Complotistes !

Alléluia, le vaccin contre le virus chinois est arrivé ! Le monde est sauvé ! L’économie va repartir ! Certains s’inquiètent de l’efficacité d’un vaccin contre un virus qui mute ? Ce sont des complotistes ! Il ne faut pas contredire la vérité officielle !

C’est la caractéristique du discours face à la pandémie chinoise dans notre monde occidental : toute voix dissonante est condamnée, pour complotisme notamment. Le débat est interdit, face à la « Vérité Officielle ». Les médecins qui veulent soigner avec des molécules connues sont dénigrés. Partout on a recherché le nouveau médicament miracle. Partout on a fait la course au vaccin. Il y a une étonnante uniformisation des politiques et des discours face à la pandémie.

Face à ce rejet total, pour ne pas dire totalitaire, de la diversité (et bientôt de la liberté ?) d’expression, les théories du complot foisonnent. Puisque les traitements peu coûteux sont délaissés au profit des dernières nouveautés lancées par les « Big pharma », n’y a-t-il pas un complot mondial qui favoriserait ces derniers, qui regrouperait les grands financiers, qui préparerait le Great Reset, la grande réinitialisation, ce fameux, fumeux, monde de demain ?

La réalité est plus prosaïque. Le problème, c’est l’hyper-centralisation des pouvoirs, au niveau national et supra-national. Un pouvoir détenu finalement par des gens qui ne sont pas élus, et n’ont aucune légitimité, ce qui intrigue dans des pays qui se disent démocratiques.

complot

Les Big Pharma sont-elles complotistes ?

Administration-tion-tion

En France, tout est dirigé par des administrations, qui traversent et transcendent toute élection : l’éducation, la recherche, la santé, etc. Les médecins n’ont aucune latitude dans les soins. Les budgets de recherche sont largement sous la coupe de l’administration. Les programmes des écoles, des universités, des établissements d’enseignement supérieur. Même l’enseignement professionnel doit être approuvé par des administrations.

Ces administrations sont diverses : directement le ministère, des agences, le CNRS et toutes ses déclinaisons, l’INSERM, etc. Elles détiennent (officiellement) le monopole de « l’expertise », ce qui fait qu’elles ont plus de pouvoir qu’élus et ministres, qui se reposent sur elles, quand ils ne viennent pas eux-mêmes d’une de ces administrations. Elles contrôlent l’enseignement, elles peuvent formater les élèves. Le gouvernement est en lutte contre l’école à la maison, ultime réduit qui menace le formatage. Les administrations contrôlent les budgets de recherche, haro sur quiconque ne suivrait pas la ligne !

Tous les pays occidentaux sont organisés de la sorte, avec un Etat puissant entouré d’administrations qui ont le monopole de l’expertise. Aux USA, prétendument « ultra-libéraux », en matière de santé, interviennent la Food and Drug Administration, et le Center for Disease Control. Dans le domaine de l’éducation, le président Trump s’est battu contre l’administration et les syndicats en faveur du développement des charter schools, des écoles autonomes.

Ces administrations ont énormément de pouvoir sur nos vies. Elles sont des lieux de pouvoir, et attirent des individus qui ont du sens politique, qui recherchent du pouvoir. Une fois le sommet atteint, ils consolident leur pouvoir, en favorisant ceux qui les soutiennent. Ces grosses structures ne favorisent pas la compétence pratique, mais la compétence politique. Finalement, les successeurs sont choisis par les gens en place, et le modèle se perpétue, jusqu’à la sclérose.

virus

Le virus est-il le complot, ou le complot le virus ?

Supra-nationaux illégitimes

Il y a le même genre d’organisme au niveau supra-national. Dans un article écrit à l’occasion de la campagne pour le Brexit, Richard North souligne que l’élaboration des lois d’un pays s’est déplacée « au niveau mondial. Ce processus est allé à des dizaines d’organisations mystérieuses qui ensuite distribuent leurs décisions pour qu’elles soient mises en œuvre par d’autres organismes à l’échelon régional, telle l’Union Européenne. » Par exemple, North soutient que de nombreuses normes de l’Union Européenne sont en fait élaborées par la Commission économique pour l’Europe des Nations-Unis (CEE-ONU), basée à Genève.

Ces organismes supra-nationaux ont un pouvoir d’influence, car ils sont des références pour les gouvernements, qui répercutent leurs décisions. L’OCDE a ainsi de multiples domaines d’expertise, en matière d’éducation, ou de fiscalité par exemple. Tout ce qu’on nous dit sur les dangers de l’hypothèse d’un réchauffement climatique anthropique vient du GIEC, organisme bureaucratique affilié à l’ONU. Les centres d’intérêt de ces organismes sont très nombreux. L’OMS s’intéresse de très près à l’éducation sexuelle des enfants ! Bien sûr, son « expertise », et les recommandations qui vont avec, se décline dans les différents pays.

