Avertissement

Un ami nous a transmis le texte qui suit, celui d’un « manifeste » établi en réaction à la crise vaccinale et « passo-sanitaire ». Ce texte n’est pas parfait sous un angle pleinement libéral, mais nous avons choisi de néanmoins le reproduire in extenso, avec ces quelques notes préalables, car il nous semble important de véhiculer les messages qui pour l’essentiel nous semblent aller dans le bon sens de la prise de conscience populaire.

Tout d’abord, il y a dans ce texte quelques passages qui sentent fort le gauchisme mal odorant et la pensée unique qui en matière de système de santé, caractérise tant de Français et n’est pas vraiment une surprise vu le pedigree des auteurs. Ils sont marqués de rouge plus bas. Mais ils sont secondaires.

Il y a aussi un passage fort positif défendant les trop rares qui ont su faire le lien avec l’étoile jaune, et nous le marquons aussi, en italique.

Le reste n’est pas forcément un Manifeste comme Vu d’Ailleurs l’aurait imaginé, mais le constat, les appels à la prise de conscience et la contestation de légitimité, plus le refus de toute action politique, nous ont convaincus de faire mieux connaître ce texte.

Et nous appelons ici à la rédaction d’autres Manifestes, de manière à ce que le plus vite, une énergie se dégage et se concentre qui pourra pousser à plus de contestation encore….

Bonne lecture, à vos crayons !!!

manifeste

Un manifeste, encore ?

Le manifeste

Nous, citoyens des arts et des lettres, nous sommes retrouvés à Paris ce 17 juillet 2021 pour explorer les conditions d’une convergence face à la gravité des événements qui secouent notre pays.

En premier lieu, nous déclarons que notre rencontre s’enracine dans des relations personnelles d’amitié, d’estime mutuelle et de confraternité professionnelle, indépendamment de toute affinité idéologique préalable. Refusant les proclamations vagues et les pétitions de principes, nous affirmons que notre démarche exprime avant tout le sentiment d’une urgence. Son existence signifie et réalise ce qu’elle cherche à formuler : la prise de conscience d’une situation suffisamment extraordinaire pour que des personnalités différentes, voire antagoniques, reconnaissent qu’elle s’impose à eux et qu’elle les inquiète.

À rebours de ceux qui persistent à voir dans la situation actuelle une conjoncture perturbée par des facteurs exogènes dont l’élimination suffirait à garantir un hypothétique « retour à la normale », nous postulons que cette situation constitue, en elle-même, un problème.

Musiciens, écrivains, acteurs, professeurs [à compléter], de gauche ou de droite, socialistes ou libéraux, de toute appartenance philosophique ou religieuse, nous nous retrouvons autour de quelques constats que nous ressentons le besoin de porter ensemble tant ils nous font passer pour des fous aux yeux de ceux qui professent de ne rien voir :

Le constat
  • Un État qui qui nous dépossède de nos propres corps jusqu’à banaliser l’imposition d’actes médicaux en dehors de tout consentement personnel.
  • Un système de traçage généralisé qui conditionne l’accès au fruit de notre travail, et donc l’exercice de nos métiers, à la production systématique d’un dossier médical dont le secret constituait, jusque-là, un tabou inviolé.
  • L’effacement progressif de la frontière entre l’état de droit et l’état d’exception, entraînant, sous prétexte de « responsabilité individuelle », de « respect d’autrui », et de « proportionnalité de la réponse », une limitation habituelle à l’exercice de nos libertés fondamentales : liberté de travailler, de se déplacer, de se réunir, de s’exprimer.
  • Une extension inédite des procédures de contrôle, mettant chaque citoyen en position de vérifier l’identité de ses semblables.
  • Un emballement de violences verticales et horizontales, emmêlant nos existences dans une toile indémêlable de haines et de culpabilités.
Jugement

Nous pensons légitime et nécessaire de porter un jugement sur cette situation, indépendamment des motifs sanitaires qui sont invoqués pour la justifier ou pour l’occulter. En effet, si la situation sanitaire était telle que la dépeignent les autorités depuis dix-huit mois, celles-ci seraient revêtues, par le fait même, de la légitimité suffisante pour exercer la souveraineté dont elles sont dépositaires, c’est-à-dire pour décréter l’état d’exception et l’assumer ouvertement devant la population.

