Fascisme galvaudé

Il est, dans l’esprit collectif, ancré que le fascisme est obligatoirement une idéologie qui s’applique à l’extrême droite, seule.

C’est tellement imprégnée dans la société française que tout mouvement d’extrême droite est aussitôt qualifié par les médias et les politiciens de fascistes et que les mouvements d’extrême gauche sortent leurs banderoles « fachos » dès qu’un gouvernement est soupçonné de la moindre tentative de mesure libérale. [1]

Comme si le fascisme et l’extrême droite étaient d’inspiration libérale. Ou comme si le libéralisme était d’extrême droite.

Une fois de plus, l’histoire a été revisitée dès que 3 générations sont passées par là. Les jeunes oublient ce que les anciens ont oublié de leur jeunesse.

Reprenons à la base ce que la bien-pensance a détourné. Au sens strict, le fascisme est un terme italien (d’ailleurs, la prononciation en français provient de l’italien) se rapportant à la période de l’exercice du pouvoir par Benito Mussolini. Celui-ci fut Président du conseil italien entre le 31 octobre 1922 et le 25 juillet 1943.

Notons que Mussolini fut préalablement membre du parti socialiste italien et que sa profession était « journaliste ».

Mussolini

Benito Mussolini, journaliste.

Démocratie, boulevard

Pour arriver au pouvoir en développant son mouvement qu’il qualifia ouvertement de fasciste, Mussolini utilisa la démocratie en s’attirant les votes de la classe moyenne italienne.

S’il présenta alors son programme politique comme « nationaliste, autoritaire, anti-socialiste et anti-syndical », il n’en est pas moins vrai que son ascension politique s’est effectuée à gauche. Son arrivée au pouvoir, pour devenir « Président du conseil » s’est réalisée par une alliance stratégique avec les blocs nationaux anti-socialistes sur l’échiquier politique italien.

Mais Mussolini n’a eu de cesse de vouloir « normaliser » avec ses amis socialistes, notamment en contrôlant tant bien que mal un syndicalisme fasciste qui, par la révolution, le portera finalement à la tête de l’Italie.

Sauf à vouloir donner un sens contraire aux mots, le fascisme reste donc une idéologie socialiste, et toute idéologie socialiste est obligatoirement autoritaire. Ainsi l’application du pouvoir fasciste trouve sa pleine définition dans un discours de Mussolini en 1927 : « Tout par l’État, rien hors de l’État, rien contre l’État ».

Inutile Gauche-Droite

Il est possible de classer Mussolini à droite, voire à l’extrême droite, mais alors la droite n’a rien à voir avec le libéralisme, pas plus que l’axe gauche-droite qui ne définit que l’application du socialisme, le fascisme étant le socialisme réservé à la communauté nationale.

Mussolini confirme en 1933 dans sa « doctrine politique et sociale » qu’il est socialiste et antilibéral : « Si le XIXe siècle était le siècle de l’individualisme, nous sommes libres de croire que ceci est le siècle «collectif», et ainsi le siècle de l’État. »

Mussolini

« Tout par l’État, rien hors de l’État, rien contre l’État » – Benito Mussolini.

Le fascisme nie l’individu et donc nie le libéralisme. De droite ou de gauche, le socialisme sous toutes ses formes rejette le libéralisme.

Ainsi, aujourd’hui en France, si l’extrême droite, nationaliste et socialiste, est à juste titre taxée de fasciste, c’est à tort que la bien-pensance socialiste définit de fasciste une mesure allant dans le sens du développement de la concurrence. Ou lorsqu’un individu ose critiquer un privilège de la fonction publique. Ou qu’une idée s’exprime pour en réduire le périmètre. Ou éliminer un monopole de l’état.

Les libéraux n’exercent aucun pouvoir, mais ils sont l’ennemi désigné par les socialistes de gauche ou de droite qui contrôlent ou prétendent à contrôler l’état. Il est d’ailleurs possible, dans la France d’aujourd’hui, de paraphraser Mussolini : tout ce que l’état ne contrôle pas est déclaré suspect, rien ne doit échapper à la législation et à la fiscalité, toute idée qui s’oppose au contrôle de l’état est pernicieuse.

