Agenda 21, panne des sens

Ainsi que nous l’avons vu lors des précédentes parties, l’Agenda 21, adopté au Sommet des Nations unies pour la Terre en 1992, appelle à l’instauration du « développement durable » et de « communautés durables ». Bien que ces concepts apparaissent nobles et inoffensifs, ils font en réalité partie d’un plan aussi ingénieux que radical visant à imposer un contrôle sur presque toute activité humaine.

Dans son essence, l’Agenda 21 donne aux gouvernements le pouvoir d’évaluer une activité économique, un article ou un type de production comme non-durable et de les interdire ou les réglementer lourdement. Ce programme à multiples facettes s’avère particulièrement redoutable vis-à-vis du monde occidental dont il prétend redistribuer les richesses sous couvert de justice climatique. Il n’est pas difficile de prévoir que le mode de vie des populations européennes et nord-américaines souffrira fortement de l’application de telles politiques.

appauvrir

La vague Agenda 21 vient nous appauvrir.

Nous faire vivre pauvre

Nous avons déjà évoqué une citation de Maurice Strong, architecte du Sommet de Rio en 1992 en tant que directeur du Programme des Nations unies pour l’environnement. Elle est révélatrice et mérite à ce titre à nouveau sa place ici :

« Il est clair que les modes de vie et les modes de consommation actuels de la classe moyenne aisée, impliquant une consommation élevée de viande et de grandes quantités d’aliments surgelés et prêts à consommer, l’utilisation de combustibles fossiles, d’appareils électroménagers, de la climatisation à la maison et au travail et des logements de banlieue ne sont pas durables. » – U.N.’s World Commission on Environment and Development, 28 août 1991.

Il est important de bien comprendre cet extrait pour ce qu’il est : une déclaration de guerre au mode de vie occidental dont nous bénéficions aujourd’hui grâce aux progrès économiques enregistrés depuis la Révolution Industrielle et le développement du système de libre entreprise. Le message est on ne peut plus clair : les classes moyennes occidentales sont trop riches, il faut par conséquent les appauvrir. L’Agenda 21 lui-même est sans ambiguïté à ce propos :

Agenda 21

Agenda 21, le livre.

« Les modes de consommation inefficaces du monde industrialisé, qui encouragent le gaspillage des ressources, doivent être radicalement modifiés. Cela entraînera des changements fondamentaux et difficiles dans les préférences et les pratiques des consommateurs. » – Agenda 21: The Earth Summit Strategy to Save Our Planet, 1993, page 9.

En matière de destruction des classes moyennes, la France semble être particulièrement avancée. Des centaines de taxes, impôts et cotisations en tous genres prélèvent chaque année des montants colossaux de la poche des contribuables, tandis que les prix de l’énergie, maintenus à haut niveau par l’inventivité fiscale sans limite du gouvernement, achèvent de comprimer le pouvoir d’achat et d’entraver toute croissance économique. Ce dernier point est véritablement capital et doit être souligné, car l’énergie est à la base de tout développement. De sa disponibilité dépend la satisfaction de tous les besoins humains fondamentaux : l’eau, l’alimentation, la santé ou l’instruction par exemple. Une énergie bon marché offre des opportunités de croissance et d’enrichissement pour toute la société.

Or, l’Europe est d’ores et déjà le continent aux coûts de l’énergie les plus élevés, et il s’agit d’une tendance qui s’accentue. Il faut se souvenir que la révolte des Gilets Jaunes avait comme revendication initiale la lutte contre les innombrables taxes sur le carburant, conséquences directes des politiques écologistes décidées au niveau mondial et le relâchement d’une pression fiscale devenue délirante.

Guère loin de chez nous, en Allemagne, la tentative de transition vers une énergie éolienne, dont l’inefficacité est légendaire et qui ne vit que des subventions publiques, s’est avérée être une catastrophe, caractérisée par une insécurité de l’approvisionnement et une hausse des prix préjudiciable aux consommateurs. Rémy Prud’homme, dans son livre Le Mythe des énergies renouvelables a parfaitement exposé les énergies « vertes » pour ce qu’elles sont : polluantes, coûteuses et largement improductives.

À terme, si l’on suit la logique de ce plan, les classes moyennes n’auront tout simplement plus d’argent pour payer leurs factures mensuelles et mener une vie confortable.

