Déclin du libéralisme classique

Le libéralisme classique est en déclin depuis plus d’un siècle et les idées socialistes ont de plus en plus décidé des affaires publiques. Certes, ce déclin n’a pas été continu. Après la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne de l’Ouest et l’Italie ont été largement libéralisées, comparé au socialisme national et au fascisme, tout comme l’ex-Union soviétique et l’Europe de l’Est par rapport au communisme. Cependant, dans chaque cas, une autre variante du socialisme, à savoir la social-démocratie, a été adopté, comme l’incarnent les États-Unis. La victoire socialiste a en effet été à ce point complète qu’aujourd’hui, au tournant du XXe siècle, certains néoconservateurs ont fanfaronné à propos de la « fin de l’histoire » et de l’arrivée du « dernier homme », c’est-à-dire de la social-démocratie permanente, mondiale, supervisée par les États-Unis, ordre d’un nouvel homo socio-démocratique.

Puisque nous savons que le cours de l’histoire humaine est déterminé par des idées plutôt que par des « forces aveugles » et que les changements historiques sont le résultat de mouvements idéologiques dans l’opinion publique, nous devons identifier la transformation vers le socialisme des cent dernières années comme résultat de la défaite philosophique du libéralisme classique. Cela posé, nous pouvons réagir de deux manières. Nous pouvons soutenir que le libéralisme (classique) est une doctrine solide et que le public la rejette malgré sa vérité. Dans ce cas, nous devons expliquer non seulement pourquoi les gens s’accrochent à de fausses croyances, même s’ils sont conscients que les idées libérales sont correctes. La vérité ne porte-t-elle pas toujours son attrait et ses récompenses ?

Mais nous devons aussi expliquer pourquoi la vérité libérale est de plus en plus rejetée au profit du mensonge socialiste. La population serait-elle devenue plus sotte ? Si oui, comment cela peut-il être expliqué ? D’un autre côté, et c’est ce que je propose de faire, nous pouvons plutôt considérer ce rejet comme fruit d’une erreur fondamentale du libéralisme classique. L’erreur centrale du libéralisme classique réside dans sa théorie du gouvernement. La philosophie politique classique-libérale – incarnée par Locke et Jefferson – fut d’abord une doctrine morale. S’inspirant de la philosophie stoïcienne et des derniers scolastiques, elle était centrée sur les notions de propriété personnelle, d’appropriation originale de ressources naturelles libres, de propriété privée et de contrat, comme droits de l’homme universels inhérents à la nature de l’homme comme animal rationnel.

Classique

« La philosophie politique classique-libérale – incarnée par Locke et Jefferson – fut d’abord une doctrine morale. »

Justifier le gouvernement

Dans un environnement de dirigeants royaux, cet accent mis sur l’universalité des droits de l’homme opposait radicalement la philosophie libérale à tous les gouvernements établis. Car un libéral, tout homme, qu’il soit roi ou paysan, était soumis aux mêmes principes universels et éternels de justice, et un gouvernement pouvait soit tirer sa justification d’un contrat entre propriétaires privés, soit ne pas être justifié du tout. Mais un gouvernement quelconque peut-il être justifié de la sorte ?

La réponse libérale débuta avec la proposition que, l’humanité étant ce qu’elle est, nous aurons toujours des meurtriers, des voleurs, des voyous et des escrocs. Afin de maintenir un ordre social libéral, il est ainsi nécessaire que ses membres puissent contraindre, par la menace ou l’application de la violence, toute personne qui ne respectera pas la vie et les biens des autres à accepter les règles de la société. De ce point de départ correct, les libéraux en vinrent à conclure que le maintien de l’ordre était la fonction du « gouvernement ». Or décider que cette conclusion soit correcte ou non dépend de la définition du « gouvernement ».

