Série Mai 68
Mori-Bond 0068
Cinquante ans, ça se fête !
Et quel paradoxe de fêter le demi-siècle de la mort d’un déjà moribond, en particulier quand c’est un pays tout entier, la France.
Mars/mai 1968, c’est un chat qui en a marre de jouer avec la souris et lui porte le coup fatal, la laissant se vider doucement mais sûrement de son sang. Cela faisait longtemps que la social-démocratie tenait sa victime entre ses griffes, repoussant le libéralisme, cet ennemi héréditaire, dans l’oubli.
Les villes et communes françaises sont marquées des noms des socialistes qui ont gagné la bataille. Qui ne prend pas régulièrement une avenue Jean Jaurès, une allée Ambroise Croizat, une rue Paul Éluard, une venelle Louis Aragon, un boulevard Charles de Gaulle, ou un pont Jean Paul Sartre ? Un square ou faire pisser et chier les clébards aurait été plus approprié pourtant.
Il y a 50 ans, la France subissait la pensée nauséeuse des sectes collectivistes depuis déjà des décennies. Le chaos apporté par la guerre avait permis aux idées les plus extrêmes de se mettre en action. Les nationalisations massives du gouvernement provisoire de de Gaulle, par ordonnance, avait placé entre les mains de l’État à la fois l’assurance santé, la Banque de France, Renault, Air France, la SNCF, EDF et des dizaines d’autres entreprises ou initiatives privées.
De plus les intellectuels non socialistes avaient été chassés par un Conseil National des Écrivains chargé de purger la pensée non conforme. Quand on sait que Aragon était un membre éminent de ce conseil, lui qui écrivait « merci à Staline pour ces hommes qui se sont forgés à son exemple », on peut comprendre ce qui arriva les années suivantes. En 1965, Sartre, le « grand » Sartre, encore enseigné à tous les élèves aujourd’hui, écrivait : « tout anticommuniste est un chien ».
Tu ne m’interdiras point
Il est vrai que le pays était encore trop catholique dans l’esprit, trop réac, pour reprendre le terme des chevelus de l’époque. « Tu ne voleras point », « tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain, ni son domaine, ni son bétail ni rien qui lui appartienne » est difficilement compatible avec le socialisme, c’est sa raison d’être. Il était donc devenu nécessaire de casser une bonne fois pour toute ces commandements pour ouvrir les vannes de la spoliation.
Il est vrai aussi que le pays sortait d’une période de forte croissance et que celle ci s’était traduite par un confort plus important pour la masse d’un côté, et l’enrichissement des capitalistes de l’autre. Les exclus ? Les fameux intellectuels socialistes qui refusaient le marché parce qu’il les place à leur juste valeur, nulle part. Et puisque le moteur du socialiste est la jalousie, le vol son but, il convenait de forcer les choses par ce qu’ils savent faire de mieux : la « révolution ».
Pour faire une révolution festive, il suffit de convaincre des post ados boutonneux de l’injustice de la situation. C’est assez facile et sans risque.
Tout autant insouciants qu’imbéciles, ils savent porter les idéaux les plus stériles comme si leur vie en dépendait. C’est ainsi qu’une poignée de ces hurluberlus ont commencé le sketch, sous l’effigie de Mao, le type aux dizaines de millions de morts. C’est festif le révolutionnaire socialiste, il danse sur la mémoire de cadavres en brûlant des voitures et en criant des slogans. « Il est interdit d’interdire », signifie « il est interdire de m’interdire de voler » en langage socialiste.
50 ans, 50 nuances d’aigris
Bien vite, les sectes socialistes, d’abord réticentes sont venues se greffer dessus, on le sait. Le PCF a attendu le feu vert de Moscou pour envoyer ses divisions d’endoctrinés faire les blocages nécessaires. Il y avait à gratter sur la carcasse, et c’était l’occasion ou jamais. Ca a donné les accords de Grenelle, et ca a donné du poids aux fameux intellectuels pour expliquer, discuter des bienfaits de tout le charabia.
Pourtant en 4 ans d’inflation, les « zacquis sociaux » seront mangés, mais encore aujourd’hui ils l’ignorent. D’un âne on ne fait pas un cheval de course.
Cinquante ans après, ce sont ceux qui ont fait cette grande révolution qui en ont récupéré les fruits individuellement. Une révolution n’a d’autre but de que remplacer les individus, qui appliqueront à leur tour les recettes qu’ils honnissaient.
Le peu qu’il restait comme morale n’est plus, et le pays sombre inexorablement dans la social-démocratie, avec des records de prélèvements, des records de normes liberticides, et les voyants au rouge sang. Le seul pays développé à voir encore des trotskistes, maoïstes, léninistes se présenter en nombre aux élections pestilentielles et obtenir globalement des scores insensés.
Bastiat ne meurt jamais
Le libéralisme n’est presque plus, à tel point que ce sont les plus gentils des sociaux-démocrates qui se nomment ainsi. Mai 68 a achevé le peu qu’il restait de conscience de la liberté dans le pays. C’est une bataille perdue. Ou presque.
Que les français retrouvent le goût de la Liberté, 50 ans après : la guerre est longue, et les idées ne meurent jamais. Et se souvenir que ce pays est le berceau du libéralisme n’est pas inutile.
Un slogan pour une révolution libérale ?
« Un Bastiat, et ca repart ! »
Erwan