« Quis custodiet ipsos custodes ?
(Mais qui gardera ces gardiens ?) » – Juvénal

Prétendue « Justice Sociale »

C’est sur le terrain du social que l’État entend justifier moralement son intervention, au nom d’une correction des inégalités et d’une prétendue justice « sociale » dont il se prétend le garant. Les médias et l’école nous ont bercés de cette antienne aux limites du conditionnement. Qui oserait discuter les finalités dont l’État se pare ? Peu ont ce courage doublé de clairvoyance et il n’existe pas aujourd’hui de véritable parti politique qui ose remettre en cause le mythe d’un décideur politique bienveillant même si l’efficacité de l’interventionnisme étatique ne trompe plus grand monde.

Pourtant ce sont bien les institutions étatiques qui, au nom du social, séparent des familles, placent des enfants en foyers. Ce sont ces mêmes institutions qui quelquefois n’interviennent pas et laissent des enfants se faire massacrer, que ce soit auprès de parents indignes ou au sein même de leurs centres d’accueil. Centres dans lesquels, plus souvent qu’il n’est « politiquement correct » de le dire, négligences, déviances et pédo-criminalité sévissent.

Les parents d’enfants placés ne sont pas tous des monstres, loin de là. Mais confrontés au scandale et à l’humiliation que leur vaut cette mise au pilori, beaucoup n’arrivent pas à comprendre leur situation et ne parviennent pas à se défendre correctement. Drogués à la propagande d’un État bienveillant, ils pensent être victimes d’un dysfonctionnement que la justice permettra de résoudre. Ils considèrent que faute de financements suffisants, les travailleurs sociaux ne sont pas en mesure de faire face à une mission complexe. Ils militent alors à leurs côtés comme ils sont invités à le faire par cette caste très politisée.

« Tout ira mieux avec davantage de personnels, plus de moyens pour le social afin d’éviter les enquêtes trop hâtives et mal bouclées. » Le refrain ainsi repris par les familles victimes entre en résonance avec les convictions qui leur ont été inculquées : collaborons avec ceux qui ont détruit notre famille, ils découvriront leurs erreurs et tout redeviendra comme avant.

familles

La protection des familles – Nuage des mots de l’article.

Machine infernale

La machine infernale du social se nourrit alors de ses supposés ratés. La logique du toujours plus participe à l’extension maximale de la sphère publique.

Mais lorsque les parents apprennent à leurs dépens la logique à l’œuvre, ils réalisent avoir été dupés. Lorsqu’ils sortent éreintés d’une audience devant le juge des enfants, qu’ils prennent connaissance du contenu calomnieux d’un rapport social qui les a déjà préjugés, alors ils commencent à comprendre le business social dont ils ont été victimes et se rangent à une nouvelle compréhension de l’intervention du service de la protection de l’enfance.

Comme le disait une vice-présidente de conseil général : « On a suffisamment de moyens financiers dans notre département pour placer, alors on place. »

Une opération douloureuse dont le mérite fictif est de créer des emplois et de faire vivre des associations satellites chargées de service public.

L’aide sociale à l’enfance est un exemple parfait du fonctionnement des services de l’État et de l’inanité du concept de protection de l’intérêt général. Car c’est au nom du supposé intérêt de l’enfant qu’on détruit des familles, multiplie les postes et maximise les budgets. Rappelons au passage que le coût moyen de placement d’un mineur avoisine les 6.000 euros, cela fait cher le prix du malheur et rend compte de l’ampleur du business du placement.

Un investissement calamiteux puisque, parvenus à l’âge adulte, les enfants placés sont des laissés pour compte de la société. Décidément, l’État social a tellement besoin d’une clientèle de pauvres qu’il la génère. Nous avons pu comprendre ainsi que l’adage « il n’y a pas de fumée sans feu » ne tient pas face aux harcèlements que subissent des familles : il suffit aujourd’hui de connaître des difficultés matérielles ou de santé, de subir une crise conjugale, de solliciter des conseils éducatifs, de remettre en cause le contenu des enseignements officiels, pour exposer ses enfants à un catastrophique placement.

Nul dysfonctionnement disions-nous, mais un mode opératoire bien rodé qui, une fois découvert, crée dans les familles une douloureuse prise de conscience de la nature même de l’institution sociale. Combien sont venus nous dire qu’ils étaient des gens honnêtes, respectueux des lois et des institutions, favorables à un État garant du progrès social ?

Leur prise de conscience peut se comparer à celle du communiste découvrant la réalité des goulags et de l’enfer du socialisme réel. Mais le sevrage étatique ne se fait pas d’un coup. Toutes les démarches sont alors tentées : la lettre au député, au président, lesquels répondront poliment aux parents d’aller se faire foutre de par l’indépendance du pouvoir judiciaire. C’est ensuite le Conseil supérieur de la magistrature, les défenseurs des droits qui sont sollicités, sans plus de succès. Les parents découvrent alors le pouvoir sans le moindre garde-fou des travailleurs sociaux.

Faux Contre-Pouvoirs

Qui nous garde de nos gardiens, s’interrogeait Juvénal ? Personne. Les contre-pouvoirs instaurés par les institutions étatiques ne servent qu’à faire croire qu’il existe des recours et que l’État de droit est respecté. À faire croire seulement, car la réalité est tout autre.

On apprend souvent à ses dépens et le cheminement des familles vers la prise de conscience a donné lieu à la création de notre association, le Collectif élargi de défense de l’intérêt des familles (CEDIF). Notre collectif diffuse donc un message libertarien qui surgit tel une évidence et non comme un processus de réflexion purement philosophique. Ce message est aujourd’hui porté par la plupart des autres associations de défense des familles contre les exactions des services de l’État.

Nous avons facilement pu mettre en évidence les contradictions de l’État et son double discours. Ce que nous révélons, ce sont des situations intolérables et indignes d’un pays civilisé. La défense de l’institution familiale implique donc d’en faire un véritable contre-pouvoir face au massacre de nos enfants.

Notre message est donc clair et sans ambiguïté : si vous aimez vos enfants et voulez leur construire un avenir, défiez vous des institutions de l’État et participez avec nous à construire un avenir de justice et de liberté, vous y sauverez l’âme et l’espoir de vos enfants et retrouverez la fierté d’en être les premiers éducateurs.

Libres !!

Couverture de Libres !!

 

Xavier Collet, in Libres !!, 2014