Manu rêva

(Bientôt) un an de Macron, ca se fête. C’est l’occasion de constater les actes et de décerner une médaille au successeur de Hollande.

Manureva

Manureva, avant de sombrer.

Il y a un an, Macron était présenté comme le Thatcher français, le grand libéral, le super réformateur qui sortirait, enfin, le pays de la chienlit dans laquelle il nage depuis des décennies. C’était bien sûr sans avoir lu son programme, succession de plans en tous genres, allant de l’écologie à l’éducation.

S’il est évident que penser moins pire c’est imaginer bien, alors nous ne sommes pas sortis de l’ornière. Il est tout aussi évident que du point de vue socialiste, celui qui prédomine dans ce pays, le président ne l’est pas assez.

Il ne l’est pas assez pour avoir constaté une cohorte de « libéraux » – c’est ainsi qu’ils se présentent sur les réseaux sociaux – soutenir le jeune et vaillant candidat en mars 2017.

Il serait bien long et fastidieux de faire la liste des « progrès » du président, et de les mettre en comparaison avec l’idéologie libérale. Ce n’est pas le but de ce billet, il ne permet que de donner des pistes, d’attiser la curiosité, et, j’ose l’espérer, de poser quelques faits non contestables comme pistes de réflexion.

Manu facture

Premier point qui pourrait sembler positif, la France est enfin dans les clous du contrat que l’État a passé avec les autres États de l’UE concernant la dette : 2,6% du PIB (AFP 26/03/2018). Enfin, officiellement. Chapeau Macron ! La trajectoire prévue en 2019 est tout aussi ambitieuse, cela va sans dire.

Mais d’abord, comment cela est-il possible ?

Est-ce que le poids de l’État recule ? Et comme le crient les socialistes du pays, est-ce que les (ultra)libéraux au pouvoir détruisent le service public, sans lequel, nous le savons tous, toute vie est impossible ?

Selon le Projet de Loi de Finance 2018/2017, tous les budgets enflent, à part le dernier de la liste :

  • Enseignement et Recherche : +2,59 %
  • Sécurité Intérieure et Extérieure & Justice : +4%
  • Écologie Aménagement et Logement : +0,9%
  • Agriculture : +14,3%
  • Culture Sport Jeunesse et Vie Associative : +2,7%
  • Autres : +18,6%
  • Gestion et Fonctionnement de l’État : -2,6%

Est-ce donc sur le volume des fonctionnaires que cela se réalise, ceux-ci seraient dès lors, comme nous l’entendons, toujours moins pour faire toujours plus ? Voyons cela.

  • Les dépenses devraient augmenter, de 2 Mds € pour l’État et ses opérateurs, avec 1,5 Mds pour l’État.
  • Les effectifs baisseront de, accrochez vous ça pique, 1.600 emplois, dont seulement 324 pour l’État, le reste étant chez les opérateurs. Cela représente une baisse faramineuse d’environ 0,006% ! (Ifrap 17/09/2017).

Alors donc, comment cela est-il possible ?

Taxer c’est voler

C’est en assommant les français d’impôts et de taxes que le miracle imbécile se produit.

Taxe=Vol

Taxer, c’est voler.

  • Le revenu des Français a augmenté de 19 Mds € en 2017.
  • La sécurité sociale à elle seule en a ponctionné 8 Mds €.
  • C’est sans compter l’Impôt sur le Revenu, la TVA et tout ce que nous connaissons.

Alors il est très vrai qu’on ne peut imputer une hausse des impôts et taxes de 2017 à Macron et sa bande de joyeux loustics.

En 2018, on peut. Cela permet justement de constater les augmentations réalisées par le pouvoir en place, et d’affirmer que Macron poursuit la trajectoire exacte de ses prédécesseurs. Nul doute que le déficit sera plus faible encore en 2018.

La hausse de la CSG devrait rapporter quelques 22 Mds € à elle seule, la hausse du tabac et de l’essence 5 Mds €, et je passe les 8 nouvelles taxes inventées par le gouvernement.

Cher lecteur, pose toi un instant. Inspire un grand coup, et dis le bien fort avec moi : taxer, c’est voler.

« L’impôt est contraire au principe de base [du libéralisme] parce qu’il implique une agression contre les citoyens non agressifs qui refusent de le payer. Que le gouvernement offre des biens et services en échange de l’argent des impôts n’y change absolument rien. Le point important est que le soi-disant « échange » (impôt contre services publics) est coercitif : l’individu n’est pas libre de le refuser. Qu’une majorité de citoyens soient d’accord pour la coercition fiscale n’y change rien non plus. L’initiation de l’agression, même approuvée par la majorité des gens, reste illégitime. » – Walter Block, Défendre l’Indéfendable

Je décerne donc la médaille de la social-démocratie au Président Macron pour avoir démontré l’évidence.

Manu tension

Si j’étais dans une salle devant du monde, un individu lèverait sans doute le bras à ce stade, pour me sortir la phrase habituelle : «  oui mais c’est un libéral, il fait des cadeaux aux riches ». Cette réflexion mériterait une rafale de AR-15, tant la personne n’aurait pas compris ce que j’ai développé au-dessus.

D’abord, ne pas taxer ce n’est pas faire un cadeau, c’est simplement cesser ou ne pas voler, la nuance est essentielle.

Ensuite, la lutte des classes n’est pas le prisme de lecture du libéralisme. Ce n’est pas un prisme du tout d’ailleurs. Un individu est un individu. Il n’y a pas plus de moralité à taxer un riche plus qu’un pauvre. Personne ne devrait l’être. Un vol reste un vol.

Enfin, Macron pense que transférer ici les taxes est plus judicieux. Il ne fait rien de plus que les autres, et sans doute que les suivants. N’oublions jamais la phrase célèbre de Frédéric Bastiat : « L’État, c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépends de tout le monde. »

Ceci étant dit, il n’y a pas que du point de vue économique que Macron démontre son anti-libéralisme. Les lois coercitives pleuvent, niant de fait un peu plus la propriété individuelle et la liberté individuelle. Cela fera l’objet d’un nouveau billet, à venir.

 

Erwan