Ne pas se tromper d’ennemi et se méfier des faux amis

Big Data résonne comme Big Brother : la peur de voir sa vie surveillée et influencée. Les plus grands fantasmes naissent alors et une majorité de naïfs préconisent de voir la législation s’emparer du sujet afin de nous sauver des méchantes sociétés privées. Et ce sans voir que la plus grande manipulation est réalisée par cette législation. Car s’il est une véritable peur à avoir, c’est la mise sous coupe de tous les citoyens par l’état depuis des années. Il n’est pas surprenant que ce soit l’ogre tentaculaire qui tente de nous faire croire que l’exploitation de données statistiques commerciales vont nous contrôler alors que son contrôle sur nos vies est prégnant depuis des lustres.

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Le réchauffement climatique, ce fruit du Big Data devenant une Big Terreur.

Une donnée commerciale est une information que vous avez laissé volontairement quelque part. Ne commettez pas l’erreur de dire que celle-ci est utilisée à « l’insu de votre plein gré » : si vous le croyez, c’est que vous êtes aussi stupide que le coureur cycliste qui ne savait pas qu’il prenait des produits dopants alors qu’il surclassait tout le monde. Il n’y a aucune donnée commerciale privée qui ne soit exploitée sans que vous puissiez en avoir eu conscience. Lorsque vous vous rendez dans un magasin, c’est une action que vous faites volontairement. Il en est de même pour tous les produits ou services que vous y achetez (ou les très nombreux qui ne vous intéressent pas).

À aucun moment, vous êtes forcé de fournir la moindre information sans le vouloir. Aucun inconnu dans le magasin ne peut vous forcer à révéler votre identité. Et un paiement en cash ne laissera aucune trace de votre passage. Si des caméras vous surveillent, elles ne vous identifient pas. Si le code postal de votre domiciliation vous est demandé, cette information reste sans influence sur votre vie. Et lorsque des statistiques issues de ce fameux Big Data apparaissent, elles ne révèlent rien qui puissent se rapprocher de vous, sauf à avoir volontairement répondu à un questionnaire non anonyme.

Votre prison : vos données à l’état

Certains objecteront qu’il existe les cartes de fidélité des magasins. Et oui, et alors ? C’est que ceux qui les possèdent ont choisi de participer volontairement à de tels programmes pour y obtenir un avantage. Personne ne les contraint à prendre ces cartes. Et rien ne les empêche d’en sortir à tout moment.

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Le Prisonnier : Je suis un homme libre !

Mais essayez maintenant avec toutes les données que vous êtes obligé de fournir à l’état. Et oui, Big Brother, c’est celui à qui vous faites confiance, à qui vous laissez toutes vos informations confidentielles sans consentement : l’état est en mesure de violer chaque instant de votre vie et vous ne dites rien. Avant même votre naissance, l’état s’accapare des informations de vos parents. À votre naissance, il vous oblige à utiliser au moins un numéro d’identification qui vous suivra toute votre vie. Il a une connaissance très large de la composition de votre famille, de combien chacun de nous gagne, de celle des logements que nous occupons, et il vient même nous dicter notre conduite au quotidien. Il se mêle de nos goûts et du choix de nos couleurs. Essayez  de ne pas payer vos impôts, de vous faire oublier, de tenter de vivre en ermite… vous serez toujours rattrapé pour lui fournir des informations sur vous, votre comportement.

Vous êtes esclave à l’état. C’est le monopole étatique qui entraîne cette situation. Tant que ce monopole sera vécu comme la protection ultime, rien ne changera : cette dictature qui ne veut pas dire son nom continuera son entreprise tentaculaire de vous considérer comme un numéro. C’est l’effondrement du monopole et aussi paradoxal que cela puisse l’être, le développement des technologies numériques de type blockchain qui permettront de remettre de la confidentialité et de la sécurité dans nos informations. Se faire oublier de l’état au quotidien et vivre sans lui n’est pas un leurre, mais l’évolution inéluctable de la civilisation humaine. Ce n’est pas une utopie, mais l’abolition ultime de l’esclavage humain.

 

Bellegarrigue