Eau Bénite ?

Les parlementaires français sont censés connaître au moins les bases du Droit. Pourtant, personne ne vérifie une telle hypothèse.

Et évidemment, lorsque les candidats sont élus, il est constaté les dégâts de l’incompétence et de la démagogie. Les électeurs votent en fonction de leurs sentiments et de la proximité politique partisane. Aussi, lorsque des parlementaires proposent des lois, il ne faut pas s’attendre à un miracle : ils sont plutôt gauche et à côté de la plaque du Droit.

Ainsi, France Insoumise s’est fendue d’une proposition de loi constitutionnelle, qui soit dit en passant, dans le cadre des institutions actuelles, n’avait aucune chance d’être retenue. Cette proposition était constituée de l’article unique suivant :

Après l’article 2 de la Charte de l’environnement, il est inséré un article 2-1 ainsi rédigé :

  • « Art. 2-1. – L’eau est un bien commun de l’humanité. Toute personne a le droit fondamental et inaliénable d’accéder, gratuitement, à la quantité d’eau potable indispensable à la vie et à la dignité, prioritairement à tout autre usage. L’approvisionnement en eau potable des habitants, et son assainissement, sont assurés exclusivement par l’État ou les collectivités territoriales, directement et de façon non lucrative ».

    Verres

    Que d’eau, que d’eau !

Superbe gloubi-boulga où, en trois phrases, il est effectué un mélange entre l’homme, l’environnement, l’économie, le Droit Naturel, le droit positif et les sentiments. Bel exploit. Mais n’est-ce pas l’objet de la gauche de tout mélanger ? Sinon ce ne serait pas gauche.

L’eau coûte à coûte

Bon tout d’abord, l’eau est une ressource qui existait bien avant l’homme. Même si le corps humain est composé d’eau et que son fonctionnement nécessite de l’eau, ce n’est pas un bien commun de l’humanité mais une ressource exploitable.

Sinon, l’alimentation suit exactement le même chemin. La potabilisation de l’eau nécessite l’intervention humaine : elle engendre une multitude d’efforts de la part de certains pour arriver à la mettre à disposition d’autrui. En quel honneur le travail des premiers devraient être dévalorisés pour fournir gratuitement de l’eau potable à tout le monde ?

Le simplisme économique de la gauche reste patent : par qui les travailleurs dans les usines d’eau potable seront-ils rémunérés si leur travail est non valorisable suite à la gratuité ? Comment sera évalué le coût de la potabilisation en différents lieux si le prix de vente est nul ? Mettre un point d’eau dans le désert serait ainsi équivalent, pour ces idiots économiques, à mettre un point d’eau potable en montagne : accès gratuit, l’eau coule du ciel !

Si un individu possède le Droit Naturel d’être en vie, le « droit à avoir de l’eau potable » n’en est par contre pas un : nous quittons le domaine du Droit pour sombrer dans le matérialisme et le misérabilisme.

Eau, tarie ?

Un droit naturel et inaliénable (ou droit négatif) est un droit dont vous disposez par votre naissance indépendamment d’une époque et de toute convention sociale. Vous n’avez pas besoin d’autrui pour en jouir.

Or l’eau potable entraîne une convention sociale qui n’a rien à voir avec les droits d’être d’un individu. Vouloir que ce soit « gratuit » est une autre forme de convention sociale. L’être humain doit ainsi faire des efforts pour obtenir et boire de l’eau potable qu’il n’est pas en mesure de produire par lui-même. Même s’il est vital de boire, comme il est tout aussi vital de manger, c’est du ressort de l’échange avec autrui et a fortiori de nature économique, et non du droit naturel.

Robinet

Coûte à coûte

Il est tout aussi étonnant que ces parlementaires « de gôche » qui se disent vouloir défendre l’environnement, ne regardent jamais le gaspillage quand ils définissent qu’une ressource devrait être gratuite. Il n’y a rien de pire en matière d’abus de consommation que de disposer à volonté et sans effort de quelque chose. C’est totalement méconnaître la nature humaine que de naïvement s’imaginer que nous pouvons disposer de biens gratuits.

Le gratuit, en économie, signifie que le bien est disponible en abondance avec un coût marginal égal à zéro. Et cette « gôche » sera la première à demander des augmentations de salaire pour ceux qui produiront l’eau gratuitement. Donc si c’est gratuit, les augmentations de salaire pourront être conséquentes : 0 x 1000% égale toujours zéro.

Demain on (éc)rase gratis

Quelle crédulité de la part de leurs électeurs que de tels raisonnements puissent apporter la prospérité ! Il faudra qu’ils comprennent que seul le paiement du juste prix permet de limiter les abus et de rémunérer au juste revenu les efforts fournis sur le marché. C’est la concurrence et la solidarité volontaire qui permet d’abaisser les prix marginaux qui assurent aux plus faibles l’accès aux ressources, pas les politiciens qui fixent un prix arbitraire à zéro en faisant de l’assistanat !

Ainsi relevons sur la dernière phrase que ces parlementaires apprentis législateurs, rejettent en bloc le marché. Pourtant, ils ne voient d’inconvénients à ce que le marché soit malgré tout sollicité pour financer l’état et les collectivités locales. Par voie de conséquence, ils ne voient pas d’inconvénient à ce que les fonctionnaires ne justifient pas du niveau artificiel de leurs traitements ou de l’aléatoire utilité de leurs fonctions, puisque par définition, ils se dévouent au service du public, contrairement aux méchants capitalistes qui exploitent les salariés :

« L’approvisionnement en eau potable des habitants, et son assainissement, sont assurés exclusivement par l’État ou les collectivités territoriales, directement et de façon non lucrative. »

L’accès à l’eau gratuit, encore un droit inventé de toute pièce qui se fait au profit de certains au détriment des autres. Un tel droit, s’il devait être mis en pratique, ne peut exister que si les capacités à potabiliser l’eau existe, sans oublier celles de son assainissement.

Car naturellement, l’homme rejette l’eau qu’il consomme et qu’il faut épurer. Qui va financer les stations de potabilisation et d’épuration pour satisfaire les besoins gratuits en eau potable et assainissement des plusieurs milliards d’habitants de cette planète ? Il est vraisemblable que les insoumis sont pleins d’idées en la matière en nous expliquant que le monde est assez riche pour financer les multinationales qui construiront ces usines.

Eau usées

Usine d’assainissement.

Car l’état et les collectivités locales ne feront qu’approvisionner et assainir gratuitement … ah non, nuance, de manière non lucrative. Ainsi pour l’exploitation de ces usines, ces inconditionnels de la dépense publique n’oublient pas les fonctionnaires, qui seront payés par les impôts des autres. Voilà comment faire du lucratif en expliquant que c’est de façon non lucrative.

Généreux de eau vol

C’est vraiment magique, la gôche. Etre généreux avec l’argent des autres est leur vision de la solidarité. Voler autoritairement l’effort d’autrui ne leur pose aucun problème de moralité. C’est toute la limite de leur raisonnement, car quand il n’y a plus d’argent, leurs faux-droits volent en éclats !

Merci aux Zombies de l’état de nous démontrer, jour après jour, qu’ils mettent en place le droit de l’état à abuser de leur pouvoir en détournant le Droit par l’irresponsabilité collective. Nous préférons l’ordre spontané et la Panarchie au sein de la société, seuls garants de ce qui est juste et qui met en avant la responsabilité individuelle de chacun.

 

Bellegarrigue