« Le protestantisme n’est pas plus que le christianisme une protection de la liberté. L’idéal du libéralisme tient en la complète séparation de l’Église et de l’État, et en la tolérance, sans considération aucune des différences entre églises. » – Ludwig von Mises
La religion.
Ce terme vient du mot latin religio qui fut défini pour la première fois par Cicéron comme « le fait de s’occuper d’une nature supérieure qu’on appelle divine et de lui rendre un culte ».
Elle se divise aujourd’hui en quatre grandes religions dans le monde : islamique, chrétienne, juive, bouddhiste, qui sont toutes les quatre présentes en France. La France, au contraire de beaucoup de pays, a séparé son clergé et son État en 1905, cela afin d’assurer son impartialité à l’égard des confessions religieuses. Aujourd’hui, tous les citoyens sont égaux devant la loi et cela quelle que soit leur religion.
Et il n’a jamais été question d’interdire la pratique de quelque religion que ce soit.
Mais dans la pratique, qu’est-ce que la religion ?
La religion nous paraît être un recueil de lois et de morales impératives, souvent liberticides, toujours sectaires et quelquefois opposées aux lois de la République. Bon nombre d’exemples nous en font la preuve au quotidien.
Or pour vous probablement, comme pour beaucoup, la liberté de religion reste l’une des plus importantes.
Mais êtes-vous libre quand une religion vous impose sa façon de penser, de vous habiller, de vous nourrir, de vous marier, de vous circoncire ou de vous exciser ? Ne vous imposez-vous pas à travers elle, votre propre prison, physique et intellectuelle ?
Car la liberté et la religion ne peuvent pas fonctionner ensemble quand elles sont en parfaite opposition. C’est le cas d’une religion qui dépasse la morale pour toucher au libre-arbitre.

Religion & Laïcité – Nuage des mots de l’article.
Notre idéal de liberté ne peut pas tolérer un courant de pensée qui lui soit son premier ennemi. À travers le monde, aucun pays de gouvernance religieuse ne s’avère être un pays de liberté et des droits de l’homme. Pire, nous y trouvons souvent une idéologie meurtrière associée à un outil de coercition et de violence. Bon nombre de ces nations sont des prisons à ciel ouvert où le crime d’État se pratique dans la plus parfaite impunité, pour des raisons religieuses inhumaines.
Dans le pire de nos cauchemars, la France ne serait-elle pas un pays où la vie et la mort de chacun seraient dictées par des lois écrites avant les Lumières, il y a plus de 1.500 ans ?
Où parce que vous auriez eu le malheur de lire ou de parler de livres ou d’œuvres qualifiés de païens, vous vous seriez retrouvé brûlé ou lapidé devant une foule hurlant à votre mort ?
Où l’État, cette sombre « grande fiction » de Frédéric Bastiat, serait le bras armé d’une justice composée de curés ou de pasteurs ? Impossible nous direz-vous. Et pourtant, c’est bien ce qui se passe de nos jours dans des pays comme l’Iran ou l’Afghanistan. Des pays où l’État et la religion sont étroitement liés.
La laïcité
La laïcité devient à ce titre une nécessité absolue et vitale.
La laïcité n’est pas un concept froid, déshumanisé et liberticide comme se plaisent à prétendre ses adversaires. Elle est au contraire l’expression d’une conception morale et philosophique féconde qui place l’homme au centre de ses propositions. Sa défense ne doit cependant pas outrepasser son but, un esprit critique et une perpétuelle remise en cause sont une nécessité pour ne pas en faire un dogme.
La laïcité s’explique, s’enseigne, se partage, se transmet.
Si l’objectif de l’école républicaine est à ce titre très positif, la présence de la charte de la laïcité dans les établissements scolaires fournit-elle vraiment une avancée importante dans ce sens ?
C’est bien sûr loin d’être le cas.
La question que nous, libéraux, nous pouvons nous poser est de savoir si le « problème de la laïcité », si réel problème il y a, est bien un symptôme du mauvais fonctionnement de nos institutions étatiques.
Il est clair que l’État fonctionne très mal malgré les monumentaux moyens qui lui sont alloués. Mais la laïcité a cet énorme avantage de ne pas rajouter un grain de sable dans un rouage déjà particulièrement défectueux.
Dans le fond, la laïcité ne pose de problème qu’à des personnes particulièrement influencées par une religion ou une doctrine philosophique sectaire et anti libre-arbitre.
La population française est un « melting pot » regroupant de nombreuses origines culturelles, ethniques, qui ont parfois du mal à vivre ensemble et à partager un avenir commun.
Et la laïcité permet à ces mêmes populations de ne subir aucune discrimination ni préférence raciale ni religieuse devant des institutions censées nous servir tous de façon égale et juste.
L’État n’est pas structurellement fait pour bien fonctionner. Et la laïcité dans les écoles publiques n’y est pour rien. Même bien au contraire.
Alors quelles solutions ?
La religion doit définitivement rester du domaine privé, comme la sexualité, le secret médical.
Mais chaque famille devrait être libre de pouvoir donner l’éducation de son choix à ses enfants même si celle-ci est en parfaite contradiction avec nos principes de laïcité.
La privatisation ainsi que la libéralisation de l’éducation permettraient d’accéder totalement à cette liberté de l’enseignement.
L’État n’a pas sa place dans un domaine qui est du ressort exclusif et de la responsabilité des parents vis-à-vis de leurs enfants.
Et la laïcité est et demeure, un des facteurs principaux de la liberté de conscience.
Christophe Chalvignac, in Libres !!, 2014