Pulvérisés, les libéraux
La crise covidienne provoquée par les états et autres administrations supranationales a complètement pulvérisé les libéraux, ou plutôt ceux qui se prétendent tels, et même les « libéraux utilitaristes », tous se laissant piéger par l’antagonisme provoqué par les états, oubliant tous les principes libéraux qui devraient les guider. Alors que dans les rues, pour une fois depuis des années, des gens défilent au nom de la liberté, au lieu d’apporter le bagage théorique et argumentaire qui manque à ces gens, au lieu de profiter de cet intérêt soudain pour la liberté en démontant les arguments si absurdes de ses opposants, au contraire, les manifestants sont caricaturés et insultés, traités d’antivax, dans des discours d’un illibéralisme confondant et révélateur.
Paraphrasant Ayn Rand, même sans être randien, ces pseudo-libéraux devraient revoir leurs fondamentaux. Partir des principes libéraux, les utiliser pour savoir que faire et que dire face à cette profonde crise de l’état, au lieu d’entrer dans le jeu du dirigisme total.
Le libéralisme
Qu’est-ce que le libéralisme ? C’est un principe éthique : la liberté est un droit naturel attaché à chaque personne. Rien d’autre. Ce qui signifie que chacun appartient à (c’est-à-dire a le contrôle légitime et exclusif de) lui-même, lui seul, son corps lui appartient, il décide de ses actes, ce qu’il fabrique lui appartient. C’est un principe fondé dans la réalité de la vie. Ce principe signifie que personne n’a le droit d’user de violence contre quiconque, sauf en réponse à la violence. Personne n’a le droit d’initier la violence contre moi, et je n’ai le droit d’initier la violence contre personne.
Ce principe dit de non-agression pousse à la négociation dans les relations avec autrui. Ce qui engendre des règles, claires, basées sur le principe de non-agression, et donc une société auto-régulée. Régulée par cette éthique. Qui est en fait l’éthique, car toute éthique civilisationnelle en découle.
La crise du dirigisme
Après avoir rappelé l’éthique libérale, remettons en perspective la formidable crise du dirigisme qu’est le covid. Nous sommes dans un monde ultra-dirigé. Des états, des administrations supra-nationales décident pour nous. Ainsi en est-il pour cette pandémie.
Qui a décidé que ce serait une pandémie, et à partir de quand ce serait une pandémie ? Un organisme supra-national décide s’il y a ou non pandémie, et quand il y a pandémie. C’est l’organisation mondiale de la santé, connue sous ses initiales OMS. C’est l’OMS qui donne le top départ aux mesures des états ! Ainsi on a appris que Taïwan aurait averti dès fin décembre 2019 de la contagiosité du coronavirus chinois. Mais cette information n’a pas été prise en compte car la Chine ne veut pas que Taïwan soit considéré comme un pays, et donc puisse être un membre à part entière d’un organisme comme l’OMS.
Dès le début, donc, les individus ont été otages des jeux politiques face au coronavirus. C’est ce que devraient dénoncer tous les libéraux. Et, même les « libéraux utilitaristes » devraient dénoncer cette aberration, où face à une maladie, les jeux politiques l’emportent. Car, d’un point de vue utilitariste, c’est la preuve de l’inanité du centralisme des institutions, qui plus est au niveau mondial.
Pourquoi tant de haine ?
Cette politisation entraîne un discours radical. En politique, les arguments rationnels n’ont pas cours, ne peuvent pas avoir cours. Les politiciens n’hésitent pas à monter les individus les uns contre les autres. Ainsi, une vérité officielle a été promulguée. Comme si dans une telle situation, il pouvait y avoir une seule vérité, forgée. Quiconque fait simplement mine de s’interroger sur cette vérité est, au mieux, traité de complotiste, au pire, d’égoïste antivax ! Pire, des individus ont été mis en accusation !
À la fin de l’été 2020, l’état a accusé le comportement des individus d’avoir provoqué un rebond de l’épidémie, alors qu’il s’agissait d’un nouveau variant. Aujourd’hui, ceux qui contestent la politique étatiste sont accusés de propager le virus et sont discriminés.
En tant que libéraux, nous devons condamner ces discours politiques qui cherchent par tous moyens, même les pires, à imposer une politique, quitte à discriminer des populations. Et les « libéraux utilitaristes » ne devraient-ils pas condamner aussi ? Est-ce le moyen d’arriver à une solution ? Est-ce moral, éthique ? Est-cela la Démocratie, avec une majuscule ? Ou plutôt, la démocratie nous condamne-t-elle à cette situation ?
Interdiction de soigner
Les libéraux se sont empoignés sur la question de l’hydroxychloroquine, bêtement, stupidement, comme l’ensemble des médias, sans voir la question essentielle de la liberté ! Savoir si les traitements proposés, azithromycine et hydroxychloroquine, éventuellement associées à du zinc, ou ivermectine, produits administrés précocement, et surveillance de l’oxygénation du sang, c’est une question médicale, pas libérale.
Pour le libéral, l’important c’est que chacun ait la liberté de choisir en son âme et conscience, que ce soit le médecin pour ce qu’il propose au patient, que ce soit le patient pour ce qu’il accepte ou réclame comme traitement. Donc le libéral défend la liberté de soigner et de se soigner, liberté primordiale honteusement bafouée !
