Un éléphant, ça Trump !

L’éléphant est l’emblème du parti républicain aux USA. La blague est facile. Elle pourrait décrisper les gens au sujet du président Trump. Mais ne nous faisons pas d’illusion. Le président Trump crispe les gens. Il faut être pour ou contre, sans argumentation. Le clivage s’est emparé des libéraux également, comme on peut le constater sur les pages Facebook. Un webzine libéral s’est aussi mis de la partie. Ce qui est dommage. Le problème, ce n’est pas tant Trump, pas juste Trump. Le problème, c’est la démocratie

La démocratie est devenue un grand cirque. Prenons des exemples parmi ce qui s’est passé depuis que Trump est président des USA. Il a pris ses fonctions en 2017. Immédiatement, avant même qu’il ait fait quoi que ce soit, des manifestations furent organisées contre lui. Il y a eu ce procès pour collusion avec la Russie, qui dura des mois, alors qu’aucune audition devant la commission qui menait l’enquête n’avait apporté quoi que ce soit. De même, il y a eu cette tentative d’impeachment. Le motif : lors d’une conversation téléphonique avec le nouveau président ukrainien, le président Trump aurait évoqué le cas du fils de Joe Biden, Hunter, qui avait été nommé à un poste rémunérateur d’une société ukrainienne, alors que son père était vice-président et en charge de… l’Ukraine.

Alors, en regard, que penser de Donald Trump ? Que penser de ses tweets, de ses propos à l’emporte-pièce, de son obstination à prouver une fraude électorale ? Rien de spécial en vérité. Il se fond dans la masse. Il fait partie de ce grand cirque, sans être finalement plus outrancier dans ses actes. La différence, c’est que les médias focalisent leurs critiques sur lui.

Trump

Trump, ou l’hombre de la démocratie ?

grand cirque démocrate

Ces médias qui font partie du grand cirque démocratique. Ils sont le quatrième pouvoir, mais se comportent comme s’ils étaient dans l’arène. Ils doivent permettre au peuple de se faire une opinion, en toute impartialité. C’est raté. Ils sont tous contre Trump, à quelques exceptions près, exceptions dûment condamnées bien sûr. Ils sont contre Trump, sans plus de finesse, sans craindre le ridicule. Ainsi, ils reprochent aujourd’hui, en novembre 2020, au président « POTUS » de ne pas avoir pris le coronavirus au sérieux. En février 2020, ils critiquaient la décision de Trump d’avoir interdit l’entrée de personnes en provenance de Chine. À l’époque, ils considéraient que le virus ne représentait pas un tel danger.

Alors, sous cet angle, que penser des médias qui soutiennent Trump ? Que penser des médias dits complotistes ? Que penser des news condamnées par les « médias de vérification » ? N’est-ce pas le même cirque ?

Que s’est-il passé pour que le monde en arrive à ce cirque ? Si nous observons rapidement l’évolution de notre société, nous remarquons que les droits des gens ont d’abord augmenté. Au Moyen Âge, il y avait les seigneurs et les sujets, les vassaux et les serfs. Peu à peu, des libertés furent octroyées. La monarchie s’est retrouvée encadrée par une constitution. Puis, la démocratie est arrivée. Et le mouvement s’est inversé.

Tous les pouvoirs

Aujourd’hui, les dirigeants politiques considèrent qu’ils ont tous les pouvoirs car ils sont élus. Ils interviennent donc dans tous les domaines de la vie de chacun. Une des conséquences, c’est que la démocratie est devenue une bataille pour le pouvoir. Alors qu’elle était censée faire cesser les batailles et faire cesser le pouvoir.

Il s’agit de gagner le pouvoir à tout prix, pour en profiter. Alors, la notion d’intérêt général n’a plus cours. Elle sert de prétexte à tout, et par suite tout la rend virtuelle, la révèle virtuelle. La notion de débat d’idées, de propositions argumentées, rationnelles, n’a plus cours. Il faut dénigrer l’adversaire, voilà tout. Le couvrir d’opprobre. Il faut convaincre que l’on détient La Vérité. Qui n’est que d’un côté. Le discours est devenu celui du bien contre le mal. Le concurrent en politique est un adversaire, un ennemi, il faut le dépeindre comme le méchant. La démocratie, c’est une cour d’école.

Ainsi le remarque-t-on avec l’épidémie du coronavirus. Ceux qui critiquent le gouvernement sont, au mieux, de méchants égoïstes qui mettent en danger les autres. Au pire, des complotistes. Peu importe que des personnes âgées dépérissent de solitude, que rien ne prouve que le masque en extérieur soit utile, etc. La rationalité n’a pas cours. C’est le discours du bien contre le mal. Et cela jusqu’à la violence. Chasser le mal, c’est faire le bien, même si ça fait mal.

On a ainsi pu voir des manifestations violentes au nom de l’écologie du groupe Extinction Rebellion. L’actualité relate des attaques de boucheries par des militants végans. Des activistes créent des zones de non-droit, les ZAD. Aux USA, il y a eu des émeutes violentes, et des zones de non-droit comme à Seattle. La violence est justifiée par La Vérité. Tous ces groupes défendent leur idée du bien commun. Ils sont convaincus qu’ils peuvent, qu’ils doivent l’imposer aux autres, puisque c’est Le Bien, La Vérité. Le pire c’est que ces groupes sont regardés avec beaucoup de mansuétude par beaucoup de politiciens, qui sont les premiers par ailleurs à condamner l’extrémisme. Mais quel extrémisme ?

démocrate

En démocratie, c’est la violence qui finit toujours par reprendre le pouvoir.

Cause de cette dérive

Le tableau dressé ci-dessus montre que le camp du bien qui veut s’imposer est de gauche, certes. C’est le camp des « isme », gauchisme, progressisme. Mais ce pourrait être un autre camp. Le balancier de la politique un jour peut basculer de l’autre côté. D’un point de vue libéral, le problème, ce ne sont pas les « isme ». C’est la violence. C’est l’imposition d’une vérité à tous, quelle qu’elle soit.

La démocratie a causé cette dérive. Elle justifie par le vote populaire de donner des pouvoirs énormes sur les individus à une personne, un groupe de personnes. Elle provoque ainsi une bataille pour le pouvoir. Pour gagner le pouvoir, les arguments rationnels ne sont pas de mise, il faut exciter les peurs, les envies, les plus bas instincts humains. C’est beaucoup plus efficace. Les gens se persuadent qu’ils détiennent la vérité, et en viennent à user de la violence à l’égard des autres. La violence médiatique comme la violence physique. Nous voyons là l’aboutissement du processus démocratique.

Est-il raisonnable de donner autant de pouvoir sur les autres à une poignée d’individus ? Est-il simplement éthique que des individus aient un pouvoir sur les autres ? Les faits indiquent que la démocratie ne le justifie pas. Elle ne le peut pas. Le raisonnement non plus, d’un point de vue éthique.

Que faire alors ? Aller au bout de la réflexion en toute rationalité, on en arrive à envisager une société sans état. Utopie ? Imaginons une société sans état, ce serait une société sans politiciens…

L’idée commence à être attirante, n’est-ce pas ?

 

Artois