Handicaper l’économie

À vrai dire, cela n’est une surprise pour personne s’étant intéressé à l’idéologie sous-tendue par l’Agenda 21, détaillée dans un précédent article. Le but n’est pas tant de sauvegarder la biodiversité, mais surtout d’handicaper l’économie des pays occidentaux par des taxes, des normes et des réglementations dans le but de procéder à une redistribution des richesses vers les pays en voie de développement. Cela est expliqué sans détour dans les textes même de l’ONU :

Communisme

L’ONU, ce bras armé du communisme chinois.

« Les objectifs de l’Agenda 21 en matière de développement et d’environnement nécessiteront un apport substantiel de ressources financières nouvelles et additionnelles aux pays en développement, afin de couvrir le surcroît de dépenses entraîné par les mesures qu’ils devront prendre pour résoudre des problèmes écologiques de dimension mondiale et accélérer le développement durable. » – Préambule de la Déclaration de Rio, paragraphe 4, 1992.

Quelques 28 ans après le Sommet de Rio et 5 ans après la COP21 de Paris, il s’agit d’un extrait qui ne manquera pas de faire rire tous ceux qui ont eu à étudier la question, en école de gestion ou autre, et qui savent que les pays en voie de développement (Chine, Inde, etc.) n’ont fait que des efforts insignifiants pour atteindre les objectifs qui leur étaient fixés.

En d’autres termes, contribuables occidentaux, préparez-vous à être taxés afin que votre patrimoine puisse être redistribué à l’international. Pour être tout à fait exact, c’est maintenant le cas depuis plusieurs années et le phénomène est appelé à s’amplifier dans le cadre de la mise en place de l’Agenda 2030 et des divers fonds de redistribution écologiques qu’il a instauré. Cette réalité socialiste du projet écologiste est indubitablement au cœur des préoccupations de politiciens plus réputés pour leur volonté d’accroître leur emprise sur la société que pour leur désir de résoudre effectivement les problèmes.

Ainsi, en 1998, un membre du gouvernement canadien, à qui on explique que les données climatiques sont falsifiées et que rien ne justifie l’alarmisme vert, avoue avec candeur :

« Peu importe que la science soit complètement fausse (…) Le changement climatique nous donne la meilleure chance d’apporter la justice et l’égalité dans le monde. C’est un excellent moyen pour redistribuer les richesses. » – Christine Stewart, ministre canadienne de l’environnement, citée par le Calgary Herald, 14 décembre 1998.

À terme, il semble évident que l’étatisation de l’économie occidentale conduira à un appauvrissement de la société, à une destruction de l’appareil productif ainsi qu’à un amoindrissement des volontés entrepreneuriales. Tout cela sera fortement préjudiciable à l’ensemble des acteurs et ne manquera pas de faire stagner, ou décliner l’économie des pays concernés. Ce sont les résultats du socialisme, quel que soit l’endroit où il ait été tenté, mais une telle perspective ne semble pas être pour déplaire aux fonctionnaires de l’ONU. Ces derniers semblent prêts à tout pour nous faire abandonner les bienfaits du système de libre-marché et la ruine de l’Occident n’est clairement pas de nature à les troubler :

« N’est-ce pas le seul espoir pour cette planète que la civilisation industrialisée s’effondre ? N’est-il pas de notre responsabilité de provoquer cela ? » – Maurice Strong, interview au mensuel canadien The Globe and Mail, mai 1990, page 47.

Soumettre l’Homme

Cela ramène aux fondements des politiques de gauche qu’avait bien identifié Margaret Thatcher. Un socialiste n’aime pas voir les individus s’enrichir par l’entreprise privée, car dès lors, ils prennent leur indépendance et deviennent conscients du fait qu’ils n’ont pas besoin d’un Etat pour prendre soin d’eux et les nourrir. La rhétorique de gauche et les politiciens professionnels perdent de leur attrait et de leur pouvoir. La politique socialiste vise toujours à appauvrir pour créer la dépendance (via les aides sociales par exemple) pour maintenir la société sous contrôle gouvernemental.

Cette citation de Maurice Strong fait la jonction entre deux idées prépondérantes et centrales de l’enviromania.  D’une part, un naturalisme philosophique qui tend vers un paganisme. L’Homme n’a aucun droit sur la planète. Au contraire, il doit s’y soumettre et voir disparaître tout ce qui lui appartient si cela permet d’améliorer la condition de la biodiversité. S’il refuse, la Nature se vengera, par exemple avec le réchauffement. Le deuxième axiome est la haine de la société industrielle, sans doute coupable d’avoir réussi à tirer plus de personnes de la pauvreté que tous les « agendas » ou « plans quinquennaux » de l’histoire.

