Étrange, vous avez dit étrange ?

Étrange idée que d’accoler « justice » à « sociale ». Comme si la justice n’était pas déjà en soi le principe moral de la vie sociale fondée sur le respect des droits naturels et imprescriptibles de soi et d’autrui. Comme s’il y avait besoin de plus.

Étrange idée que de vouloir réduire de force des inégalités de revenus en ne voyant pas qu’en attribuant la même somme d’argent à deux individus, potentiellement, l’un fera des économies sur un mois alors que l’autre la claquera en une fraction de seconde.

Étrange idée que d’employer le terme « égalité des droits » comme une égalisation de « droits à avoir » en spoliant le travail d’autrui, alors que « l’égalité » au sens de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, et cela pas par hasard, est une égalité dans le « droit à être ».

Ainsi, le fondement de la « justice sociale » serait d’appauvrir une partie de la population, vue comme riche, trop riche, pour prétendre enrichir l’autre partie, vue comme pauvre, trop pauvre. La « justice sociale » consiste ainsi à créer des droits d’avoir, des droits de tirage pour les uns, réputés pauvres, mais sans vraiment savoir ce qu’est un pauvre, au détriment des droits d’être des autres, réputés riches mais eux aussi mal définis. En somme, cela revient à faire des vases communicants sans savoir qui doit les remplir et comment ils se remplissent, et avec des fuites au passage.

injuste

Première génération qui sera plus pauvre que les précédentes, malgré le progrès technique ?

Concrètement une telle pratique est la meilleure des façons d’appauvrir tout le monde et cela se vérifie dans tout pays qui ont essayé. Et la France actuelle sombre fièrement et béatement dans cette voie malgré l’incontestable éclairage de très nombreux philosophes du siècle des Lumières.

Notons au passage que ceux qui expriment aller dans le sens de la « justice sociale », lorsqu’ils arrivent au pouvoir en portant cette fumeuse illusion, n’oublient jamais de se servir les premiers. Mais jamais une quelconque expérience sur une idée de transfert forcé d’argent, car in fine, c’est une forme de violence, a été un succès : cela se termine toujours très mal.

Les tas de droits

Vous avez dit « justice sociale » ? Mais encore ?

En spoliant de manière permanente les revenus issus d’échanges libres et volontaires, l’état, en fixant d’autorité des prix publics arbitraires et en créant une fiscalité fantaisiste pour obtenir de force des ressources, fausse la totalité des prix qui s’établissent sur le marché libre. Il sur-paye ainsi des ronds de cuir qui occupent des fonctions improductives et favorise la connivence avec certains faux capitalistes à travers des législations abusives.

Mais le plus important est la déstabilisation de l’économie réelle, celle qui se réalise par le libre consentement à vendre et à acheter. Ainsi le prix de l’effort n’est plus apprécié à sa véritable valeur, créant de la démotivation à faire des efforts et engendrant par là-même une véritable injustice récurrente. Dans un pays qui administre tout ou partie de l’économie, les prix justes n’existent plus. C’est l’injustice qui est devient le moteur de la société à la place de l’effort et de la dynamique.

Chômage

Banalisation du chômage.

Une telle société n’a rien évidemment rien à voir avec l’illusoire état de droit : c’est l’arbitraire de l’état à disposer de la propriété de chacun en lui ôtant sa liberté à faire des choix individuels, le tout sous prétexte d’offrir des services collectivistes.

Le citoyen n’est plus un être humain libre, il devient un esclave au service de l’idéologie étatique : il est donc substitué l’égalité des droits d’être par l’égalité à disposer de faux droits, des droits d’avoir qui deviennent des droits acquis, des droits positifs, qui sont en fait des avantages sur le dos des autres.

Dans un tel fonctionnement, le vol légal apparaît comme l’objectif prioritaire de la clique dirigeante. Les citoyens ne savent plus et/ou ne veulent pas savoir où est la frontière entre la malhonnêteté et l’honnêteté. Ne pas perdre ses avantages acquis devient la seule logique, qui n’est est plus une. Les valeurs morales d’intégrité et de non-agression ont disparu ou n’existent plus entre les individus. Nous avons sombré dans un fonctionnement pleinement asocial.

Juge(s) injuste(s)

Une telle société n’a également plus rien à voir avec la justice et le principe de non-agression : le droit positif, constitué de lois arbitraires et d’opportunités électives, s’est substitué au droit naturel, aux droits négatifs qui n’ont besoin de personne pour s’exercer tant que les limites de la liberté et de la propriété d’autrui ne sont pas franchies.

Les juges ne sont plus que des serviteurs inféodés à l’état, où la séparation des pouvoirs n’est qu’illusion. Ils ne réparent pas la victime ou ses ayants-droits dans les dommages subis, ils sont le bras armé séculier de l’état. Les juges, syndiqués et politisés, ne jugent plus : ils donnent des leçons au nom du « bon état », comme des prêtres donnant des leçons au nom du « bon dieu ».

Taxes

Taxes, Etat, Administration.

Et la victime et le coupable ne sont pas ceux qu’on croit : la victime devient coupable soi-disant par sa faute et le coupable devient victime par la faute de la société. La vraie victime subit la double peine : celle d’avoir été la victime du dommage qui ne lui est pas réparé et celle de subir l’humiliation par le financement obligatoire de la justice d’état et les sanctions contre les vrais coupables des dommages.

Vous avouerez que comme contrat social, si tant est que ce terme puisse avoir une signification, dans le cas fort éloigné où ce serait un vrai contrat qu’on puisse mutuellement signer, il est possible de faire beaucoup mieux dans une société qui se veut digne et signe d’une civilisation avancée.

Mais merci aux hommes de l’état de nous de nous révéler, jour après jour, la merveilleuse manipulation du peuple par la démocratie : celle d’une promesse d’une imaginaire « justice sociale » alors que leurs actes ne sont que recherche de leur maintien au pouvoir.

Nous préférons l’ordre spontané du droit naturel et de la responsabilité individuelle, qui permet à chaque citoyen, quel qu’il soit, de répondre individuellement de ces actes, seule garantie d’obtenir la justice et la paix.

 

Bellegarrigue