Elle est correcte si le « gouvernement » signifie toute personne ou entreprise qui fournit des services de protection et de sécurité à une clientèle consentante de propriétaires de biens privés. Cependant, ce n’était pas là la définition du gouvernement adoptée par les libéraux. Pour un libéral classique, le gouvernement, contrairement à une entreprise normale, possède une compétence de monopole de la contrainte et le droit d’imposition. Or une telle institution est incompatible avec la protection de la propriété. Selon la doctrine libérale, les droits de propriété privée précèdent, logiquement et temporellement, tout gouvernement.

Gouvernement contradictoire

Ainsi, pour répondre à la demande de protection, il serait économiquement probable que des personnes ou des agences spécialisées viennent fournir des services de protection, d’assurance et d’arbitrage, contre rémunération, à des clients sur base volontaire. Il est inconcevable que des propriétaires privés concluent un contrat donnant le droit à un autre acteur de contraindre quiconque sur un territoire donné de façon exclusive pour des raisons de protection et de décision judiciaire, empêchant tout autre agent d’offrir de tels services de protection. De tels contrats de monopole impliquent que tout propriétaire de propriété privée ait renoncé à son droit de décision ultime et à la protection de sa personne et de ses biens de manière permanente. Dans les faits, une personne se soumettrait ainsi à l’esclavage.

Selon la doctrine libérale, de telles soumissions sont nulles et non avenues, car elles contredisent le fondement logique de tous les contrats, à savoir la propriété privée et la propriété de soi-même. Personne ne peut légitimement abandonner sa personne et ses biens sans défense aux actions de quelqu’un d’autre. De même, il est inconcevable que quiconque confère à son protecteur monopolistique le droit permanent d’imposer, de taxer. Ni personne ne conclurait un contrat permettant à son protecteur de déterminer unilatéralement la somme qu’on doit payer pour sa protection.

Depuis Locke, les libéraux classiques ont tenté de résoudre cette contradiction interne par des constitutions « implicites » ou « conceptuelles ». Cependant, toutes ces tentatives, typiquement tortueuses et confuses, n’ont fait qu’ajouter à la même conclusion inévitable : il est impossible de tirer justification d’un gouvernement à partir de contrats explicites entre propriétaires de biens privés.

gouvernement

Qui gouverne ment ?

Le choix fatal

Le libéralisme fut détruit par son acceptation du concept de gouvernement comme étant compatible avec la propriété de soi, l’appropriation initiale, la propriété privée et le contrat. D’abord, il découle de l’erreur initiale relative au statut moral d’un gouvernement que la solution libérale à l’éternel problème humain de la sécurité – c.-à-d. un gouvernement constitutionnellement limité – est un idéal impossible. Car tout gouvernement minimal a la tendance intrinsèque à devenir un gouvernement maximal. Une fois que le principe d’un gouvernement – monopole judiciaire au pouvoir de taxation – est admis comme étant juste, toute notion de restriction du pouvoir dudit gouvernement devient illusoire.

De façon prévisible, sous des conditions de monopole, le prix de la justice et de la protection augmentera et la qualité de la justice et de la protection diminuera. Une agence de protection financée par l’impôt est une contradiction dans les termes – un protecteur de la propriété qui exproprierait – et mène in fine inévitablement à davantage d’impôts et moins de protection. Même si, comme les libéraux l’ont proposé, un gouvernement est limité dans ses activités exclusivement à la protection des droits de propriété privés préexistants, la question complémentaire du niveau de sécurité à produire se posera. Motivé (comme tout le monde) par l’intérêt personnel et la réticence à travailler, mais avec le pouvoir unique de taxer, la réponse d’un agent gouvernemental sera invariablement la même : maximiser les dépenses de protection – et presque toute la richesse d’un pays peut être consommée par le coût de la protection – tout en minimisant la production de protection. Plus d’argent peut être dépensé et moins de travail est nécessaire pour produire, mieux il sera