La conjonction de ces deux éléments nous ramène à l’utopie communiste, en apparence balayée en 1991 (en apparence seulement) qu’a bien résumée Christine Stewart, citée ci- dessus. Plutôt que de viser la prospérité pour tous au moyen du marché libre, il faut partager les richesses et organiser la décroissance chez les riches qui deviendront de ce fait égaux aux pauvres. La dépendance et le contrôle pourront dès lors être réalisés sous la férule d’une ONU devenue encore plus puissante.

Cela a été dit ici auparavant et il faut le dire encore : il ne s’agit pas de sauver la planète, il s’agit pour l’ONU d’obtenir plus de pouvoir et d’accroître son contrôle sur la population. L’environnement n’est qu’un prétexte, peu importe la réalité :

« Un traité sur le réchauffement climatique doit être mis en œuvre même s’il n’y a aucune preuve scientifique qui atteste de l’existence de l’effet de serre. » – Richard E. Benedick, président du National Council for Science and the Environment, lors du Sommet de la Terre, 1992.

Comment les Nations unies entendent-elles accomplir ces objectifs radicaux et les faire accepter par la population ? La réponse est : en corrompant le cerveau des jeunes générations pour leur faire accepter leur esclavage futur.

Agenda 2030

L’Agenda 2030 sera pire encore pour nous appauvrir.

L’école de la révolution culturelle

« Parmi les mesures élémentaires que le gouvernement soviétique américain adoptera pour faire avancer la révolution culturelle : les écoles et universités seront coordonnées et regroupées sous la direction du Département national de l’éducation. (…) Les études seront révolutionnées (…). Les étudiants se verront enseigner l’éthique générale de la nouvelle société socialiste. » – William Z. Foster, Secrétaire général du Parti communiste américain, Toward Soviet America, 1932, chapitre V.

Les enfants sont le futur, c’est un lieu commun d’écrire cela. La trajectoire de l’humanité est étroitement liée à ce que les jeunes générations apprennent à l’école et les Nations unies le savent parfaitement. Par conséquent, tout leur travail consiste à remodeler les programmes scolaires pour modifier les valeurs, attitudes et comportements des enfants afin d’en faire des agents du changement, en vue de l’instauration d’un monde « durable ».

Il est, à ce propos, particulièrement intéressant de lire un document de l’UNESCO, l’agence de l’ONU chargée de la culture et de l’éducation, publié en 2002 sous le titre Education for sustainable development. En page 8 de ce document, on peut lire cette phrase, très révélatrice :

« Il faudra réorienter les programmes de manière à mettre en place des modes de production et de consommation plus durables. »

Cette directive fut à la base d’une initiative de l’UNESCO lancée à la fin de l’année 2002, la « Décennie des Nations Unies pour l’éducation en vue du développement durable », qui courait de 2005 à 2014. Son but : « intégrer les principes, les valeurs et les pratiques du développement durable dans tous les aspects de l’éducation et de l’apprentissage. »

L’objectif concret est que les enfants du monde entier deviennent des « agents du changement », prêts à faire avancer le projet écologiste fou d’appauvrissement collectif et de privation de liberté. L’ONU cible les enfants pour asseoir son emprise, dans la continuité des totalitarismes communistes et nazis. Son but est de créer une génération future de militants et d’activistes politiques :

« Les enfants sont des agents essentiels du changement et trouveront dans les nouveaux objectifs une plate-forme pour canaliser leurs capacités infinies d’activisme vers la création d’un monde meilleur. » – Transforming our World: The 2030 Agenda for Sustainable Development, paragraphe 51, 2015.

Il s’agit là de mesures très concrètes qui ont vocation à être appliquées dans les systèmes éducatifs de chaque pays du monde, puisque la quasi-totalité de la planète est signataire des accords onusiens de 1992 et 2015. D’ores et déjà, les écoles italiennes ont reçu pour instruction de donner des cours de « développement durable » à leurs élèves. Il faut prévoir que d’autres pays suivront.

Certains voudront croire qu’il ne s’agira que d’apprendre aux enfants à respecter l’environnement. Il suffit de lire les têtes pensantes de l’Agenda 21 pour en douter fortement :

« La nature est mon dieu. Pour moi, la nature est sacrée ; les arbres sont mes temples et les forêts mes cathédrales. » – Mikhaïl Gorbatchev, 1997.

C’est du paganisme, purement et simplement, la Nature élevée au rang de Dieu. Par ailleurs, il faut noter que Maurice Strong fut longuement applaudi après sa phrase digne des révolutionnaires français de 1794 et de leur culte de l’Être Suprême.

