Comme c’est bizarre !

Lorsque les collectivistes de tous poils n’ont plus d’arguments à exposer, ils brandissent l’étendard de « l’intérêt général ». Mais aucun d’entre eux n’est en mesure d’en donner une définition inébranlable : « C’est l’intérêt général, un point c’est tout, pas de débat à avoir ! » Une fin de non-recevoir, puisqu’il est affirmé avec force que leurs actions sont dans « l’intérêt général ». En réalité, c’est vrai qu’il ne devrait pas y avoir de débat lorsque la logique est appliquée et que le raisonnement se veut honnête : en économie, peu importe le sujet, il n’existe aucun « intérêt général », mais uniquement des intérêts particuliers… divergents. Evidemment, si vous avez le malheur de mettre sur la table l’économie, les mêmes vous sauteront à la gorge en vous disant que vous ne pensez qu’au « pognon ».

Mais eux-mêmes, à quoi pensent-ils, si ce n’est à lorgner constamment et à vouloir s’approprier le « pognon » des autres ? Vous aurez sûrement remarqué que derrière « l’intérêt général », se cachent souvent des personnes qui tirent leurs revenus de services dit « publics » et que leur « intérêt » n’est pas le même que le vôtre à définir ce qui est « général ». Ils se contentent de jouer sur la force du plus grand nombre et la manipulation des foules face à la rationalité individuelle. En démocratie, la loi du plus fort ne se révèle jamais être « David contre Goliath », mais bien celle de la dictature quantitative, peu importe les conséquences. Ainsi tout le monde est embarqué dans le naufrage de l’interventionnisme politique.

force

La loi de la jungle à l’envers, où le pseudo « intérêt général » sert de jungle de la loi.

Ne pas confondre « commun » avec « général »

L’économie se définit par l’étude des échanges qui se déroulent librement entre acheteurs (ou consommateurs ou demandeurs) et vendeurs (ou producteurs ou offreurs). Un échange n’est possible que si un couple acheteur-vendeur existe (ou consommateur-producteur, ou demandeur-offreur). Un échange peut avoir lieu, si et seulement si, les deux parties se sont librement accordées sur le prix et le produit ou service. C’est dans ce sens que le marché se régule selon la formulation de la « main invisible » d’Adam Smith : personne n’est obligé d’acheter ou de consommer ou de demander, et il ne peut le faire que si quelqu’un est en mesure de lui vendre, de lui produire ou de lui offrir.

L’échange concerne tout le monde, il a valeur d’universalité entre les individus. Il existe ainsi un « intérêt général », sans aucune distinction de qui est l’acheteur (ou consommateur ou demandeur) ou vendeur (ou producteur ou offreur), à ce que chaque échange se déroule librement et pacifiquement. Chaque individu doit ainsi d’être libre d’être tour à tour, acheteur (ou consommateur ou demandeur) et vendeur (ou producteur ou offreur), sans avoir à subir une agression de quelque nature que ce soit. L’intérêt général est ainsi exclusivement là. Aux membres de la société d’agir dans la coopération dans des buts collectifs communs, mais il ne doit pas être confondu « commun » (ou collectif) avec « général ».

main invisible

La fameuse « main invisible » provient de l’intérêt individuel et de l’intérêt commun à respecter le libre droit à l’échange.

Définir ce qu’est le vote…

Il est ainsi malhonnête de présenter le résultat d’un vote électoral au nom de « l’intérêt général » alors qu’il concourt à imposer des choix collectifs. L’art du politicien élu, c’est de faire oublier la réalité de l’échange entre individu pour nier qu’en face de tout acheteur, il existe un vendeur (ou un consommateur face à un producteur, ou un demandeur face à un offreur). Le politicien se croit être l’architecte d’une société de « l’offre », mais qui est réalisée selon le principe d’une agression, par le pillage généralisé du citoyen, peu importe la « demande » que peut formuler ce dernier. Tout progressisme agite cette violence morale, voire physique envers les récalcitrants. Un récalcitrant n’est qu’un pacifique qui a compris que la politique constructiviste issue d’élections est une illusion.

Et comme tout pacifique, il subit sans se révolter. Il critique certes, mais il ne peut qu’attendre la fin des cycles ou fuir les systèmes collectivistes qui érigent les « services publics » en moteur sociétal. Dans ce cas, l’individu est piégé et alors prié de ne pas se considérer comme un consommateur mais comme un « usager chanceux » et la notion de production disparaît au profit du service public. Or choisir un politicien est participer à un abus de pouvoir. La démocratie n’a aucun objet d’intérêt général puisque nous avons que des partisans et militants qui se comportent comme des soldats pour servir des causes prédatrices.

démocratie

Ouvrage excellent : Dépasser la démocratie.

Quelle différence existe-t-il entre se faire dépouiller par le crime organisé ou par l’état ? Une mafia prétend protéger un territoire, à l’instar de l’état. Le résultat reste le même : le butin obtenu sert les intérêts de quelques uns mais ni ne protège, ni n’enrichit jamais ceux qui sont dépouillés. Le politicien dit apporter des services indispensables au citoyen, ce que tout mafieux pourra aussi alléguer. Sans eux la vie serait impossible, disent-ils.

N’oublions pas que les pouvoirs de l’un et de l’autre s’appuient sur la force, la menace et le monopole. Si leurs services étaient mis pacifiquement sur le marché, ce qui veut pas dire que le marché n’a pas de besoin de protection et donc d’en trouver les moyens adaptés, tout citoyen serait en capacité de constater le coût de l’inefficacité des mafias légales et illégales. Ainsi le problème majeur, c’est que ces services publics sont grassement financés par du travail exécuté sur et par le marché.

