« On peut intégrer des individus ; et encore, dans une certaine mesure seulement. On n’intègre pas des peuples, avec leur passé, leurs traditions, leurs souvenirs communs de batailles gagnées ou perdues, leurs héros. » – Charles de Gaulle

Islam vs Islamisation

Pour commencer, il faut faire une distinction essentielle entre islam et islamisation. L’islam est une religion, pratiquée sur tous les continents, par un très grand nombre de personnes et de manière souvent civilisée. L’islamisation se manifeste par le sentiment croissant de malaise, voire de rejet, de la part des populations européennes vis-à-vis de l’installation en Europe de populations aux cultures étrangères à la leur et dont un grand nombre pratique l’islam. Ce phénomène n’est pas uniquement français vis à vis des Arabes. On le retrouve en Allemagne vis-à-vis des Turcs et en Angleterre vis-à-vis des Pakistanais.

La responsabilité de l’État sur la naissance de ce phénomène est écrasante.

Islamisation

L’Islamisation – Nuage des mots de l’article.

L’instrumentation politique

Il a tout d’abord contribué à créer ce phénomène par sa politique visant à attirer les populations immigrées en France après la Seconde Guerre mondiale – politique ensuite renforcée par le regroupement familial et le système français de protection sociale, lequel continue de drainer des dizaines de milliers de personnes vers la France chaque année.

Les politiciens ont ensuite instrumentalisé ce phénomène qu’ils avaient eux-mêmes créé – la droite criant à l’invasion étrangère qui va bouleverser la société, déjà disparue, d’avant les Trente Glorieuses, la gauche chantant le multiculturalisme et les bienfaits de ce nouveau prolétariat exploité par le colonialiste esclavagiste, forcément blanc et chrétien.

Les politiciens ont délibérément cassé les mécanismes naturels régulant la question. Une approche libérale ne peut se construire qu’en se réappropriant ces mécanismes.

Pour commencer, il faut se rappeler que le phénomène de contrôle et de fermeture des frontières est extrêmement récent. Il date de la fin du XIXe siècle et de la montée des États nations. Autrefois les frontières se franchissaient beaucoup plus librement.

Il existe une série de règles informelles, très anciennes et partagées par une grande partie de l’humanité, qui ont depuis longtemps résolu le problème : les lois de l’hospitalité. Elles se fondent sur une réciprocité de droits et de devoirs. Il existe d’une part une obligation traditionnelle, morale, coutumière, d’accepter le voyageur qui frappe à la porte. Ce dernier reçoit gîte et couvert. En retour, il ne s’impose pas et se conforme aux règles régissant la maison qui l’accueille.

Si l’on applique cela à l’islamisation, la solution est la suivante. La religion relevant de la liberté de chacun, nulle atteinte ne doit lui être portée. Pour ce qui est des coutumes et des règles de vie qu’elles peuvent induire, deux situations doivent être isolées. Ce qui se passe chez soi ne regarde que la personne. Chacun vit comme il veut au sein de sa propriété privée. Par contre, ce qui se passe à l’extérieur de chez soi doit s’inscrire dans les modes de vie existants, les coutumes et culture locales.

Chaque pays, région, a développé ses règles de vie, ses coutumes et traditions. Ces dernières ont émergé spontanément au cours de l’histoire et participent de la richesse de l’humanité. Ces dernières sont essentielles pour permettre une vie en harmonie car elles sont la loi, implicite, régissant harmonieusement les rapports sociaux. Connaître et intégrer ces règles est essentiel pour s’intégrer facilement à la communauté locale (trouver un travail, bâtir des relations amicales, sociales, etc.).

L’intégration faussée

Les politiciens ont, par idéologie, faussé ce mécanisme traditionnel d’intégration. Le rêve des étatistes est de bâtir une société où l’individu est uniformisé. Ils bâtissent donc une société métissée, sans passé et partageant la même idéologie altermondialiste et progressiste. Pour eux, tout ce qui pourrait intégrer l’individu dans une histoire, une langue, une culture doit être détruit. Tout ce qui pourrait faire obstacle à cet objectif devant être abattu (religions transcendantes, familles, solidarités naturelles, etc.).

Le paradoxe pour ces étatistes est que pour abattre leur propre culture, ils font la promotion de la différence culturelle. Ils chantent les autres cultures et dénient à la leur le simple fait de s’exprimer. Pour eux, soit la culture européenne n’existe pas (la France n’est qu’une terre d’immigration sans histoire [1]), soit elle est malfaisante car cause de tous les maux (Shoah, colonialisme, racisme, antisémitisme, mondialisme). Cette lecture est bien regrettable, car si le libéralisme est né en Europe, ce n’est pas un hasard. [2]

La conséquence est qu’ils privent les nouveaux arrivants des mécanismes naturels de l’intégration. Ainsi, tout le monde est perdant, la personne de souche voit son identité disparaître et accuse un bouc émissaire facile, le nouveau venu, ce dernier étant privé des outils lui permettant de s’installer paisiblement.

Revenir à la liberté

Pour conclure, l’islamisme conduit à une peur compréhensible mais en rien insoluble. Quand l’État et les politiques cesseront de vouloir changer la société selon leur idéologie constructiviste et qu’ils laisseront en paix les individus, qu’ils soient de souche ou nouveaux venus, alors ce faux problème disparaîtra.

Il disparaîtra car de nouveau les mécanismes naturels se remettront à fonctionner librement. Les identités et cultures pourront de nouveau s’épanouir, s’enrichir, évoluer librement. Le dialogue, nécessaire, entre l’autochtone et le migrant pourra se recréer. Il ne peut y avoir de dialogue sincère sans connaissance de soi et de ce qu’on a à offrir.

Au final, ceux qui veulent rester et s’intégrer à la civilisation européenne le feront ; ils l’enrichiront alors d’éléments de la leur. Ceux qui refuseront ou ne se sentiront pas inclus seront libres de partir pour trouver un lieu plus conforme à leurs aspirations.

Libres !!

Couverture de Libres !!

 

Vianney de La Fortelle, in Libres !!, 2014

[1] « Le peuple français est né d’une mère chrétienne et d’un père inconnu … Je dis père inconnu parce que la France est et a toujours été une nation d’immigrants. » – André Frossard.

[2] Philippe Némo, Qu’est ce que l’Occident, Presses Universitaires de France.