Pas de vainqueurs dans une guerre permanente !

Les peuples européens se sont rendus aux urnes pour les élections des députés européens. Outre l’empilement de deux systèmes législatifs (le national et l’européen) qui doivent faire retourner Montesquieu dans sa tombe, ces élections montrent l’impasse sociale à laquelle la démocratie conduit. En France, le florilège de listes (34 soit moins de 3% de suffrages exprimés en moyenne pour chacune d’elles), malgré un seuil d’élus à 5% et de remboursement des frais de campagne à 3%, n’a donné envie de se déplacer qu’à 1 français sur 2. La liste arrivée en-tête recueille moins du quart des votants soit moins de 12,5% du corps « armé » dit « électoral » alors que les abstentionnistes sont tout proche des 50%.

Qui est vainqueur ? Qui est perdant ? Nous nous en contrefichons. Ce n’est pas cette éphémère bataille électorale qui donnera un avenir aux peuples, et a fortiori, à chaque européen. Constatons que la démocratie n’a rien de durable et que même au parlement européen, c’est une multiplication de plus en plus grande du nombre de groupes, groupes qui sont loin d’avoir une homogénéité de pensée en leur sein. Si l’objet des élections est de donner le pouvoir à la plus importante des fractions minoritaires pour décider de la vie des autres, il est inéluctable que des tensions violentes de plus en plus importantes apparaîtront entre partis politiques, qui campent sur des positions de plus en plus radicales.

malhonnêteté

Diplôme de malhonnêteté de la classe politique. Source de l’impasse…

Laissez-nous vivre… en paix

Comme d’habitude, j’entends déjà certains me dire : « mais cesse de critiquer et engage-toi en politique ! » Mais pourquoi diable devrais-je m’engager dans des joutes stériles ? Je ne suis pas là pour convaincre que mes idées sont les meilleures et qu’elles doivent s’appliquer aux autres, et notamment à ceux qui ne pensent pas comme moi. Qu’il soit respecté par les autres que je vive tel que j’en ai envie, à l’instar de mon respect de la même chose à leur égard.

Turgot

Turgot déjà avait compris que la solution est de nous laisser faire.

D’ailleurs, qu’il soit entendu que je puisse m’appliquer des morales politiques différentes en fonction des personnes avec lesquelles je relationne. J’ai le droit d’être anarcho-communiste dans ma vie de couple et anarcho-capitaliste dans le reste de la société ou conservateur avec des amis et socialiste avec une partie de ma famille. En temps normal, je suis pacifique avec tout individu que je croise mais je pourrais bien devenir un barbare avec un individu attentant à la vie d’un membre de ma famille.

Impasse : c’est si compliqué ?

À ce stade, faut-il faire un dessin pour comprendre que les relations avec les autres se fondent sur la notion de risque, et que la politique n’est pas là pour s’imposer à tous, mais plutôt être une assurance que l’on peut contracter sur le marché. À chacun de voir ce qui lui convient le mieux. Alors certes, les uns et les autres, nous avons des racines culturelles, mais la culture, contrairement à l’idée qu’elle serait une exception, est un phénomène humain qui évolue avec le temps.

Là encore, à chacun d’apprécier : les associations peuvent se créer à l’infini sur des sujets divers et variés. À elles de trouver les adhérents nécessaire à leur survie. Ce n’est pas à des politiciens omniscients sortis d’élections pour le moins arbitraires d’abuser de leur pouvoir pour imposer à tous des choix dont ils n’assumeront jamais la responsabilité de l’échec. Leurs promesses de dépenses sont toujours réalisées sur le dos de quelqu’un.

Fonder la relation sociale sur la malhonnêteté (et oui la fiscalité est une malhonnêteté, combien de fois faudra-t-il le répéter ?) ne permet pas de construire une société forte. Et ce n’est pas à la capacité de faire la guerre, fut-elle électorale, que l’on permet à la coopération entre les hommes de progresser. C’est a priori ce qu’on oublié les progressistes en passant par l’obligation à travers l’état au lieu de protéger la confiance entre deux parties à travers un contrat.

 

Bellegarrigue