Introduction

Si vous ne connaissez pas Ayn Rand et sa fameuse œuvre dystopique Atlas Shrugged, alors ne lisez pas ce qui suit. Précipitez-vous plutôt, pour vous procurer sa saga et lisez-la, avant de prendre connaissance de ce retour dont il est maintenant question ci-après.

Rappel des faits antérieurs : suite au désastre mis en œuvre par des gangs de malfaisants collectivistes envieux, nombreux et incivilisés, ces derniers avaient enfin terminé de s’auto-éliminer et de tout casser. Non sans dégâts inquantifiables en pertes humaines et matérielles, la vie normalement libre pouvait reprendre son cours.

Heureusement la vivacité d’esprits libres, courageux et vaillants n’était pas engloutie. Dagny Taggart, John Galt, Ragnar Danneskjöld, Hank Rearden, Frisco, Docteur Hendricks et d’autres, avaient enfin pu rejoindre la ville. Là, quelques années précédant celles qui vont suivre, briques après briques, ils ajoutèrent tout leur génie humain qu’ils avaient cultivé.

Toutefois, l’histoire n’étant pas terminée par ailleurs, de vieux relents jacobins, échappés d’une révolution sanglante menée par des scélérats voulant démocratiser le monde, le plier à l’étatisme communautaire absolu, étaient loin de s’être épuisés. Ils sévissaient autant qu’en ex-URSS, encore sur le continent de l’Europe notamment.

Les états d’Europe, pour toujours se renforcer davantage, s’étaient mis en demeure de former un monopole étatique, qu’ils nommaient union européenne. Ils avaient centralisé leur monnaie, frappée d’€uros. Ils imprimaient aussi des billets de papier, dénués de figures, très laids, à des cours opaques bouillonnant de dettes inflationnistes. L’étalon pour apprécier leurs biens, tenaient dans des codes abscons, infligés à tous, bien qu’une distribution de privilèges, agitait sans cesse le quidam dans l’espoir d’en bénéficier.

Atlas

Image prise du film Atlas Shrugged (Part I).

Tel Joseph K

Des bureaucrates consciencieusement viciés, passaient leur temps à légiférer pour alourdir ces codes. Des hordes de fonctionnaires méticuleusement suants, repassaient à propager toutes les allégations contenues dans ces codes, pourvu qu’elles sèment la confusion, telle que Le Procès bien connu de Joseph K.

Plus précisément, c’était à peu près comme dans la troublante parabole devant la loi racontée par un prêtre lors de la visite de Joseph K. à la cathédrale (pas celle qui a récemment et bizarrement pris feu !) :

Un homme de la campagne espère en vain recevoir du gardien des portes de la loi l’autorisation pour entrer. Assis sur un escabeau, il attend de longues années. Au moment de mourir, le gardien lui confie « cette entrée n’était faite que pour toi, maintenant je pars et je la ferme« . Tandis que K. ne peut pas s’empêcher de croire que l’homme a été trompé par le gardien, l’abbé lui répond par un argument classique de clerc : « douter de la dignité du gardien, ce serait douter de la loi« . L’autorité du gardien est bien supérieure à la vérité : « on n’est pas obligé de croire vrai tout ce qu’il dit, il suffit qu’on le tienne pour nécessaire« . Ce raisonnement est spontanément rejeté par K. dans une formule extraordinairement puissante : »Triste opinion, elle élèverait le mensonge à la hauteur d’une règle du monde« .

Ainsi les palais de justice publique croulaient lentement sous la profusion de dossiers, devant des portes fermées. Les prisons étaient pleines et bientôt fleuries de bulletins de vote distribués aux détenus pour affirmer la grandeur de la citoyenneté qu’ils devaient soutenir, dans laquelle ils devaient se fondre afin de grossir la masse. Plus la masse était énorme, plus l’état était sollicité et ainsi enflé de toute son importance.

joseph k

Le Procès de Joseph K.

Un mur tombé

Non loin, un mur était pourtant tombé. Celui qui séparait l’Europe communiste de l’Europe prétendument capitaliste. Ainsi se répandait pareil à une coulée de lave, venant se déverser jusqu’à son extrême bordure Atlantique, sur un territoire à la forme hexagonale, l’idéal d’une puissance multi nationale de sangs mêlés, de frères jumeaux ennemis, ces bâtards communistes et socialistes, tous ensemble. À tel point que de grandes villes comme Marseille et Paris étaient envahis de rats à ne plus savoir qu’en faire, sinon commencer à leur donner des allures de goulags en règle, à ciel ouvert dans certains quartiers !

À l’intérieur de cet hexagone, des données inquiétantes, telles qu’un taux de tentatives et de suicides réussis, auraient dû a minima susciter un questionnement sur cette propension à s’évader aussi définitivement d’un état, où tout était conçu pour que tous y soient intégrés et n’en sortent plus, tous ensemble et solidaires, de gré ou de force. Beaucoup glissaient dans l’oreillette, qu’il était inadmissible de refuser un fameux contrat social que personne n’avait jamais signé, mais auquel chacun devait s’asservir volontairement. Entre la faucille et le marteau, ça cognait sur le ciboulot et ça tranchait dans le vif. Entre la peste et le choléra, que choisir ?

Ni l’un, ni l’autre avait déclaré Sisyphe aux dieux de l’Olympe qui le condamnèrent à porter son boulet pour l’éternité. Tout ça car Sisyphe aimait les dieux et les hommes, il refusait de choisir entre la vie immortelle en tant que dieu séparé des hommes, le paradis perché, ou bien la vie mortelle en tant qu’homme séparé des dieux, l’enfer enfoui, sans pour autant parvenir à se sortir de ce pétrin insensé.

C’est assez long l’éternité, surtout avec un boulet ! Et c’est bien la raison pour laquelle, parsemés dans l’hexagone, commençait à jaillir l’alternative salutaire d’une l’évasion Libérale, sans boulet, de la part de quelques-uns.

Résistants

Par exemple, Stéphane Geyres avait entrepris de ramener à la lumière du jour, des ouvrages méconnus du grand public. Des ouvrages d’esprits éclairés, à la logique aiguisée, ayant travaillé sans relâche à la connaissance de la nature humaine profonde, pour mieux pouvoir la sublimer. Pour redonner à l’Homme toutes ses lettres de noblesse, pour encourager les générations présentes et à venir, à déployer leurs ailes le plus librement du monde. Pour qu’à son tour, chaque Homme puisse lui aussi magnifier le monde et non l’abîmer en ne lui accordant pas La Liberté.

Stéphane Geyres n’était pas seul à encourager La Liberté. Bien d’autres libres d’esprit, faisaient preuve de courage, d’honnêteté, de patience et persévérance, chacun selon ses moyens.

Au cours de prochains épisodes, leurs entreprises seront contées, jusqu’à ce que, malgré les nombreux obstacles, à l’instar de Dagny Taggart, John Galt, Ragnar Danneskjöld, Hank Rearden, Frisco, Docteur Hendricks et tant d’autres, chacun puisse aussi rejoindre ce qui lui appartient de droit : La Liberté.

 

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