Cuisine de Pays
Bonjour les amies et les amis.
Aujourd’hui, notre Chef vous propose une recette facile et rapide, à partir d’ingrédients que nous avons tous chez nous, dans chacun des placards qui composent nos pays respectifs.
Première étape : Dans un grand récipient, mélangez tout ce que le pays compte comme hommes d’influence, juristes, élus. Mélangez énergiquement jusqu’à l’obtention d’une constitution qui deviendra la base de toute la recette. Il est important que cette constitution soit aérée, de telle sorte de laisser libre court aux interprétations. Cela permettra d’arranger la recette selon les envies de chacun.
Deuxième étape : Faites revenir dans une casserole les lois avec une base de constitution. Ajouter régulièrement une poignée de ce droit positif pour les uns, et puis pour les autres. Ne laissez pas brûler, ajoutez de la matière en permanence, de telle sorte d’obtenir une quantité importante. En cas de difficulté, demandez aux juristes que vous avez réservé auparavant, ils sauront agrémenter le résultat pour obtenir un magma comme nécessaire.
Troisième étape : Préparez les enfants par un feu nourri d’éducation nationale. Extrayer par pression le maximum possible du revenu des actifs, qui vous serviront à justifier votre action quotidienne. Servez-vous de la loi réalisée précédemment pour imposer votre point de vue, si nécessaire. Assez de forces de l’ordre et une poignée de justice sont impératifs pour un bon résultat.
Important, à ce stade, assaisonnez avec de l’intérêt général, du vivre ensemble, de la responsabilité collective, de la justice sociale, du contrat social.
Quatrième étape : Prenez quelques feuilles de gélatine collectiviste, et liez le tout. Laissez reposer quelques temps au frais.
Démoulez, et observez le résultat. Les mécontentements seront visibles. C’est à ce moment-là qu’il faut introduire les promesses, un bouc émissaire (le capitalisme, les riches, etc.), et resserrer encore les lois.
Il devient nécessaire à ce stade de parler de plus de protectionnisme, de régulation, et de redistribution. Les individus sont normalement très réceptifs, grâce aux étapes précédentes.
Cinquième étape : Vous observerez que, malgré vos efforts, rien ne tient vraiment. C’est une bonne chose, car c’est impératif pour la suite. Pas de panique donc.
Maintenant, ne cachez plus le socialisme que vous conservez précieusement depuis le début. Tout ce que le pays compte de lutte des classes doit être utilisé, chaque jour, pour tous et par tous, d’autant plus facilement que les étapes d’avant ont été respectées.
N’oubliez pas d’arroser les amis, encore un peu.
Logiquement, vous avez fait le ménage au fur et à mesure. Faites place nette une bonne fois pour toutes. Ce qu’il reste de la propriété individuelle et de la liberté individuelle doit disparaître. Ca ne vous servira plus à rien de toute façon.
Sixième étape : Si vous n’avez pas encore utilisé la monnaie, c’est le moment. Dévaluez massivement, et n’oubliez pas de dire comme le gouvernement sud-africain en mars 2018 : “We will print more money and make everyone rich” (« nous imprimerons plus de monnaie et rendrons riche tout le monde »).
Voyez comme ils dégustent
Et voilà, c’est prêt. Vous avez réalisé une recette connue et reconnue, adaptable partout.
Si jamais vous avez des difficultés malgré tout, il est possible de faire appel aux bonnes volontés du pays. En France, tous les syndicats et tous les partis politiques pourront vous aider à différents moments, sans soucis.
*Astuces de chef :
N’hésitez pas à changer de constitution si celle d’origine ne vous convient pas. C’est plus facile à partir de la fin de troisième étape.
Surtout n’introduisez pas d’économie dans la population, cela empêcherait la recette de prendre. Quelques slogans suffisent, personne n’aura la curiosité de vérifier.
Pensez à faire la guerre, elle renforce le patriotisme et permet de justifier vos actions en interne.
Votre enrichissement personnel deviendra si important qu’il sera difficile à cacher, donc entourez-vous de complices fiables.
**Mise en garde :
La recette ne convient pas aux amoureux de la liberté, qui n’y survivraient pas.
Erwan