Or, ce n’est pas le cas : à la vaccination obligatoire qui pourrait éventuellement constituer, dans des conditions très précises de létalité de la maladie et de fiabilité du remède, une réponse proportionnée à un problème d’ordre médical, le gouvernement préfère aujourd’hui un « passe sanitaire » qui implique une transformation globale et irréversible des pratiques sociales. Inexigible en droit, la vaccination est obtenue en fait, sans que l’État n’ait à en assumer les conséquences, par la destruction méthodique et assumée des conditions d’existence de ceux qui s’y refusent.

De même que le « plan Vigipirate » fut annoncé comme une « réponse au terrorisme » puis reconduit de décennies en décennies au point de rentrer dans nos mœurs, « l’état d’urgence sanitaire » finit par le vider le droit commun de sa substance à force d’en conditionner l’application à une mystérieuse alchimie entre le consensus social et le bon vouloir des juges.

Moment totalitaire

C’est pourquoi, nous pensons que les événements actuels ne sont pas constitutifs d’une crise sanitaire mais forment la trame narrative d’un « moment totalitaire ». Conscients de la charge émotionnelle contenue par ce terme, nous ne méconnaissons pas les polémiques engendrées par les parallèles hasardeux qu’il a pu inspirer.

À ceux, néanmoins, qui prétendent criminaliser toute référence à l’étoile jaune ou à la figure de Hitler, nous souhaitons répondre qu’à trop vouloir absolutiser et sacraliser telle ou telle expression conjoncturelle du phénomène totalitaire, ils desservent la cause qu’ils prétendent défendre. En effet, si le « devoir de mémoire » se limite à proclamer le caractère unique et non reproductible du racisme hitlérien, il ne fait que rendre possible, en la dissimulant, sa résurgence sous des formes nouvelles. L’assignation d’une personne à une catégorie raciale ou religieuse n’est que l’une des modalités de la prétention étatique à englober le tout de la société et à subordonner la dignité des personnes au respect de critères déterminés par lui.

Délire Sécu

Mieux que le « devoir de mémoire » promu à notre époque, la Sécurité sociale française, découlant des propositions du Conseil National de la Résistance, apporta une réponse globale et politique aux Lois de Nuremberg promulguées par l’Allemagne nazie en 1935. Aux dérives d’un modèle hygiéniste, faisant reposer la qualité d’une société sur la pureté génétique de chacun de ses membres, fait écho un modèle de soin universel et inconditionnel, financé par la socialisation d’une part significative des richesses produites par les travailleurs. Comme nos aïeux surent le faire en 1945, nous devons absolument comprendre le caractère systémique de la crise à laquelle nous faisons face.

Si, en amont, la destruction de l’héritage des « jours heureux » sous les coups de boutoir du néolibéralisme explique l’état de chaos dans lequel une virose saisonnière a plongé notre hôpital public, en aval, la vaccination générale ne constitue pas seulement une réponse conjoncturelle à la maladie mais le basculement de la société dans un nouveau système de santé caractérisé par l’externalisation de notre système immunitaire et l’ouverture de débouchés nouveaux à la voracité du Marché. Or, la systématisation du rapport prophylactique et antiécologique que nous entretenons avec notre environnement n’est pas seulement entretenue par ceux qui ont directement intérêt à se ménager de nouvelles sources de profits.

Elle découle d’une myriade de consentements individuels aux facilités technologiques qui ont imprégné nos vies quotidiennes et qui nous ont livrés, pieds et poings liés, au retour de flamme autoritaire dont nous sommes aujourd’hui les victimes.

Syndémie

À juste titre, certains ont fait remarquer que cette épidémie était une « syndémie ». Un simple virus a suffi à mettre en évidence puis à déboucler, par rétroactions successives, un enchaînement implacable d’effondrements individuels et collectifs : dégradation de l’état de santé global des populations sous l’effet de modes de vie largement artificialisés, effondrement des solidarités réelles consécutives à l’évaporation des structures familiales et communautaires, perte d’autonomie engendrée par l’ensemble des prothèses techniques qui ont pris le pouvoir sur nos vies.

Percevoir la dimension systémique de la crise actuelle, c’est comprendre que l’État, comme une voûte, est une situation d’équilibre qui résulte de poussées en sens contraire et à l’abri de laquelle une vie sociale peut se développer. Il n’y a pas de coup d’État. C’est l’État qui nous tombe sur la tête. C’est pourquoi nous dénonçons les postures complotistes qui cherchent à rétablir désespérément une cohérence à l’intérieur d’un paradigme sanitaire qui en est singulièrement dépourvu.

