Démocratie démagogique
La campagne d’affichage de ceux qui ont voté contre le glyphosate, et orchestrée par les pastèques, est absolument indigne et démagogique. La démocratie, ce n’est pas seulement quand ça va dans le bon sens. On demande de sauver la démocratie comme d’aller sauver le soldat Ryan, mais on n’en accepte pas les revers. À ce moment-là, arrêtez avec le cirque de la démocratie. Si la démocratie ne consiste à aller que dans un sens, cela s’appelle du totalitarisme. Si votre point de vue est d’attendre des élus qu’ils fassent, par le truchement de la loi, ce que vous êtes incapable de faire par vous-mêmes, alors les élus ne sont pas le problème : c’est vous et vous seuls ! Le jour où une majorité d’individus n’achètera plus de glyphosate, alors plus personne n’en vendra, c’est aussi simple et mécanique que ça.
Je travaille en jardinerie depuis 17 ans et depuis que le glyphosate est retiré des étals, bien mis hors de portée de tout client qui voudrait se servir tout seul, 10 fois par jour on me demande du glyphosate car les désherbants nouvelle formule – à base d’acide pélargonique – eh bien ça ne marche pas ! Alors, si vous n’êtes pas capable de changer vos propres comportements et votre propre vision des choses, n’accusez pas les autres. « Oui, mais tout est fait pour tromper le client et il ne sait pas les dosages. » Voilà ce que l’on m’oppose régulièrement et ce à quoi je réponds : « le client n’a qu’à lire la boîte ; tout est écrit dessus. »
Ecologie du Pote Pol
Car l’écologie – ce qui ne veut rien dire en réalité – ça ne se résume pas à limiter ses déplacements en voiture, à fermer l’eau quand on se lave les dents ou à prendre conscience d’un équilibre précaire dans lequel est la nature. Ce n’est pas un musée où tout est figé dans l’espace et le temps. La nature trouve un équilibre dans la constante rupture des équilibres qu’elle réajuste en faisant preuve, de ce que ces socialistes ne font pas : d’audace et d’innovation dans la plus grande course concurrencée de la création : la survie de l’espèce. Ces gens n’ont aucune connaissance de quoi que ce soit sur les écosystèmes et les notions de climax. Cette écologie de bas étage fait plus de dégât qu’elle ne sauve ou préserve la nature – là non plus, cela ne veut strictement rien dire.
Ces khmers verts ont pris pour cible le glyphosate qui est selon eux la source de nombreux problèmes et dont la disparition sauverait, en partie, la nature. Par contre, ils nous vendent, comme produits naturels, de la bouillie bordelaise, qui n’est autre que du sulfate de cuivre – dont les pollutions du sol et de l’air sont catastrophiques et les répercussions abominables sur la santé – ainsi que du soufre, grand destructeur de champignons en tout genre et, aussi, grand pollueur.
Paradoxe de la doxa
Les produits de synthèse ont été inventés, entre autres, dans le but ne plus avoir à prélever, dans l’environnement, les plantes nécessaires à la fabrication desdits produits. Avec l’exemple du taxol, molécule utilisée dans les chimiothérapies mais dont l’extraction a failli voir disparaître les Taxus (if). Aujourd’hui, les produits utilisables en agriculture biologique sont issus de plantes cultivées, c’est-à-dire, arrosées, engraissées, souvent issues de productions en monoculture et traitées, alors qu’on peut les synthétiser. Voyez-vous poindre un paradoxe ?
On lutte contre les perturbateurs endocriniens tout en sachant que le cuivre en est un, que le pyrèthre en est un, tout comme les divers acides utilisés. Vous ne le voyez toujours pas, le paradoxe ? Les écologistes en sont à défendre une agriculture et des comportements tout aussi polluants. Demain, on s’apercevra que ces produits « naturels » sont responsables de pollutions et de problèmes de santé. Je ne suis pas en train de crier « vive le glyphosate », mais bien « vive la démagogie. »
Aujourd’hui, tous les vignobles de France ont leurs terres rendues mortes par le cuivre et par le soufre et on nous vend du vin bio : mensonge. La Beauce est pourrie des nitrates, les eaux pourries d’algues à cause des taux de nitrites qui crèvent le plafond et on nous vend du bio : mensonge. Le cuivre et le soufre, béquilles du bio, usent, pour leurs fabrications, de quantités d’eau et génèrent des gaz à effets de serre.
On nous dit, pourtant, que le glyphosate est le pire ennemi de la Terre. Tueur d’herbe mais aussi d’abeilles : là encore c’est la faute au Glyphosate et là aussi fleurit la démagogie des populistes verts. Nulle mention des croisements des espèces qui ont foutu en l’air la richesse du génome et la fin du brassage génétique. On veut des abeilles dociles, calmes et productives ; d’habitude si prompts à condamner le capitalisme et l’exploitation, on passe sous silence l’exploitation de cette travailleuse laborieuse à qui l’on demande la lune et dont on épuise les ressources physiques et génétiques.
Silence sur le varroa, ce petit acarien qui détruit les ruchers et surtout silence sur les défenseurs des abeilles amateurs qui ont des ruches chez eux parce que c’est cool, ça préserve la nature et ça amuse les enfants. On interdit la vente de chiens à des gens jugés irresponsables mais on ne dit rien quand ces sauveurs laissent crever de faim les insectes en hiver, ni ne font les traitements contre le varroa. Silence car pour sauver les abeilles on les tue ici aussi.
Humilité d’abord
La vérité est, qu’aujourd’hui, nous sommes dépendants de ce type de produits et que leur l’arrêt va entraîner de graves répercussions en termes de parasitages et d’infestations. Les solutions alternatives en reviennent à pisser dans un violon. J’aime la nature, c’est toute ma vie, mon métier et ce que j’ai appris de ces 40 ans à son contact c’est l’humilité. Loin de moi l’arrogance de savoir ce qui est bon pour elle, comment la protéger ou la sauvegarder. Elle nous précède de quelques millions d’années et n’a jamais eu besoin de qui que ce soit pour répondre à ses problématiques et encore moins d’une bande d’écologistes hystériques qui affichent une arrogance toute socialiste de celui qui sait mieux que tout le monde et à la place de quiconque.
Voilà, comme je vous le disais au début de ce court billet de (mauvaise) humeur, je travaille en jardinerie depuis 17 ans, j’ai un profond respect pour la grandeur de cette chaîne dont nous faisons pleinement partie, je ne suis pas un adepte de tous ces produits mais, comme à l’accoutumée, rien n’est réfléchi avec logique car on sur-réagit. Plus nocif que le glyphosate est celui qui réagit sous le coup de l’émotion. La vindicte d’un tribunal populaire 2.0 cloue au pilori des représentants d’une démocratie dans laquelle ces khmers verts mettent tant d’énergie à prétendre nous sauver. Démonstration de la variabilité géométrique de ces arrogants.
Titou de Cahors