La dictature douce dure

Alexis de Tocqueville définissait le régime dans lequel l’état s’occupe du bien-être du peuple de dictature douce. Le peuple y abandonne sa liberté et devient de plus en plus soumis à la volonté de l’état. Nous ne pouvons que constater que c’est ce à quoi ont abouti les régimes démocratiques occidentaux : ils devaient garantir la liberté, ils l’ont supprimée. La démocratie n’est pas la Liberté.

C’est notamment l’état-providence, présenté comme un progrès, qui aboutit à cette dictature, comme le prévoyait Tocqueville, et plus récemment Hoppe. Exagération ? L’épidémie du covid illustre malheureusement cette situation. Et cela depuis le début. Ce n’est pas la vaccination quasi obligatoire en France qui marque le début de cette dictature douce, pour le bien du peuple à l’insu de son plein gré. Tout au plus cela a réveillé de nouvelles consciences, ce qui est sain.

Tocqueville

Alexis de Tocqueville, libéral inspiré.

La géopolitique du covid

Les choses sont mal parties dès le départ avec l’épidémie. Une institution mondiale est chargée de surveiller les épidémies mondiales, de faire des recommandations en matière de santé à chaque pays : l’organisation mondiale de la santé (OMS). C’est le gouvernement mondial de la santé. Les jeux de pouvoirs y ont pris le pas sur les enjeux sanitaires, comme avec toute institution centralisée, loin de la réalité et des gens. Ainsi, dès fin décembre 2019, Taïwan alertait sur la contagiosité du coronavirus chinois. Mais l’OMS n’a pas écouté Taïwan, pour des raisons politiques : la Chine n’accepte pas que Taïwan soit un pays libre, et qu’il soit écouté à l’OMS.

Puis, le président des USA Donald Trump avait dès fin janvier 2020 décidé de limiter les arrivées de voyageurs en provenance de Chine sur le territoire américain en raison du virus chinois. Il fut critiqué par l’OMS, moqué, traité de raciste anti-Chinois dans son pays, car c’était Trump. Il fallait toujours critiquer Trump. Pourtant, mi-mars 2020, la France confinait.

Le gouvernement mondial de la santé, sous forte influence chinoise, que beaucoup soutiennent en considérant qu’il faut une administration mondiale, a donc retardé les mesures de protection face à l’épidémie pour des raisons de pouvoir. Et les pays ont écouté l’OMS, sauf rares exceptions, Taïwan, la Corée du Sud, pays habitués à subir des épidémies en provenance de Chine. Nous voyons ici l’inefficacité de ce système centralisé qui s’arroge la prérogative de veiller sur notre santé. La santé est chose individuelle. Surtout, le pouvoir politique s’est emparé dès le début du covid, ne laissant rien aux décisions libres.

Interdiction de soigner

Quand l’épidémie est arrivée en France, le pays n’était pas prêt. Pourtant, non seulement il avait eu le temps de se préparer, mais des plans étaient prévus pour des situations de ce genre. S’est imposée pourtant une mesure qui n’était pas prévue dans les plans : le confinement.

Mais ce n’est pas forcément la principale privation de liberté. Quand l’épidémie s’est développée, les médecins ont fait leur travail : ils ont soigné. Des traitements ont été proposés. Pas miraculeux, mais qui, selon ceux qui les proposaient, permettaient au moins d’atténuer la maladie et d’éviter bien des cas graves par une prise en charge précoce. Étonnamment, alors qu’il n’y avait aucune autre solution, ces traitements furent interdits.

Nous ne sommes pas médecin, nous ne jugeons pas de la pertinence des traitements. Nous constatons seulement que des traitements ont été proposés, par d’éminents spécialistes. Ils ont été interdits. Il a été interdit aux médecins de les administrer, alors même qu’ils étaient sans danger, connus depuis longtemps. On constatait soudain que la liberté de soigner n’existait pas. Plus.

C’est la conséquence de l’état-providence. C’est la conséquence de la sécurité sociale, du système de santé étatisé obligatoire. Ce n’est pas une nouveauté pour les médecins. La médecine libérale en France se meurt de son encadrement par les diverses administrations. Les prescriptions sont strictement encadrées. Le médecin n’est pas libre de s’adapter à son patient. Il ne l’est plus. Cette réalité a simplement été placée en pleine lumière par l’épidémie du covid.

Il n’y a pas de justification à cette confiscation. On ne peut pas arguer qu’un gouvernement d’experts doive décider pour notre bien : ceux qui proposent des traitements sont aussi des experts ! C’est juste un choix qui est imposé d’en haut, une opinion qui est imposée. Un choix de système. La centralisation dictatoriale plutôt que la Liberté de chacun.

dictature douce

Soigner ? Et pourquoi faire ? Il y a une dictature en route.

Discours équivoque…

Le discours pour imposer les décisions « sanitaires » est à tout le moins équivoque. Il n’y a pas d’argumentation. Ceux qui osent simplement questionner la politique, la narration officielle, sont qualifiés au mieux de complotistes. Ceux qui s’interrogent sur la politique vaccinale sont carrément qualifiés d’anti-vax, même s’ils ne le sont pas. On dénigre ceux qui se posent simplement des questions, sans craindre l’exagération, ni le mensonge. Cela ne rappelle-t-il pas certaines démocraties populaires, démocratiques mais loin d’être libérales ?
Aujourd’hui, un pas est franchi. On stigmatise une partie de la population, les non vaccinés, les accusant de propager le virus. On en arrive presque, si on suit le discours public, à penser que les non vaccinés peuvent contaminer les vaccinés ! Une fois encore, cela ne rappelle-t-il pas certains régimes ? Comme dans ces régimes, c’est au nom de la « vérité », et de l’intérêt général, que ces actes sont perpétrés !

On en arrive même à des discours contradictoires. On nous dit qu’il faut faire payer les non vaccinés s’ils tombent malades. Mais, non seulement ils ont déjà payé, car ils cotisent, mais surtout, ils n’ont pas le choix du traitement : ils devraient payer pour une décision qui n’est pas la leur. Pire, quand on parle de laisser les gens responsables de leur assurance maladie et de l’assurance vieillesse, c’est un refus vindicatif, au nom de la « solidarité ». Solidarité qui refuse aujourd’hui le choix des soins, et qui veut faire payer les individus pour des décisions gouvernementales ! On marche sur la tête.

Société bloquée

Aujourd’hui, toute discussion semble impossible. On ressemble à un extra-terrestre si on avance des arguments rationnels. S’interroger, questionner la politique officielle, questionner l’efficacité de la politique, du système, est quasiment un crime, et peut même être censuré ! Pourtant, ne dit-on pas que l’essence de la démocratie, c’est le débat ? Pour avancer et progresser, ne faut-il pas accepter la contradiction ? La démocratie ne devait-elle pas nous garantir la liberté, ou, tout du moins, le débat et des décisions rationnels ?

Comment en est-on arrivé là ?

Le covid n’est qu’un exemple de l’aberration des politiques, mais il est emblématique car il touche la santé. Même dans ce domaine, la déraison, les jeux de pouvoirs l’emportent. Se pose alors la question : quel régime politique choisir. On nous dit qu’un pays ne peut pas fonctionner sans état, qu’il y a besoin d’un gouvernement mondial. Vraiment ? On a plutôt l’impression que tout marcherait mieux sans toutes les pollutions politiques, ce besoin d’imposer une décision aux populations. C’est-à-dire sans état.

 

Artois