Même les « libéraux utilitaristes » devraient défendre cette liberté de soigner et de se soigner. Toujours d’un point de vue de l’efficacité, l’hypercentralisation actuelle des décisions est totalement inefficace, en théorie comme en pratique. Le médecin est interdit de soigner. Il doit obéir aux prescriptions d’une administration, ou de plusieurs tant le système est kafkaïen, qui décide quel médicament accorder pour quelle maladie. Ubuesque, mais pourtant pas dénoncé par les utilitaristes !
Le coronavirus chinois a aussi exacerbé les tensions du système de santé français. Qui a été saturé. Des soignants ont démissionné. Des confinements sont décrétés dans le but de soulager les hôpitaux ! Pourtant, notre état supposé prévoyant devrait être préparé à une pandémie. Nous voyons ici une totale déroute du système de santé totalement étatisé. Et pourtant aucune remise en question ! N’est-ce pas cela que les libéraux devraient souligner, et même les utilitaristes, plutôt que de se lancer dans des querelles sur les traitements proposés, alors qu’aucun d’eux n’a la moindre autorité en médecine ?
Politique vaccinale
Face à la vaccination, les « libéraux » se sont à nouveau trompés de combat. La question, d’un point de vue libéral, n’est pas d’être pour ou contre la vaccination, mais pour la liberté. Beaucoup soutiennent la politique du gouvernement de forcer les individus à se faire vacciner, au nom de l’intérêt général, reprenant et amplifiant la rhétorique politicienne, en refusant le débat argumenté et en traitant les non vaccinés de vulgaires antivax égoïstes.
Examinons la situation d’un point de vue libéral. Nous avons vu que le libéralisme impliquait le rejet de la violence, sauf pour se défendre de la violence. La question est donc : les non-vaccinés exercent-ils une violence sur autrui ? Evidemment, personne ne peut le prétendre. Si quelqu’un qui sait être malade du coronavirus chinois tousse volontairement sur vous pour vous rendre malade, c’est un acte de violence. Mais ne pas se faire vacciner n’est pas un acte de violence sur autrui. Donc, d’un point de vue libéral, il n’y a pas de légitimité à user de violence sur autrui pour les forcer à se faire vacciner.
Les « libéraux utilitaristes » mettent en avant le danger que les non-vaccinés font porter sur autrui et justifient ainsi les mesures coercitives en faveur de la vaccination. Les non-vaccinés sont-ils dangereux ? C’est une question d’opinion. Mais ce ne peut être une question de liberté. « Il n’est jamais légitime de légiférer sur la seule base d’un risque : cela ouvrirait la voie vers la servitude. »
Bien sûr, si on suit la propagande hystérique ultra-simpliste du dirigisme étatique, les non-vaccinés sont des extrémistes antivax égoïstes. Mais sachons raison garder, telle n’est pas la situation. Les arguments des opposants à la politique étatique (et qui ne s’opposent pas à la vaccination en général), ne sont pas aussi simplistes. Ensuite, chacun a son opinion sur ce qu’il faudrait faire. Il n’y a pas de vérité dans ce domaine, rappelons-le, sauf celle de chacun pour lui-même.
Vade Retro Utilitariste
Est-ce que vouloir imposer une vérité, une opinion, c’est cela l’utilitarisme ? Ou les « libéraux utilitaristes » ne devraient-ils pas dénoncer le discours hystérique, ultra-simpliste, ultra-réducteur, de l’état, qui divise les individus entre les bons et les méchants, en refusant et condamnant toute interrogation ? Une fois encore, est-ce ça le « libéralisme utilitariste » ? Hélas, manifestement.
N’oublions pas par ailleurs que la situation qui nous a menés à la vaccination forcée résulte totalement de la gestion étatique et super-étatique du coronavirus chinois. C’est l’étatisation de la santé, qui conduit à refuser la liberté de soins, mais aussi à l’inefficacité de la gestion du système de santé, que les confinements et la vaccination cherchent en fait à préserver de la saturation.
C’est la politisation, qui empêche tout débat, qui refuse toute réflexion, qui monte les gens les uns contre les autres, poussant chacun vers l’extrémisme : d’un côté l’extrémisme pro-pass vaccinal, qui considère comme des demeurés ceux qui demandent de la liberté, ce qui entraîne en réaction des théories du complot et autres oppositions radicales. Le coupable : l’état. C’est ce que tout libéral devrait dénoncer, et même les « libéraux utilitaristes ». Même eux.
La liberté dénoncée… par les « libéraux » !
Aujourd’hui, des gens descendent dans la rue au nom de la liberté. Bien sûr, il y a de l’opportunisme. Les Patriotes, le RN, n’ont rien de libéral. Mais pour la première fois depuis très longtemps, le thème de la liberté est à l’honneur. Ses détracteurs sont obligés de se justifier. (Nous avons déjà répondu à des critiques dans l’article Libéralisme contre collectivisme – Prisme viral). Les libéraux, et même les « libéraux utilitaristes », devraient fournir des arguments en faveur de la liberté, nourrir cette aspiration des arguments dont elle a besoin. Plutôt que de s’engluer dans la rhétorique dirigiste de l’étatisme !
Le coronavirus chinois agit comme un révélateur. Les faux libéraux sont démasqués, les opportunistes du libéralisme confondus. Sachons reconnaître les vrais combats. Soutenons la liberté.
Artois