnêteté intellectuelle font chez Milei toute sa différence, celle qui lui permet de gifler verbalement tous ses interlocuteurs.

Et il convient absolument de saluer cette honnêteté intellectuelle, le travail et les efforts qu’elle exprime, car comme beaucoup d’autres libertariens, devenir anacarp et autrichien exige un effort. Il faut faire preuve d’une grande intégrité pour abandonner ses anciens modèles pour la Liberté.

La première leçon que nous donne Milei est donc celle des conditions pour marquer les esprits.

Vient ensuite le sujet de sa décision de passer à l’action électorale, de sa stratégie d’engagement. En fait, et quel que soit l’avenir de son éventuel succès de campagne, cette décision démontre que les libertariens sont acculés à une vision de plus long terme encore. Milei veut libérer l’Argentine en quelques trente ans, mais c’est peut-être encore plus loin que les libertariens doivent viser.

Car l’exemple des autres leaders historiques le montre, dans le meilleur des cas, ils sont élus, ils contestent son pouvoir au Léviathan démocratique, mais dès leur mandat terminé, celui-ci reprend sa place parasitaire et ses droits dans les esprits populaires. La Liberté n’a fait que vague illusion. Aucun minarchiste n’a jamais pu déboulonner les institutions démocratiques, ni même s’y attaquer.

À rappeler cette réalité historique et théorique, il ne s’agit en aucun cas de jouer les Cassandre. Il s’agit de souligner que si le charisme permet pendant un temps de remettre la Liberté en lumière, ce temps de grâce doit avant tout être mis à profit pour faire avancer les idées authentiques de la Liberté et préparer les actions de fond permettant à ces Lumières retrouvées de briller bien après.

À cet égard, la seconde leçon que l’effet Milei nous enseigne consiste justement à nous rappeler qu’il faut regarder bien plus loin que l’horizon de campagne du plus charismatique des libérateurs.

La dernière leçon, inspirée de son parcours, sera sans doute de profiter de l’exposition médiatique pour attirer à nous les curieux et amoureux de la Liberté, pour les instruire, pour gagner auprès d’eux la première des batailles de la guerre culturelle et démultiplier dès lors le message de Liberté à un horizon de long terme. Une autre piste consiste à profiter de l’aura et de l’audience pour aider les libertariens d’autres pays à gagner à leur tour en visibilité et à profiter des retours d’expérience.

C’est sur cette ambition que nous conclurons, car établir de tels liens était notre motivation de départ. Rendre compte de l’expérience d’un libertarien tentant l’aventure électorale pour appeler à préparer les générations futures désormais attentives… à dépasser toute élection.

 

Stéphane Geyres & Iaenzen Polimata

 

[1] Ouvrages : “El retorno al sendero de la decadencia argentina”“Libertad, libertad, libertad : Para Romper Las Cadenas Que No Nos Dejan Crecer” avec l’économiste Diego Giacomini – “Maquinita, infleta y devaluta : Ensayos de economía monetaria para el caso argentino” aussi avec Giacomini – “Pandenomics : La economía que viene en tiempos de megarrecesión, inflación y crisis global”

[2] Ce modèle étant moins connu que la minarchie, le lecteur curieux pourra le découvrir décrit avec force détails par exemple dans l’ouvrage “La Liberté par le Marché” du couple Tannehill, aux Éditions Résurgence.

[3] Soit 2 places derrière l’Afghanistan et à 2,7 points d’indice (sur 100) seulement de la catégorie peu glorieuse des pays « Réprimés ».

[4] Rappelons que l’Argentine est comme les États-Unis une fédération de “provincias” locales qui disposent des institutions pour prendre le relai d’une fiscalité et de programmes publics locaux.

[5] Pour mémoire, cette thèse est la parfaite réciproque de l’analyse critique que fait Frank Chodorov des conséquences du Seizième Amendement américain, qui en créant l’impôt au niveau fédéral, donna les moyens fiscaux au pouvoir central de Washington de renverser la décentralisation historique des État-Unis et d’engendrer un État-providence démesuré.

[6] Selon Lynch : “El liberalismo centra su atención en las relaciones interpersonales que protegen la vida, la libertad y la propiedad, el resto es materia de acuerdos entre partes.” (Le libéralisme centre son attention sur les relations interpersonnelles qui protègent la vie, la liberté et la propriété, le reste étant sujet à accords entre les parties.)

[7] Divers articles confirment cette analyse, dont par exemple celui-ci, datant déjà de quelques années, où référence est clairement prise chez Milton Friedman, chef de file de l’école de Chicago. Au passage, l’article illustre la détestation farouche de Milei envers J.M. Keynes.

[8] Cela dépasse le cadre de cet article, mais il convient d’évoquer que probablement, ce courage lui vient de son histoire personnelle partagée avec sa sœur Karina, qui leur a donné la conviction d’un destin, la mission conjointe de porte-voix, de « divulgador » du message de la Liberté au pays.