Par extension, le fasciste devient celui qui possède des visions politiques à l’opposé de ceux qui se servent (ou veulent se servir) de l’état pour faire appliquer leurs mesures totalitaires par l’utilisation abusive et arbitraire de la légalité du droit positif.

Limités à quatre vains ?

Or il faut prendre conscience que ce cinéma démocratique devra bien cesser : comment des idées libérales qui ne sont pas appliquées pourraient être fascistes, alors que c’est le constructivisme issu des pseudo-majorités électorales qui s’impose de manière permanente ?

Ainsi lorsqu’un gouvernement, moins d’un an après son arrivée au pouvoir et alors que le candidat-président avait exprimé son opposition, décide d’appliquer une mesure de limitation à 80 km/h contre la très grande majorité du peuple sans aucune justification scientifique autre qu’une vague prédiction aléatoire, nous sommes dans une mesure totalitaire idéologique. Fasciste.

Est utilisé le bâton de la répression et du portefeuille après avoir inventé un faux délit d’excès de vitesse. Mais où est le crime ? Ceux qui conduisent en dessous de la vitesse autorisée ne commettraient-ils pas d’accident et ceux qui conduisent au dessus seraient-ils les seuls responsables des tués sur les routes ?

Mais messieurs les politichiens, les décès par maladies nosocomiales ne seraient-ils pas d’une plus grande priorité si vous voulez vraiment sauver des vies ? Ah mais vous ne voulez pas prendre de sanctions à votre encontre car vous êtes ici les coupables ?

Comprenons qu’il vaut mieux trouver des innocents pour payer vos crimes impunis. C’est vrai que c’est une caractéristique de socialistes que de prendre des mesures irrationnelles par diversion afin de ne jamais assumer les conséquences rationnelles de ses décisions.

Fascisme larvé

80

Totalitarisme fasciste de la limitation à 80 km/h.

Lorsqu’un gouvernement veut imposer un service national à environ 600.000 personnes d’une même classe d’âge ; que c’est sous le prétexte de resserrer les liens de la communauté nationale en réalité perturbée par juste quelques dizaines d’individus ; qu’ils sont issus d’immigration récente et d’une intégration totalement ratée par l’état malgré les moyens déployés ; alors oui, nous sombrons définitivement dans le fascisme.

Soyons persuadés que de très nombreux autres exemples existent de ce fascisme larvé. Chaque fois, il se drapera dans cette fausse démocratie du monopole gouvernemental issu d’une manipulation de la foule des électeurs et nom du choix individuel raisonné.

Tout citoyen est écrasé au nom de l’état parce que le monopole gouvernemental est un totalitarisme.

La seule vraie démocratie ne peut résulter que du marché libre. Le marché libre est l’unique solution face au fascisme mais aussi face à tous les totalitarismes.

Si aujourd’hui, l’ordre de l’anarchie est encore hors de portée intellectuelle pour l’essentiel de la société, la panarchie, qui est le marché de la concurrence des gouvernements, est probablement la réponse pour une société qui veut sortir du totalitarisme, de tout totalitarisme, même pour ceux qui craignent être dévorés par l’ogre libéral.

 

Bellegarrigue

[1] L’origine du mot fascisme (faisceau) est à gauche toute : « Le Faisceau d’action révolutionnaire interventionniste est un mouvement politique italien fondé le 11 décembre 1914 à Milan patronné par des figures de la gauche radicale interventionniste comme Benito Mussolini et Alceste De Ambris. Il se réfère au programme des faisceaux révolutionnaires d’action internationaliste signé le 7 octobre 1914, par Libero Tancredi (pseudonyme de Massimo Rocca), Filippo Corridoni, Cesare Rossi et d’autres représentants du syndicalisme révolutionnaire en faveur de l’entrée en guerre de l’Italie contre les Empires centraux. »