« On trouvera toujours une majorité de gens disposés à confisquer une partie des biens d’autrui ; il se trouvera toujours des hommes politiques pour appuyer cette revendication, pour se faire ainsi élire, pour trouver des alibis moraux et “scientifiques” à cette spoliation ; et on trouvera même des experts pour leur apporter leur caution. » — Pascal Salin

La convoitise des biens d’autrui

Pascal Salin dans « La tyrannie fiscale » décrit ainsi le fonctionnement du système politique dans les pays occidentaux où les élections rythment la vie des Etats-providence. Le sport pour les politiciens, une fois élus, consiste à conserver le pouvoir par le développement de clientèles électorales. Diviser l’électorat en sous-groupes, promettre à chacun des avantages sur le dos des autres afin d’atteindre une majorité hétéroclite, telle est l’équation.

Pour ce faire, les politiciens vont jouer sur les sentiments humains les plus vils (jalousie, envie, haine…) pour s’attirer les votes et convoiter la propriété d’autrui. L’objet n’est donc pas de faire naître la motivation individuelle pour obtenir un bien similaire par l’effort, mais de ne plus voir autrui jouir de son bien, de le déposséder, de le spolier, de le voler sous de fallacieux prétextes en le faisant bouc émissaire des maux de la société.

Restez avec moi...

Taxer, c’est voler.

Dans les sociétés tribales, de tels actes étaient le quotidien pour survivre. La garantie des droits de l’homme et du citoyen était totalement absente du raisonnement social. C’était la loi du plus fort qui s’est ensuite exprimée au sein des peuples avec des guerres devenues de plus en plus destructrices par le dévoiement des progrès de la science et de l’industrie. Si une certaine conscience morale générale est apparue pour faire cesser en partie les affrontements physiques entre peuples, le raisonnement sur la convoitise n’a pas cessé au sein de chacun des peuples.

Avec la montée en puissance des états-providence, il s’est développé, outre la guerre économique entre eux, une nouvelle forme de guerre : la guerre électorale où les bulletins de vote sont les armes de la convoitise. Le principe est le même : les vainqueurs soumettent les vaincus à leur vision fiscale et législative de la société en utilisant la force de la légalité sans se préoccuper de la légitimité de leurs décisions. Un vol, légal ou illégal, reste un vol, une agression et c’est illégitime.

Du vent, toujours du vent

Les partis dit « démocratiques » empruntent d’ailleurs des termes guerriers dans leur langage électoraliste : bataille, victoire, conquête d’un fief, défaite, stratégie, campagne, combat… Ils s’organisent comme des armées pour étendre et appliquer leurs idéologies sur des territoires, avec des militants comme loyaux soldats, au nom de la majorité obtenue dans les urnes.

Entre deux élections, l’arbitraire de ce résultat conduit finalement aux pires agressions morales avec le monopole d’un gouvernement. On peut s’interroger comment des citoyens civilisés peuvent accepter finalement de voir une telle violence morale (législation et fiscalité) s’instaurer comme principe de base de fonctionnement de la société.

Sancho pensa ?

Don Quijote y Sancho Panza.

On trouvera la réponse dans le psychisme de chaque individu, car les élections se gagnent sur des promesses qui ne sont jamais tenues : le contrat social tacite issu de la démocratie n’est que du vent et l’électeur, à la manière d’un Sancho Panza, fait confiance à un Don Quichotte.

Mais toutes les guerres finissent toujours très mal pour tout le monde, initiateurs comme peuples. Combien de temps faudra-t-il que tous les Don Quichotte abandonnent leurs idéologies pour retrouver la raison et que les Sancho Panza se prennent en charge ? Car une société ne peut pas s’épanouir sur le pillage d’une partie de la population par l’autre partie.

A l’instar des exactions au cours des guerres, la fiscalité et la législation minent progressivement la population et l’observation objective de l’état-providence conduit à une destruction progressive du tissu social et de l’économie. La démocratie agit comme un fléau de déstructuration des valeurs nobles que portent l’individu à travers sa liberté et sa responsabilité individuelle.

Si tu veux la paix, ne fait pas la guerre

Certes après la guerre, la paix peut avoir une chance de survenir. Mais que celle-ci est bien lointaine lorsque celui qui est chargé d’organiser la paix est dans l’agression permanente. Indéniablement, il y a eu une incompréhension initiale sur les termes et les objectifs, car la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 n’a jamais évoqué le moindre régime politique, ni un quelconque système d’organisation d’élections entre les citoyens, elle a juste posé les principes que toute autorité doit respecter.

Pourquoi l’ensemble des citoyens devraient se conformer à une même morale idéologique douteuse qui ne respecte pas les principes énoncés ? Car la DDHC est claire : elle n’évoque pas plus d’organisation étatique au-dessus de la Société des citoyens. Se voulant universelle, la DDHC se contente d’évoquer la Nation, qui a au moins l’avantage de se réduire à des citoyens ayant quelques points culturels en commun.

Le choix des mots est important sur le plan juridique, comme la chronologie de lecture des articles de la DDHC est fondamentale pour comprendre qu’une organisation (association) politique (article 2) n’a aucune légitimité à réduire la liberté d’un individu (article 1) que s’il en abuse par agression d’autrui. Ainsi l’unique raison d’une souveraineté collective d’intervenir dans le quotidien des individus, a fortiori l’intérêt général, est d’institutionnaliser la non-agression entre les citoyens tout en limitant l’agression du pouvoir aux seuls citoyens agresseurs.

Beyond Democracy

Dépasser la démocratie – http://francais.beyonddemocracy.net/

Qui ne veut pas vivre en paix ? Celui qui agresse trouvera toujours des agresseurs en face de lui. Pour qu’il existe une souveraineté collective, une unanimité contractuelle librement consentie doit exister entre ses membres.

La démocratie telle qu’elle est pratiquée en France (mais aussi dans beaucoup de pays dit développés) ne conduit jamais à l’unanimité puisqu’elle consiste à l’agression idéologique de fractions du peuple à travers les élections. Qui vise à la paix ne peut se satisfaire de la démocratie quelle qu’elle soit.

Il est à rechercher l’instauration d’une Société plus complexe qui applique les articles de la DDHC et amène toute association politique à respecter le principe de non-agression. Ce régime existe, c’est la Panarchie. Il reste à l’expliquer et à faire comprendre comment dépasser la guerre électorale.

Merci aux hommes de l’état de nous démontrer, jour après jour, qu’ils ont mis en place le droit de l’état et l’abus de pouvoir à travers le détournement du principe de la démocratie et en abusant de la guerre électorale. Nous préférons l’ordre spontané et la Panarchie au sein de la société, seuls garants de la paix et de la responsabilité entre les citoyens.

Bellegarrigue