Marx Attacks

Voici donc la suite du billet proposant l’analyse du « cri d’alarme de quinze mille scientifiques sur l’état de la planète » (vous le trouverez ici).

J’insiste et m’étale sur le sujet, non pas qu’il me fascine, mais il s’agit bien d’un appel à la collectivisation, à la centralisation, à la concentration des processus de décision ; il s’agit du contrôle strict (au mieux) et de la confiscation de liberté (au pire) au service d’une finalité unique justifiée par un argumentaire totalitaire ; certes il n’est plus question de dictature du prolétariat, il s’agit d’instaurer une dictature de l’environnement.

Soleil Vert

Vers du Soleil Vert ?

David Shearman, signataire, n’en fait d’ailleurs aucun secret dans un livre récent co-écrit avec un certain Joseph Smith (The Climate Change Challenge and the Failure of Democracy, Praeger, 2017). Il y affirme que le régime démocratique, par son indécision chronique, a prouvé son incapacité à prendre les mesures nécessaires pour lutter contre la crise écologique en général et les changements climatiques en particulier et que, par conséquent, il convient d’instaurer une forme de régime autoritaire.

Péril jeûne

En réalité, ce que réclament ces gens n’est rien moins que l’application des théories de Messieurs Ernst Moritz Arndt et Wilhelm Heinrich Riehl, papas putatifs de l’écologie radicale au XIXème siècle, précisée plus récemment par un Pentti Linkola qui passe pour l’inventeur de l’éco-fascisme.

Je précise d’emblée aux dispensateurs de points Godwin que l’éco-fascisme n’est pas lié au fascisme historique et n’en partage pas non plus les ambitions – le terme n’est pas de moi, on peut débattre de sa pertinence, mais c’est pas le sujet. En réalité un régime tel qu’il est réclamé dans ces 13 points serait parfaitement totalitaire, fait de règlements assortis de peines sévères uniquement fondés sur le principe de la protection d’un Totem : l’environnement (largement fantasmé d’ailleurs).

Ce qui nous attend en somme, c’est un mélange d’organisation technocratique centralisée et radicale. C’est l’abandon au profit exclusif du Totem des technologies librement développées, mises en œuvre et vendues dans nos sociétés ; c’est une réduction de la population humaine devenue moyen d’une dictature qui permettrait de réduire la population terrestre par la coercition et le contrôle des naissances.

En vert et contre tous

Et pour ce faire il est donc nécessaire d’abattre la libre-propriété, la libre jouissance de ses biens, de son corps même ! Le capitalisme doit disparaître pour laisser la place à un avatar vert du pire régime de gouvernement de l’époque moderne : le socialisme scientifique. Ce que réclament ces 15.000 fous, c’est une forme de gouvernement autoritaire, une gouvernance par des experts et non par ceux qui cherchent habituellement le pouvoir.

Car les experts verts ne chercheront pas le pouvoir, puisqu’ils sont verts ! C’est ahurissant, mais le plus beau reste à venir car le modèle autoritaire est ouvertement loué sa capacité à mettre en œuvre rapidement des décisions qualifiées « d’urgentes » impossible dans la démocratie.

Ces gens font, en réalité, un chantage : la liberté ou la vie ! La tyrannie ou la mort ! Et pour vivre, il faudrait accepter une autocratie exercée au travers d’une bureaucratie centralisatrice et toute-puissante qui, sous couvert de la « science » commettra les pires erreurs en raison de cette même centralisation.

Faut-il rappeler l’effroyable bilan humain et écologique des régimes inspirés du « socialisme réel / scientifique » de Proudhon, Marx et Engels ?

Godwin en meilleur

Et n’allez pas croire que je les conchie parce que je suis libertarien : Murray Bookchin est un anarchiste de gauche, très vert mais lucide quant à la nature de la tyrannie verte : une écologie anti-humaniste à qui il reprochait dès les années 1980 l’incroyable slogan “Down with human beings!” (« À bas les êtres humains »). Lisez aussi l’excellent Bjørn Lomborg…

Mais ce qui me frappe le plus au-delà de ces considérations, c’est l’incroyable docilité générale à l’égard d’un totalitarisme qui entend accoucher d’une tyrannie. Oh je sais, vous me direz qu’il s’agit d’une mesure d’urgence, que la fin justifie les moyens, que Marx avait raison mais n’a jamais été compris ou correctement mis en œuvre. Foutaises !

Non, le fond du problème est ailleurs : c’est l’alternative essentielle, primordiale de la tyrannie ou la liberté ! Ceux-ci ont rhabillé Marx car il est leur seul espoir, d’autres avant eux étaient noirs et bruns (hello again, Godwin !) mais leur finalité à tous est la même : le pouvoir total, un collectivisme absolu !

 

Nord