Ces organismes supra-nationaux sont des lieux de pouvoirs, qui attirent les mêmes individus que ceux qui peuplent leurs pendants nationaux. C’est le sens politique qui est important. Des échanges se font entre organismes nationaux et supra-nationaux. Peu à peu, les organismes supra-nationaux déterminent la politique des organismes nationaux. Et n’oublions pas que ces derniers sont les conseillers des gouvernements, donc le pouvoir des organismes supra-nationaux est d’autant plus important. Ajoutons qu’on constate que les gens considèrent avec beaucoup de respect ces organismes nationaux et supra-nationaux, sans contrôle démocratique pourtant, simplement parce ce sont des « autorités dans leur domaine » !

Mr. Smith

La Matrice est-elle le complot ?

La Démocratie pour Complot

Pas besoin de complot donc pour qu’une caste dirige le monde occidental. C’est simplement le système qui tend vers cet ordre des choses. C’est le système le problème.

La gestion de la pandémie illustre le fonctionnement du système. Ce qu’on remarque dans cette gestion, c’est la bureaucratie. Des médecins voulaient soigner, mais ne présentaient pas de belles études randomisées. Exit ! Il faut de belles études, approuvées par divers niveaux hiérarchiques. C’est le fonctionnement des administrations. Et puis, tout ce qui ne venait pas des administrations a été diabolisé. On est là dans un discours politique, qui consiste à dézinguer l’adversaire. Conséquence de l’ultra-centralisation du pouvoir dans des organismes de type administratif. Peut-on s’étonner qu’une voix discordante soit venue d’un organisme indépendant, l’IHU Méditerranée Infection ? Dirigé par quelqu’un qui visiblement tient à son indépendance ?

Ce système d’organismes de type administratif, hyper-centralisé, favorise les influences, au détriment des compétences. Taïwan avait prévenu très tôt de la transmissibilité inter-humaine du virus chinois. L’OMS n’a pas écouté. Pourquoi ? Parce que la Chine ne le voulait pas. Taïwan ne doit pas avoir droit de cité à l’OMS, selon le régime totalitaire communiste de Chine qui revendique le territoire de ce pays libre.

De même, les théories du complot accusent les « Big Pharma » d’avoir beaucoup d’influence, car des traitements qui ne coûtaient pas grand-chose, mais ne leur rapportaient rien, ont été rejetés, tandis que la course au vaccin, très lucrative, a été favorisée. Mais les « Big pharma » n’y sont pour rien. C’est le système qui favorise le lobbying. Il suffit d’influencer un nombre assez faible de personnes, des organismes aux quelques revues qui font autorité, dans ce monde si centralisé. En plus, le système se reproduit à l’identique, permettant une continuité dans le lobbying.

Gramsci

Le complot est-il du gramscisme ?

Gramsci pour Complot

Le lobbying peut être politique. Quelle différence ? Il existe des idéologies qui prévoient explicitement de noyauter les lieux de pouvoir. Gramsci, illustre figure du totalitarisme communiste, l’a théorisé, comme le rappelle le blog Libertarian Europe :

« L’occupation des espaces est cruciale pour le Gramscianisme – elle constitue le cœur de sa tactique. Les marxistes culturels visent à occuper les espaces de tous les domaines imaginables : les arts, l’économie, l’écriture, la religion, la politique, la philosophie, l’éthique, et au cœur de sa tactique, le monde académique. L’autorité intellectuelle détenue par les professeurs sur leurs étudiants leur permet d’influencer le développement de leurs visions du monde. »

Il n’y a pas de complot organisé, juste l’hypercentralisation du pouvoir, aux mains de quelques administrations. Un pouvoir centralisé mène à la catastrophe, comme l’URSS l’a montré, ce pays qui était le plus riche du monde en ressources naturelles, peut-être le seul capable de vivre en autarcie sans manquer de rien, et dont pourtant l’agriculture ne pouvait même pas nourrir la population. Hayek a par ailleurs démontré que ce ne sont pas les plus compétents qui arrivent au sommet du pouvoir.

L’organisation de la société est une matière étonnamment peu étudiée de nos jours. On considère qu’il faut organiser la société, donc que des organisations nationales et mondiales qui nous dirigent, et nous formatent, qui nous imposent leur « expertise » et construisent pour nous le meilleur des mondes sont nécessaires. On l’accepte comme un fait, sans réfléchir, sans réfléchir à cet autre fait que, finalement, cela nous prive de liberté, car ces organismes façonnent la société par le haut, au mépris de cet idéal démocratique qui prétend que le pouvoir doit venir du peuple, et donc que la société ne doit pas être façonnée par une « élite ».

Comme on le constate, le problème n’est pas simplement utilitariste. Bien sûr, cette organisation ultra-centralisée a causé la catastrophe attribuée au virus chinois. Cependant, la vraie question est éthique. Ce mode de fonctionnement de la société est-il démocratique, ou encore, la démocratie aboutit-elle à confier le sort de chacun à une élite qui contrôle des organismes administratifs ? Il n’y a qu’une seule solution pour éviter cette route de la servitude : rendre la liberté à chacun.

 

Artois