Blanche neige ?
Lundi les smart médias de notre belle ripoublique nous donnaient à savoir que l’exceptionnelle Mme Morano, elle qui par le passé se fit remarquer comme celle qui ne Nadine pas avec l’amour, osait exprimer haut et fort sa conviction cruciale que « la France est un pays de race blanche ».
Sans doute les fortes chutes de blanche neige – sans les nains – de ces derniers jours ont-elles éveillé ce sentiment immaculé en notre chère Nadine, car d’ordinaire sur Paris, le mélange des couleurs évoque bien plus la Prim’Holstein ou la Rouge des près – un peu comme Morano, d’ailleurs.
Elle a probablement des arrières pensées lorsqu’elle énonce cet « avis », mais je me contenterai de mettre cette phrase face aux faits pour finir par ma lecture de ce qu’elle exprime.
Mon pays tropical
Tout d’abord, Nadine doit avoir perdu de vue que ce qu’on dénomme France a été dans l’histoire et est encore de nos jours largement à géographie variable. La « France » aujourd’hui comporte officiellement des territoires sous les Tropiques dont les populations indigènes actuelles et originelles n’entrent pas dans ce qu’elle entend par « race blanche », à moins que Michael Jackson lui inspire ce qualificatif.
Il fut un temps où « la France » était fière de porter le drapeau tricolore sur la vaste majorité du Maghreb, de l’Afrique de l’Ouest, de l’Indochine, à Madagascar, au Levant et sur certaines villes côtières en Inde. Et j’en oublie sans doute. Avec l’Algérie dès 1830, par exemple, la « France » vue sous son angle officiel est « plurielle » depuis fort longtemps.
Bien sûr, le bazar géographique et ethnique résulte pour partie de cette période coloniale dont seul un état pouvait avoir l’idée et le secret. Bien des pays d’Afrique portent encore les stigmates de cette grande période d’arbitraire dans leurs frontières découpées par les gratte-papiers parisiens.
Ô race, ô désespoir ?
Bien sûr aussi, Nadine est plus simple, et pas que dans son discours. Elle ne vise et ne s’adresse qu’à des gens à la mémoire courte qui ne pensent qu’à la « Métropole » quand on parle de « la France ». Et clairement elle est dans la seule actualité, donc dans la thématique de l’immigration non-européenne, de l’islam et du multiculturalisme. Qui sont des difficultés – pour opter pour un terme neutre – indéniables, qui marquent le quotidien.
Mais en parlant de « race », Morano passe complètement à côté du sujet, à croire qu’elle le fait exprès. Aucune des trois problématiques précédentes n’est associée à une quelconque « race ». Terme qui de plus marque un état d’esprit profondément collectiviste se refusant – ou incapable ? – de voir que l’humanité n’est faite que d’individus qui chacun peut être « bon » ou « méchant » quelle que soit la tonalité de sa peau, de ses yeux, de ses cheveux ou même de son handicap.
Strangers in the right
Elle se trompe parce que dans les trois cas, le coupable, celui qui nous a mis dans la mouise et qui ne sait pas nous en sortir, c’est une fois encore ce cher état, ou plutôt ses sbires les politiciens tous plus ou moins gauchisant. En matière d’immigration pour prendre la première, le problème n’est évidemment pas que des étrangers, d’où qu’ils viennent, puissent être accueillis. Tout le monde est potentiellement bienvenu.
Mais tout est dans le « potentiellement », justement. Il n’est ainsi absolument pas normal, ni moral, ni juste, que les frontières soient ouvertes à la Terre entière sans que les citoyens aient le moindre mot à dire. Encore moins quand l’état va pourtant exiger de ses sujets, pardon, de ses « citoyens », de payer par leurs lourds impôts l’accueil et la couverture « sociale » de ces foules indifférenciées et incontrôlées.
C’est aux citoyens de décider qui peut venir chez eux, parce que ce sont les citoyens qui auront la charge de les accueillir, et d’en répondre. Et bien sûr c’est ainsi que les nouveaux venus se trouvent au mieux en position d’être acteurs de leur inscription personnelle dans la vie sociale et in fine obtenir notre respect.
Qui muselle ment
L’islam est plus complexe, car ce n’est pas qu’une religion – ce serait simple, sinon. Mais en fait, non, c’est simple. Là encore, les gens pris un à un ne posent que rarement problème, pourvu que le respect trouve sa voie.
Nous avons surtout affaire à un mouvement politique qui fait question parce que trop de ses disciples imposent des pratiques qui sont en conflit avec les fondements de la civilisation occidentale, à commencer par le (non) respect d’autrui et de ses propres convictions.
Or une fois encore, rien à voir avec une « race ». Et le fait de porter le « débat » politique sur ce flanc donne une connotation collectiviste lamentable et se noie dans l’amalgame, alors qu’il suffirait de dénoncer ce non-respect des autres qui les accueillent par quelques saloperies pour remettre les choses à leur place. Et dès lors dénoncer cet état qui est censé nous protéger de telles ordures et qui au contraire leur fait place comme avec un tapis rouge.
Panache blanc ?
Alors Nadine, si tu tiens à ta civilisation, comme tu le prétends, ne vient pas jeter bêtement de l’huile sur les foules, qui ne sont jamais homogènes et qui sont souvent faites d’individus majoritairement pacifiques.
Ose au contraire dénoncer l’attaque qui est faite au droit et aux Lumières, à la liberté et au respect de l’individu. Ose dénoncer les grandes manœuvres et les grands amalgames de ceux qui ont intérêt à ce que le chaos s’installe, car ils en vivent : j’ai nommé les intellectuels gauchistes et les politiciens profiteurs.
Tiens, mince, il se pourrait bien que tu fasses partie de la seconde catégorie ?
Euclide