En outre, un monopole judiciaire entraînera inévitablement une détérioration continue de la qualité de la protection. Si personne ne peut faire appel à une justice hors du gouvernement, la justice sera pervertie en faveur de l’administration, nonobstant les constitutions et cours suprêmes. Les constitutions et les cours suprêmes sont des institutions et des entités gouvernementales. Immanquablement, la définition de la propriété et de la protection sera continuellement retouchée et l’éventail des compétences élargi à l’avantage de l’administration. De plus, il découle également de l’erreur relative au statut moral de l’administration que la préférence libérale traditionnelle pour un gouvernement local, décentralisé et territorialement petit est incohérente et contradictoire. Chaque gouvernement local a une tendance inhérente à la centralisation et, finalement, au gouvernement mondial.

Disparition des droits de l’homme

Une fois admis à tort que, pour protéger et faire respecter une coopération pacifique entre deux individus A et B, il est justifié et nécessaire d’avoir un monopole judiciaire X, une double conclusion s’ensuit. Si plusieurs monopoles territoriaux existent, X, Y et Z, alors de même qu’il ne peut prétendument y avoir de paix entre A et B sans X, il ne peut y avoir de paix entre les monopoles X, Y et Z tant que chacun reste dans un « état d’anarchie » l’un envers l’autre. Par conséquent, toute centralisation et unification politiques, et finalement la création d’un gouvernement mondial unique, deviennent justifiées et nécessaires. Enfin, il découle de l’erreur d’accepter un gouvernement comme valable que la vieille idée de l’universalité des droits de l’homme et de l’unité du droit devient incohérente et, sous la bannière de « l’égalité devant le droit », elle se transforme en un vecteur de l’égalitarisme.

Contrairement au sentiment anti-égalitaire ou même aristocratique des anciens libéraux, une fois que l’idée des droits de l’homme universels est associée à celle de gouvernement, il en résulte un égalitarisme et in fine la destruction des droits de l’homme.

Une fois qu’un gouvernement a été considéré à tort comme juste et les princes héréditaires rejetés comme incompatibles avec l’idée de droits de l’homme universels, la question de la manière de concilier gouvernement et idée d’universalité et d’égalité des droits de l’homme se pose. La réponse « libérale » [NdT « liberal », donc ambiguïté volontaire de l’auteur avec « gauchiste »] consiste à ouvrir la participation et l’accès au gouvernement selon un pied d’égalité pour tous, via la démocratie. Tout le monde – pas seulement la classe des nobles héréditaires – est autorisé à devenir un fonctionnaire ou élu et à exercer toute fonction gouvernementale. Cependant, cette égalité démocratique devant la loi est incompatible avec l’idée d’une loi universelle, également applicable à tous, partout et à tout instant. En fait, l’ancienne inégalité entre le droit supérieur des rois et le droit subordonné des sujets ordinaires est pleinement conservée par la démocratie via une séparation du droit public face au droit privé et par la suprématie du premier sur le second.

En démocratie, tout le monde est égal face à l’accès au gouvernement, ouverte à tous selon un pied d’égalité. En démocratie, il n’existe pas de privilégiés. Cependant, les privilèges fonctionnels et les fonctions privilégiées existent. Tant qu’ils agissent à titre officiel, les agents en place sont régis et protégés par le droit public et occupent une position privilégiée vis-à-vis des personnes agissant sous l’autorité du simple droit privé (le plus fondamental étant de pouvoir financer leurs propres activités par des taxes prélevées aux sujets de droit privé). Les privilèges et la discrimination juridique ne disparaîtront donc pas. Au contraire. Plutôt que de se limiter aux princes et aux nobles, les privilèges, le protectionnisme et la discrimination juridique seront à la portée de tous et pourront être exercés par tous.

privilégiés

Les privilèges et la discrimination juridique ne disparaîtront donc pas. Au contraire.