Pendant que les enfants sont endoctrinés dans cette religion verte, la transmission du savoir qui est en principe la tâche essentielle de l’éducation passe au second plan, nous sommes bien placés, en France, pour le savoir. Cela fait déjà plusieurs décennies que notre Éducation Nationale ne cesse de décliner de manière dramatique dans les classements mondiaux, accumulant les scores désastreux, notamment en mathématiques.

Pour prendre un autre exemple, ceux qui s’intéressent aux Etats-Unis savent que ce pays était numéro 1 mondial en termes de qualité de l’enseignement en 1979, avant la création du Ministère de l’Éducation fédéral. Aujourd’hui, il a dégringolé à la 27eme place.

Appauvrir les moutons de demain

Mais cet abrutissement des enfants n’est pas effectué par hasard. Cela est volontaire et résulte d’un plan. En effet, les documents de l’UNESCO nous apprennent que :

« En général, plus la population est instruite et plus son revenu est élevé, plus elle consomme de ressources, davantage que les personnes au faible niveau d’éducation qui ont généralement des revenus plus bas. Un niveau d’instruction élevé implique dans ce cas une menace accrue pour la durabilité. » – Education for sustainable development, page 12, 2002.

Si vous avez lu jusqu’ici, vous saviez que l’ONU souhaite vous rendre pauvre. Maintenant, vous savez qu’elle souhaite aussi vous rendre inculte pour vous ôter toute capacité d’analyse.

Rothbard

Ouvrage sur l’éducation publique aux USA, par Rothbard.

Dans un livre publié en 1979, Murray Rothbard analysait le système d’éducation public américain en montrant sa lourdeur, son inefficacité et son incapacité d’adaptation à chaque élève. Une des questions majeures posées dans ce livre est : un système éducatif contrôlé par le gouvernement a-t-il intérêt à rendre les élèves intelligents et à en faire des esprits critiques et libres ? La réponse est bien évidemment non.

Il est dans l’intérêt du gouvernement d’avoir une population docile sur laquelle le contrôle politique est facile. L’éducation publique ira donc dans ce sens et les politiques de développement durable ne font que confirmer cette tendance naturelle. Les enfants ne doivent pas recevoir une éducation aboutie, qui pourrait les amener, plus tard, à se révolter contre l’esclavage qui leur est promis.

Voilà pourquoi il ne faut pas s’étonner de l’effondrement du niveau d’instruction, en France et dans de nombreux autres pays occidentaux.

Pour prendre la pleine mesure du caractère totalitaire de l’endoctrinement éducatif actuel, il suffit d’ouvrir un livre de mathématiques destiné à un public anglo-saxon. On peut y trouver cette phrase aussi hallucinante qu’effrayante :

« Les étudiants apprennent que les mathématiques sont créées par l’homme, qu’elles sont arbitraires et que les bonnes solutions sont trouvées par consensus parmi ceux qui sont considérés comme des experts. » – Getting to Know Connected Mathematics, Section 3, Mathematics as reasoning.

Ceux d’entre vous qui pensaient que 2+2=4 repasseront. Un « nouveau consensus » pourra demain s’établir si les Nations unies en ressentent le besoin. Et qui peut modifier une réalité mathématique par simple volonté politique peut beaucoup, beaucoup plus. Les lecteurs d’Orwell auront compris le totalitarisme en germe.

Masque du marxisme

D’excellents auteurs libertariens, notamment aux Etats-Unis, l’ont expliqué depuis plusieurs décennies :  le développement durable n’est qu’un masque du marxisme. Il met l’accent sur la justice sociale (un terme, d’ailleurs, inventé par nul autre que Karl Marx) et promeut le contrôle gouvernemental sur l’activité économique et la propriété personnelle, sous couvert de lutte contre la pollution.

L’idéologie de l’ONU est collectiviste, néopaïenne et d’essence socialiste. Elle prend le prétexte de problèmes largement surévalués (quand ils ne sont pas tout simplement créés de toute pièce par des « scientifiques ») pour imposer un contrôle de la population à l’échelle mondiale. Son « Agenda 21 » est un plan radical qui vise à nous appauvrir, à faire disparaître la propriété privée, à poser des restrictions et des limitations sévères à la liberté de mouvement et à détruire la cellule familiale par l’endoctrinement des enfants. Tous les aspects de la vie humaine sont concernés et doivent être contrôlés.

En ce sens, l’ONU accomplit aujourd’hui la mission qui lui a été confiée par ses concepteurs Soviétiques. Elle est l’ennemie de la Liberté partout dans le monde et, pour cette raison, s’en retirer serait salutaire pour tous à plus d’un titre.

 

Hugo Bellandi