Too Loose

Toulousain de cœur, je ne peux laisser passer les derniers exploits de l’agri-inculture locale, qui résument d’une magnifique manière l’incurie à la fois de certains pseudos « citoyens » et du pseudo « état » qui leur a donné le (mauvais) exemple et la becquée depuis quelques 50 ans.

La presse locale titrait ainsi hier (08/02/18) : « Vinci Autoroutes va porter plainte après les dégradations des agriculteurs à Toulouse et Montauban ».

Précisant que : « Les dégâts causés par les agriculteurs pourraient se chiffrer en millions d’euros. Pendant 10 jours, ils ont bloqué routes et autoroutes dans le Tarn-et-Garonne, la Haute-Garonne, et le Tarn notamment. Vinci Autoroutes va porter plainte. »

Dégâts agricoles

Dégâts causés par des agriculbuteurs près de Toulouse

Mes amis sur place et la quatrième ville du pays en général ont donc subi ces derniers jours un blocage du réseau autoroutier régional digne de la plus belle avalanche de neige sur Paris ; sauf qu’en l’espèce l’avalanche a plutôt été faite de « détritus en tout genre » accompagnés de « chaussées brûlées par des tonnes de pneux incendiées ». Les agriculbuteurs fâchés font joujou.

Nous vivons dans un pays où sur une autoroute, après péage sonnant et trébuchant, on nous fait suer – je reste poli – à nous interdire avec acharnement de rouler à une vitesse normale, c’est-à-dire à la vitesse qu’on veut, et où par contre une bande de sauvages décidés peut se permettre de venir tout casser et bloquer une ville sans que le moindre flic leur fiche la fessée qu’il méritent ?!

C’est un scandââle, comme aurait dit un Rouge bien trop célèbre et dont le nom annonçait Macron. Et il faut dénoncer ce scandale comme tel. La police n’est décidément qu’une bande de mollassons arbitraires qui emmerde le peuple et laisse faire les voyous. Il faut oser le dire et le condamner.

De faïence

Cet « état » de faïence qui se brise devant nous manifeste sa défaillance et son arbitraire de plusieurs façons. Ce n’est pas une surprise, mais voyons plutôt.

Tout d’abord donc, un groupuscule vient dévaster le « domaine » public et la police laisse faire les voyous. C’est en fait une bonne nouvelle : je suggère qu’on s’attaque dès à présent à tous les innombrables bâtiments publics qui nous coûtent une fortune, à commencer par le Palais Bourbon et pour rester à Toulouse, « l’hôtel de région » et le pharaonique « conseil général » et ses obélisques.

On verrait vite si cette initiative infantile des paysans gavés de subventions européennes serait reconnue comme un « droit acquis » pour tous, selon le vocabulaire des tyrans collectivistes.

Il est quand même grand-guignolesque de constater que c’est Vinci qui porte plainte contre les malfaiteurs, alors que Vinci n’est pas propriétaire des lieux, mais concessionnaire exploitant. Bien sûr, ils subissent les conséquences des dommages et de perte d’exploitation et à ce titre ont raison de souhaiter se défendre et montrer aux sauvageons qu’ils ne l’entendent pas de cette oreille.

Mais ce devrait être l’état, cette abstraction, cette fiction dénoncée depuis Frédéric Bastiat, ici personnifié par le Préfet – ou peu importe qui d’ailleurs – qui aurait dû se retourner illico contre ces malandrins. Il est d’ailleurs amusant de voir que l’état devrait faire appel à l’état pour obtenir de l’état justice ou réparation de dégâts causés parce que l’état laisse faire des gugusses incapables de se nourrir sans l’aumône qui leur est faite par… l’état. Vous avez dit système de faïence défaillant ?

Mon Combat ?

J’imagine que comme dans la plupart de leurs sorties-promenades routières, les experts du fumier auront prétexté leur « saine » ou « juste » « lutte sociale » comme excuse pour leurs prouesses. Depuis la PAC, les voyous en tracteurs se croient justifiés à être voyous sur le seul argument qu’ils ont un matériel et une gueule plus grands que les automobilistes moutons plus ou moins honnêtes. Et depuis 30 ou 40 ans ont leur donne régulièrement raison en leur laissant exécuter chaque fois un autre spectacle – il faut leur reconnaître un certain sens du spectacle. Mais pas celui de la justice.

Ce qui nous amène à l’autre défaillance de l’état, celle de l’instruction, de « l’éducation » du peuple et de ces pseudos paysans. Par son école incapable, par ses médias soumis et partiaux, par son laxisme permanent envers tout ce qui est plus ou moins gauchisant, il a réussi à inscrire dans la tête du Français (très) moyen que la « lutte » est légitime, qu’on aurait le droit de ne pas respecter le droit des autres si c’est au nom d’une lutte vaguement « sociale » ou « juste ». Etat lamentable.

Car si la lutte des gens de gauche est légitime en tant que lutte, que dire de « Mon Combat », ce titre fameux qui lui aussi revendiquait la légitimité de sa lutte parce que juste, sociale, et nationale ?

Les seules défaillances de la société, ce sont toujours celles qu’y introduit l’état, de fer ou de faïence.

 

Euclide