Logique économique du gouvernement

Comme on pouvait s’y attendre, dans des conditions démocratiques, la tendance de tous les monopoles – augmenter les prix et diminuer la qualité – ne sera que plus forte et plus prononcée. En tant que monopoleur héréditaire, un roi ou un prince considérait le territoire et le peuple sous sa juridiction comme ses biens personnels et procédait à l’exploitation monopolistique de sa « propriété ». En démocratie, monopole et exploitation monopolistique ne disparaissent pas. Même si tout le monde est autorisé à entrer au gouvernement, cela n’élimine pas la distinction entre gouvernants et gouvernés. Le gouvernement et les gouvernés ne sont pas les mêmes. Au lieu d’un prince qui considère le pays comme sa propriété privée, un majordome temporaire et interchangeable est mis en charge exclusive, monopolistique, du pays. Le majordome ne possède pas le pays, mais tant qu’il est en fonction, il est autorisé à l’utiliser à son avantage et à celui de ses protégés. Il en possède l’utilisation immédiate, sans posséder le capital.

Cela n’éliminera pas l’exploitation. Au contraire, cela rendra l’exploitation moins calculatrice et exécutée avec peu ou pas de considération pour le capital, c’est-à-dire à courte vue. De plus, avec l’accès libre au gouvernement, la perversion de la justice ira bien plus vite. Au lieu de protéger les droits de propriété privés préexistants, le gouvernement démocratique devient une machine à redistribution continue des droits de propriété préexistants au nom de la « sécurité sociale » illusoire, jusqu’à ce que l’idée de droits de l’homme universels et immuables disparaisse et soit remplacée par celle de droit synonyme de législation positive établie par le gouvernement.

L’échec face au socialisme

En raison de son erreur fondamentale quant au statut moral du gouvernement, le libéralisme classique a en réalité contribué à la destruction de tout ce qu’il avait initialement entrepris de préserver et protéger, à savoir la liberté et la propriété.

Une fois le principe d’un gouvernement accepté, le triomphe ultime du socialisme sur le libéralisme ne devenait qu’une question de temps. La « fin de l’histoire » néo-conservatrice actuelle de la social-démocratie imposée par les États-Unis est le résultat de deux siècles de confusion libérale. Le libéralisme sous sa forme actuelle n’a donc pas d’avenir. Ou plutôt, son avenir est la social-démocratie.

Une fois que le principe d’un gouvernement est accepté, les libéraux sont laissés sans plus d’argument face aux socialistes qui poussent cette logique jusqu’au bout. Si le monopole est juste, alors la centralisation est juste. Si la fiscalité est juste, alors plus de fiscalité est juste. Et si l’égalité démocratique est juste, l’expropriation des propriétaires privés est également juste (alors que la propriété privée ne l’est plus). Et en effet, que peut dire un libéral en faveur d’une réduction de la fiscalité ou de celle de la redistribution ? S’il admet que la fiscalité et le monopole sont justes, il n’a alors aucun argument moral à formuler. Diminuer les impôts n’est plus un impératif moral. Ainsi, la thèse libérale devient exclusivement économique. Par exemple, des impôts moins élevés produiront certains avantages économiques à long terme. Cependant, des impôts moins élevés impliquent également des coûts économiques, du moins à court terme pour certaines personnes (les bénéficiaires actuels de la taxe).

Dans cette situation, les socialistes démocrates semblent plus directs, cohérents et conséquents, tandis que les libéraux classiques semblent embourbés, confus et sans principes, voire opportunistes. Ils acceptent l’hypothèse de base de l’ordre actuel d’un gouvernement démocratique, mais déplorent constamment son résultat anti-libéral.

