Tu travailles, tu casques !

Avec l’impôt à la source, vous allez comprendre que l’état fait une belle opération grâce à la fonction publique. Ce texte complète le précédent sur le sujet, ici.

Pour suivre, il suffit d’avoir quelques notions de comptabilité. Avant le 1er janvier 2019, l’impôt de tout un chacun était dû avec une année de décalage, c’est-à-dire que les impôts du revenu de l’année (N) étaient payés l’année (N+1). Après le 1er janvier 2019, l’impôt sur le revenu est prélevé à la source, c’est à dire que l’état considère que, sur votre travail rémunéré, vous lui êtes immédiatement redevable d’une partie de vos efforts et que c’est celui qui vous paye qui doit lui transmettre.

Ainsi pour le traitement d’un fonctionnaire, le payeur c’est l’état, c’est à dire aussi celui qui collecte les impôts. L’état paye et retire immédiatement la part d’efforts que le fonctionnaire doit reverser. Jusque là, si vous n’avez pas eu la curiosité préalable de lire le lien ci-dessus, vous vous dites : « Oui et alors ? Quoi de plus normal ? »

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Les impôts ont un site web. Comme tous les voleurs ?

Contribuer, c’est augmenter la ressource !

Reposons les bases de la discussion par l’exemple : supposons que le traitement mensuel du fonctionnaire soit de 100, et que son impôt mensuel tel que le veut la fiscalité soit de 10, soit un impôt annuel de 120. Jusqu’au 31 décembre 2018, l’état devait avancer les 120 d’impôts annuel au fonctionnaire, que celui-ci rétrocédait l’année suivante à l’état. Globalement, à peu de choses près, notre fonctionnaire bénéficiait d’une avance sur trésorerie de 120 selon les termes de paiement (mensualisé ou au tiers) qu’il avait choisis.

Dans le texte du lien ci-dessus, nous avions vu qu’en toute logique comptable et en toute connaissance de cause économique, qu’il serait plus simple d’exempter un fonctionnaire du paiement de l’impôt, vu que de toute manière, cet impôt n’a aucun impact sur le budget de l’état quels que soient les efforts qu’il fournit. Dans notre exemple actuel, qu’il lui soit donné 100 en traitement et retiré 10 sous forme d’impôts ou que notre fonctionnaire touche juste 90 de traitement net d’impôt, le budget de l’état reste strictement identique. Faites de même avec un revenu issu d’une entreprise, et vous en arriverez au constat que le budget de l’état est exclusivement constitué des efforts du marché libre. Il est à comprendre qu’un fonctionnaire, tout comme le politicien, n’abonde en aucun cas le budget de l’état.

Poussons le bouchon un peu plus loin : plaçons-nous avant 2019 et offrons un traitement brut mensuel de 200 à notre fonctionnaire en lui disant que son impôt est de 110 mensuel. Il touchera ainsi toujours un net de 90 tout en ayant l’impression de faire un effort important pour la patrie. Et nan ! Ce qui change c’est bien le secteur libre qui devra abonder les 110 d’impôts qui sont payés au fonctionnaire en trésorerie.

Maintenant plaçons-nous en 2019. Tout fonctionnaire, et en particulier le haut fonctionnaire va se voir gratifié d’une belle prime puisque l’année 2018 verra se transformer le (net+avance impôt 2019) en (net 2018). En effet en 2019, l’impôt sur le traitement de 2018 sera effacé, et le fonctionnaire se verra appliqué le prélèvement à la source sur son traitement de 2019. En 2018, il aura payé son impôt sur son traitement de 2017. Certes le secteur libre verra aussi une année blanche en matière d’impôt sur le revenu… mais n’oublions pas que ce ne sont que ces derniers qui alimentent le budget de l’état et non les fonctionnaires. Cette prime pour le fonctionnaire ne vient pas de sa productivité mais de celle du secteur libre. Vous suivez toujours ? Allez, un peu de compta pour aider ceux qui ont décroché.