Si déshabiller Paul pour habiller Pierre fonctionnait, cela se saurait : nous aurions aucun problème social, et qui plus est, économique. Les producteurs et les consommateurs se voient ainsi spoliés de manière permanente de leurs ressources au nom d’un « intérêt général » en réalité bafoué. La démocratie n’est pas la paix. Elle porte tous les attributs de la guerre : elle est de nature idéologique sur la manière de vivre en société. Et tous les partis qui partent à la conquête du monopole du pouvoir sont organisés en armée avec ses combattants.

Voter représente l’arme pour abattre les adversaires et l’électeur, le petit soldat de l’ombre. Déposer un bulletin dans une urne, de manière anonyme dans la masse des autres bulletins, c’est continuer à participer aux guerres qui minent la civilisation humaine depuis trop longtemps. Constater que la démocratie est un collectivisme qui porte le germe de l’agression est déjà une première étape dans la prise de conscience nécessaire avant de sortir de sa condition d’esclave millénaire au système.

…pour trouver où se situe l’intérêt général

On ne peut voir la démocratie comme une fin : dépasser la démocratie est un enjeu fondamental de civilisation. Dépasser la démocratie consiste à œuvrer pour la Liberté et dans le sens de voir la décision individuelle s’exprimer en vote permanent au sein de la société. La Liberté ne peut se concevoir qu’avec son corollaire, la responsabilité, dans le respect d’autrui. L’unique cadre dans lequel s’inscrit l’intérêt général est que les actions de chacun puissent se dérouler dans la paix et que toute transgression à ce cadre puisse être jugé à l’aune du contrat et de manière équitable entre les deux parties. L’état a démontré qu’il était le premier à transgresser le contrat : il n’est donc pas crédible : il a la force, mais il s’avère partial et non équitable en utilisant ses propres lois et des juges qui ne peuvent pas être remis en cause par ceux qui sont les consommateurs de justice donc souverains de leurs décisions.

Un individu est souverain (note : la souveraineté n’a de sens que lorsqu’elle s’exerce à titre individuel, sans possibilité de délégation à une collégialité car cette dernière ne peut décider que sur ce qu’une majorité a exprimé : un roi est souverain alors qu’une nation ne peut se prétendre souveraine) dans toute décision d’achat et de vente. Acheter un produit ou un service, c’est voter pour ce produit ou service. Vendre un produit ou un service, c’est voir son produit ou service être élu. Dans un échange, il existe une reconnaissance mutuelle. Chacun sert l’autre : il y a un enrichissement commun. Celui qui achète est devenu riche du produit ou service, celui qui vend est devenu riche du montant de monnaie qu’il a reçu. L’intérêt général est donc de faciliter et de maximiser le nombre d’échanges, sûrement pas de venir interférer d’une manière ou d’une autre dans ce qui se fait volontairement.

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Les intellectuels, ces opposants à l’intérêt commun.

Laissez-faire le libre arbitre, l’intérêt général s’y trouve

Et pourtant l’état s’intéresse exclusivement à la monnaie : ses revenus, il les tire des taxes et impôts sur la monnaie, car on peut comprendre qu’il lui est d’aucune utilité de prélever 5,5% d’une baguette de pain ou 20% des pièces de la voiture ou 10% sur les efforts du travail de chacun. Ainsi toute taxe est une interférence avec l’échange : l’acheteur est prié d’utiliser la monnaie de l’état et d’accepter d’être rançonné par un prix de marché plus élevé. Si sur le marché l’acheteur peut à tout moment décider de voter pour un autre produit ou service sans que le fournisseur du produit précédent puisse intervenir dans sa décision souveraine, avec l’état constructiviste par contre, le citoyen constate que si le service, qui lui est imposé par la démocratie, ne lui convient pas, il sera obligé de le payer. Sa souveraineté est bafouée par le monopole politicien qui s’arroge une douteuse souveraineté de la nation.

Ainsi dans un monde dirigé, la souveraineté du citoyen, mais aussi le contrat entre le consommateur et le producteur sont bafoués par les pouvoirs qui s’installent au fil du temps. Vous constaterez que tous ceux qui se drapent en porte-paroles de l’intérêt général (politiques, fonctionnaires, syndicalistes, récipiendaires sociaux…) sont avant tout ceux qui ne contribuent pas de manière positive au butin fiscal. Le « contrat social » tacite rousseauiste est à la base un abus du pouvoir qui s’est attribué immédiatement cette rente de situation en s’asseyant sur la loi naturelle du libre-arbitre de chacun.

La démocratie est sûrement la forme la moins pire du totalitarisme, mais elle reste le totalitarisme de la majorité électorale sur les minorités. La démocratie reste un collectivisme qui n’a que faire du libre-arbitre. Seule la liberté est en mesure de reconnaître la souveraineté de l’individu, sans présager du fait qu’il puisse se tromper ou non. Ce sera sa propre expérience et non l’arbitraire politicien qui le guidera dans ses futures décisions. La société humaine ne peut progresser que si elle permet à chaque individu et à chaque association d’individus librement constituées de découvrir leurs erreurs le plus rapidement possible sans interférence négative non voulue avec les autres. Dans tout état qui arrive au stade de la démocratie, peu importe sa forme ou son appellation, le biais qui subsiste reste le monopole du pouvoir. Les élus « vainqueurs », devenus mégalos, s’imaginent pouvoir décider pour le peuple… au nom de l’intérêt général, alors qu’ils seront toujours incapables honnêtement de définir ce qui le caractérise… sauf à renier le pouvoir qu’ils accaparent.

 

Bellegarrigue