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« Ils acceptent l’hypothèse de base de l’ordre actuel d’un gouvernement démocratique, mais déplorent constamment son résultat anti-libéral. »

Corriger ses erreurs

Si le libéralisme doit avoir un avenir, il doit se corriger de son erreur fondamentale. Les libéraux devront reconnaître qu’aucun gouvernement ne peut être contractuellement justifié, que tout gouvernement est destructeur ce qu’il prétend préserver et que la production de la sécurité ne peut être entreprise que par un système de fournisseurs de sécurité en concurrence. C’est-à-dire que le libéralisme devra être transformé en anarchisme de propriété privée, tel que décrit pour la première fois il y a près de 150 ans par Gustave de Molinari, et à une époque récente pleinement développé par Murray Rothbard.

Une telle transformation théorique aurait un double effet immédiat. D’une part, cela conduirait à un assainissement du mouvement libéral contemporain. Les sociaux-démocrates en parure faussement libérale et de nombreux fonctionnaires pseudo-libéraux de haut rang se prendraient rapidement leurs distances envers ce nouveau mouvement. À l’inverse, la transformation conduirait à la radicalisation systématique du mouvement libéral.

Dépasser le libéralisme classique

Pour les membres du mouvement qui adhèrent encore à la notion classique de droits de l’homme universels et à l’idée que la propriété de soi et les droits de propriété privée sont supérieurs à tout gouvernement et législation, le passage du libéralisme à l’anarchisme privé n’est qu’une légère étape intellectuelle, en particulier à la lumière de l’échec évident du concept de gouvernement démocratique, seul à fournir le service qu’il ait jamais été censé fournir (celui de notre protection).

L’anarchisme de propriété privée est simplement un libéralisme cohérent, le libéralisme mené au bout de sa logique, le libéralisme replacé face à son objectif initial. Cependant, cette légère étape théorique aurait des implications pratiques considérables.

En prenant cette mesure, les libéraux renonceraient à leur allégeance au système actuel, dénonceraient le gouvernement démocratique comme étant illégitime et réclameraient leur droit à l’autoprotection.

Retour au radicalisme

Politiquement, avec une telle étape, ils retourneraient aux tous débuts du libéralisme en tant que credo révolutionnaire. En niant la validité de tous les privilèges héréditaires, les libéraux classiques s’opposèrent fondamentalement à tous les gouvernements établis. Bien sûr, le radicalisme ainsi renouvelé du mouvement libéral aurait peu d’importance (bien que, comme l’enseigne la révolution américaine, le radicalisme pourrait bien se révéler populaire).

Mais plutôt, c’est la vision inspirante d’une alternative fondamentale au système actuel, découlant de ce nouveau radicalisme, qui finira par briser la machine social-démocrate. Comme leurs ancêtres classiques, les nouveaux libéraux ne cherchent pas à prendre le contrôle du gouvernement : ils ignorent le gouvernement.

Ils veulent seulement être laissés tranquilles par le gouvernement et se séparer de sa juridiction pour organiser leur propre protection. Contrairement à leurs prédécesseurs, qui ont simplement cherché à remplacer un gouvernement plus vaste par un gouvernement plus petit, les nouveaux libéraux poursuivent la logique de la sécession jusqu’au bout. Ils proposent une sécession sans limite, la prolifération illimitée de territoires libres indépendants, menée jusqu’à ce que l’étendue des compétences de l’État se dissipe.

Un monde de mille Monaco

À cette fin – et en opposition totale avec les projets étatiques de « l’intégration européenne » et d’un « nouvel ordre mondial » – de nouveaux libéraux promeuvent la vision d’un monde de dizaines de milliers de pays, régions et cantons libres, de centaines de milliers de villes libres indépendantes – comme le sont Monaco, l’Andorre, Saint-Marin, le Liechtenstein et Singapour – et encore plus de quartiers et de quartiers libres, économiquement intégrés grâce au libre-échange (plus le territoire est petit, plus est forte la pression économique envers le libre-échange !) et un étalon-or international.

Lorsque cette vision alternative prendra de l’importance dans l’opinion publique, la fin de la « Fin de l’histoire » sociale-démocrate sera arrivée et une renaissance libérale commencera.

 

Hans-Hermann Hoppe