L’aveugle se nourrit d’illusions

Et maintenant, que va-t-il se produire ? À chaque mois, le fonctionnaire recevra son net, 90 euros, et il sera retenu 10 pour son impôt. Retenu ? Non, ne vous y trompez, c’est la même main qui paye et qui retient. Hop, ni vu, ni connu, je t’embrouille : j’écris sur ta feuille de paie que je te donne 90 et que ton impôt est de 10, mais en fait, je me contente de te donner 90. Je n’ai même plus besoin d’avoir la provision de 10 … ou de 110 dans notre exemple où nous avons poussé le bouchon un peu loin !

Ainsi l’état pourra toujours expliquer qu’il augmente l’impôt de la fonction publique (politiciens inclus) comme dans notre exemple de 10 à 110, au niveau de la trésorerie, l’état aura juste besoin de disposer du montant du traitement net. Le commun des mortels n’y verront que du feu, ceux-ci s’imaginant que la fonction publique est tout aussi soumise à un lourd impôt, ne se rendra pas compte de la superbe escroquerie…Voilà pourquoi nos chers énarques tenaient tant à la mise en place de ce prélèvement à la source : ils récupèrent d’un coup le montant du fictif impôt payé par la fonction publique. Sur une masse « salariale » d’état de 90 milliards, cela doit représenter au moins 10% de marge de manœuvre par rapport à la situation actuelle. De quoi lâcher un peu de lest vers des populations en demande de revalorisation immédiate et de présenter un budget un bilan un peu meilleur à la fin 2019.

Et déjà, avec la révolte des gilets jaunes, nous pouvons entendre certains politiciens, comprenant que la population se laisse de moins en moins entourlouper par leurs manipulations, essaient de reprendre la main pour expliquer qu’il faut « redonner un sens à l’impôt », « que tout le monde doit pouvoir contribuer », tout en faisant de sorte que la mouvance gauchiste entonne le « plus de service public » c’est à dire faire de sorte qu’apparaisse une contradiction forte entre « moins d’impôt » et « plus d’impôt »…

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L’état ruine le peuple. Absolument.

« Paroles, paroles, encore des paroles… » chantait Dalida, et cela s’appliquera désormais aux politiciens, peu importe ce qu’il advienne dans les prochains mois. La confiance entre le peuple et le pouvoir est brisée, définitivement brisée. Nous sommes arrivés à un tel niveau de prélèvements fiscaux et de dépenses publiques, que la situation budgétaire reste intenable. Les manipulations comptables n’y changeront rien, car le secteur libre est de plus en plus sollicité et se meurt.

La fiscalité, qui n’est qu’un arbitraire, n’a jamais eu et n’aura jamais de justification morale ou scientifique, et le prélèvement à la source va révéler au fur et à mesure, à de plus en plus d’individus du secteur libre, l’escroquerie dont ils sont les victimes expiatoires. Certes même parmi ces victimes, certaines voudront toujours plus d’état, et donc plus de fiscalité. Mais comme c’est plus de fiscalité qui a conduit à cette situation, ce n’est sûrement pas plus de fiscalité qui nous en sortira.

La solution finale de l’impôt : en vivre ou en mourir !

À la source, toute taxe, tout impôt est un vol. Et le Léviathan ne sait plus où donner de la tête : tout gouvernement monopolistique est dépassé par la tâche. Aucun homme providentiel, et sûrement pas un énarque, ne redressera une situation de quasi-faillite, qui ne continue à tenir que grâce à l’endettement, en reportant sur les générations suivantes le paiement des folies politiciennes. Cette situation est très franco-française, elle est lié à ce système centralisé qui nous vient de l’ancien régime, et qui est parvenu à la limite de l’affairisme fiscal et au mercantilisme.

Seule la faillite semble être la seule issue pour que s’arrête cette spirale de l’horreur fiscale. Aucune dépense ne peut être réduite ou supprimée, sans une levée de boucliers d’irréductibles gaulois, dont le seul dénominateur commun est un refus de la réalité économique de chacun, soit par ignorance, soit par volonté de préserver une rente qu’il n’aurait jamais eu par ses qualités ou son mérite.

 

Bellegarrigue