Nous refusons de nous positionner en victimes face à des « tireurs de ficelles », ou en « résistants » face à des « collabos ». Nous ne voulons pas nous réfugier dans un surplomb illusoire, comme si nous étions hors du monde et que nous jugions le monde.

Nous prenons simplement conscience que nous vivons un moment tragique à l’occasion duquel chacun de nos gestes nous met en situation d’engager en conscience la totalité de notre vie. La zone d’indétermination confortable qui nous permettait de vivre suspendu dans une forme d’apesanteur morale et de nous installer en passager clandestin d’une société malade, cette échappatoire n’existe plus.

Phares

Dès lors, nous voulons regarder en face les dilemmes auxquels nous allons tous être confrontés. Nous n’avons pas à relever le défi de l’héroïsme, mais celui de l’honnêteté. Face à des injonctions contradictoires et à des conflits de devoir, notre courage ne se situera pas dans la prétention illusoire de rester « purs », mais dans notre capacité à ne forger aucun alibi métaphysique aux compromis que nous allons nécessairement devoir construire.

Rhino

Ne pas être des rhinocéros.

« Ne pas être un rhinocéros » ne consiste pas à s’immoler par le feu en un geste auto-sacrificiel qui nous extrairait spectaculairement de la foule, mais, plus simplement, à vouloir continuer de mettre des mots sur les choses. Et, plutôt que de mépriser ceux qui tombent, à rendre grâce pour tous ceux, d’où qu’ils viennent, que l’Histoire aura désignés pour demeurer droits dans la tempête, jusqu’au bout, à leur place, comme des phares en humanité.

Point de concours de vertu : leur force exprime une communion qui récapitule tout ce qu’il y a d’humain en l’homme depuis l’origine du monde. Ils n’en sont pas les propriétaires, mais les dépositaires. Nous les portons, et ils nous portent. D’ailleurs, célèbres ou anonymes, nous ne savons pas qui ils sont : peut-être, au hasard d’une rencontre ou d’une parole, lui pour moi aujourd’hui, moi pour lui demain ?

Aucune candidature

Le présent manifeste ne constitue donc pas un programme politique mais la traduction toujours mouvante des rencontres réelles qui l’ont rendu possible et de celles qu’il aspire à susciter. En conséquence, chaque signataire s’engage solennellement à ne jamais se prévaloir de son contenu pour servir de couverture à quelque démarche électorale ou politicienne que ce soit. Une telle démarche, quelle que soit la valeur de la personne qui l’entreprend ou la cohérence du programme auquel elle s’adosse, serait un forfait à l’honneur autant qu’une atteinte au bon sens, une promesse d’échec préludant au risque de la trahison.

Nous sommes prisonniers dans notre propre pays, persécutés par un État dont les intérêts se sont radicalement découplés des besoins vitaux de sa population. Par conséquent, les Institutions ont failli et plus aucun citoyen ne devrait les regarder comme dépositaires d’une quelconque légitimité. Dans ces conditions, aucune candidature à une élection ne saurait se prévaloir de la défense des libertés et de la sauvegarde de l’indépendance nationale.

Se présenter à une élection n’est pas un choix personnel dont découle l’expression libre et indépendante d’une pensée autonome. C’est une décision politique qui implique d’activer des clivages, de capturer des clientèles, de mettre en branle tout un rouage d’allégeances réciproques nécessitées par la quête de troupes, de financements et de relais d’opinion.

Tyrannie cruelle

Or c’est précisément cette intrication de dépendances, constituant une société, qui est atteinte d’un mal incurable dont la crise actuelle constitue la phase terminale. Toutes les défenses immunitaires qui protègent notre corps social se sont retournées contre lui et le dévorent de l’intérieur.

Dès lors, on ne peut plus composer avec une tyrannie aussi cruelle et aussi absurde, rentrer dans son jeu et accepter les miettes de dignité qu’elle veut bien nous abandonner sous conditions médicales.

Par nos échanges et par les actes concrets que nous allons poser les uns pour les autres, nous voulons préparer le moment constituant qui nous réinstituera en tant que peuple et qui nous permettra de retrouver une pleine et entière souveraineté sur nos vies personnelles et sur nos destins collectifs.

 

Vu d’Ailleurs